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Flèche Paris-Strasbourg
Septembre 2023 (550 km)
Par les participants: Henri Castellano, Laurent Mascaron, Olivier Schmidt
https://www.abeille-cyclotourisme.fr/souvenirs/2023-09_fleche_strasbourg.html

Mardi 12 septembre : Paris (« Au Pied de cochon ») – Beautheil Saints (77120) 80 kms depuis Rueil (par Laurent)

Chacun est parti à vélo de son domicile pour se donner RV à 9h30 au traditionnel point de départ des Flèches de France (brasserie « Au pied de cochon » dans le quartier des Halles) ; excellent accueil et tampon de départ par le patron après un petit café.

Départ de la Flèche au Pied de cochon
Départ de la Flèche au Pied de cochon
Olivier a le sourire malgré sa crevaison au km 0
Olivier a le sourire malgré sa crevaison au km 0

Nous prolongeons notre séjour en terrasse car Olivier se rend compte qu’il a crevé dès le km 0 et ne décollons qu’à 10h30 pour traverser l’Est de la capitale en suivant les indications de Geovelo : mairie du 20ème puis Montreuil, Fontenay-sous-Bois, le Perreux sur Marne. Pluie dès le début d’après-midi : nous passons sans nous arrêter devant la sympathique guinguette « Chez Fifi » à Neuilly sur Marne » puis atteignons Torcy, St Thibault, sous des précipitations croissantes ; nous trouvons enfin à Gouvernes un abribus en pierre de taille qui nous permet de pique-niquer sans eau sur la tête alors que les intempéries redoublent...

La pluie s’atténue après le déjeuner et nous poursuivons à travers la banlieue vers Conches sous Gondoire, Chanteloup-en-Brie, Chessy val d'Europe et ses centres commerciaux à deux pas de Disneyland Paris, Bailly Romainvillers puis la forêt domaniale de Crécy. Les averses se font plus drues à partir de Tigeaux où l’habitat devient moins urbain avec quelques grosses fermes en campagne, certaines mêmes dotées d’une tour. Nous tamponnons sous le déluge à la poste de Faremoutiers à 16h le 2ème contrôle de la Flèche puis essayons de sécher dans la salle du café « le Cyrano » avant les 7 derniers kms de notre étape. Arrivée à 17h45 sous la flotte aux chambres d'hôtes de « La Fruitière » dans le village de Beautheil Saints, à une dizaine de kms au sud de Coulommiers, avec 80 kms au compteur.

Excellent accueil dans cette ancienne maison bien rénovée et dîner en table d'hôtes avec un cyclo diagonaliste très sympa, qui se trouve être le responsable des homologations du BCN a la FFCT (Jean-Marc LEFEVRE). Le monde est petit !

Diner convivial avec le responsable des homologations du BCN
Diner convivial avec le responsable des homologations du BCN

(Chambres d'hôtes La Fruitière, 21 Grande Rue, 77120 Beautheil-Saints, km 65 depuis le Pied de Cochon, juste avant Amillis sur le parcours de la Flèche)

Laurent

Mercredi 13 septembre : Beautheil Saints – Arcis sur Aube (10700) : 100 kms (Par 0livier)

Départ de nos chambres d’hôtes à 8h50 ; heureusement la pluie de la veille a cessé mais le ciel reste gris. Nous croisons un faisan en lisière d'un champ à la sortie de Beautheil puis parcourons des terres à céréales et champs de lin.

Nous sommes surpris de découvrir un carré de sépultures militaires à l'entrée du cimetière de Courgivaux, haut-lieu de la bataille de la Marne, surmonté d’un drapeau français à côté d’une fosse commune et de tombes de soldats inconnus, témoins de l’intensité des combats dans ce coin perdu pendant la Grande Guerre...

Henri et Olivier devant le mémorial de Courgivaux
Henri et Olivier devant le mémorial de Courgivaux

Henri et Olivier devant le mémorial de Courgivaux

Nous continuons sur un plateau avant de redescendre dans une vallée où nous rencontrons nos premières vignes de l'appellation Champagne, une fois traversée la D951 et à proximité du bourg de Bethon.

Nous pique-niquons à Conflans sur Seine après 74 kms de route, où la superette tombe à pic pour nos achats : une baguette complète fourrée de charcuterie et un camembert que nous partagerons. La gérante du magasin offre à chacun de nous une banane trop mûre pour être vendue et qui fera office de dessert. Le beau temps est de la partie et nous repartons vers 14h10 ; nous entamons une partie plate en remontant le cours de l'Aube via Anglure où nous nous arrêtons prendre une bière en terrasse : nous y cuisons littéralement sous le soleil ; Il faut même sortir la crème solaire ! Nous en profitons pour faire tamponner nos précieux cartons de passage pour la Flèche. A Anglure toujours, en face du bar, une vieille bâtisse imposante enjambe le cours de l'Aube, vestige en ruine d'un glorieux passé. Le lavoir en bois qui ne manque pas d'allure est en triste état... Quel dommage de voir de beaux bâtiments ainsi à l’abandon.

Nous sommes aux premières loges pour assister au trafic de tracteurs et de camions de pommes de terres sur cette route, devenue très encombrée. Le paysage de champs est un peu monotone et nous sommes pressés de rejoindre notre gite à la décoration marocaine à Arcis sur Aube, vers 17h10. Nous y retrouvons notre hôtesse qui nous accueille et nous donne les clés de nos chambres. La ville est un point de passage important et le trafic de camions y est intense, notamment vers Troyes. Nous dinons en terrasse au restaurant St Hubert, après une balade le long de l'Aube et au-dessus d’un pont très disputé lors de la seconde guerre mondiale, puis retour au gîte. L'eau de la rivière est vive et transparente, ce qui permet d'y voir un nombre important de gros poissons.

(Chambres d'hôtes Anzi, 10700 Arcis sur Aube)

Olivier

Jeudi 14 septembre : Arcis sur Aube – Joinville (52300): 90 kms (par Henri)

Pour ce 3ème jour de randonnée nous quittons la cité natale de Danton pour rejoindre Joinville, BPF de la Haute-Marne. Nous devons y retrouver le soir à l’hôtel « le Soleil d’Or » un groupe d’Abeilles qui y réside pour quelques nuits dans le cadre d’un séjour organisé par Jean-Pierre Smith, avec comme visite inaugurale des Abeilles venues en voiture depuis Paris le futur site de stockage des déchets nucléaires à Bure.

Départ des cyclos à 8h30 avec un léger brouillard matinal qui se dissipe vite sous le soleil ; les 30 premiers kms ressemblent aux paysages de la veille, des routes rectilignes bordées de grandes surfaces cultivées. Ici, la production est essentiellement tournée vers la pomme de terre et l’oignon, qui sont en phase de récolte avec un intense trafic de tracteurs et de tombereaux sur les routes.

Progressivement le paysage devient un peu plus vallonné et diversifié avec l’apparition d’animaux d’élevage et de champs de maïs. A Ramerupt nous passons au centre du village devant une fresque magnifique qui vient juste d’être réalisée par Javier de Sierra sur le circuit des fresques de la route médiévale de Rachi en Champagne.

Fresque de Ramerupt
Fresque de Ramerupt
Eglise de Bailly-le-Franc
Eglise de Bailly-le-Franc

Le bâti évolue au fil des kms et les maisons sont souvent à colombages, de même que les églises comme celle à pans de bois de Bailly-le-Franc, juste avant de quitter le département de l’Aube, et de pointer le BPF de la Haute-Marne à Montier-en-Der. Nous profitons de notre arrêt pour nous y ravitailler dans une boulangerie et dans le supermarché Aldi local ; nous pique-niquons sur la place centrale équipée de bancs très confortables. Les Haras qui sont certainement à l’origine du choix de cette ville comme BPF sont fermés, en attente d’une restauration prochaine.

Nous repartons pour quelques km avant de procéder au 4ème pointage requis par la flèche à Wassy, que nous effectuons à la mairie, tous les cafés en ville étant fermés l’après-midi... Heureusement une fleuriste accepte gentiment de remplir nos bidons (d’eau bien sûr…).

Les 17 derniers km avant Joinville sont un véritable toboggan, configuration idéale pour nous préparer aux deux étapes à venir, avec 1200 mètres de dénivelée positive chacune…

A notre arrivée sur Joinville (BPF 52) à 16h15, la réception de l’hôtel n’ouvrant qu’à 17h30, nous en profitons pour aller boire des bières locales dans les magnifiques jardins de l’office de tourisme face au « château d’en bas », daté du XVIème siècle. Visite de l'église de Joinville, fief des ducs de Guise, pour Laurent et Olivier, puis rencontre du groupe des Abeilles à leur arrivée de la visite du site de stockage expérimental des déchets nucléaires à Bure et dîner en commun.

(Hotel-restaurant Soleil d'Or, 9 rue des Capucins, 52300 Joinville)

Henri

Vendredi 15 septembre : Joinville – Crévéchamps (54290) : 110 kms (par Laurent)

Départ à 8h35 de l’hôtel après graissage de la chaine de mon vélo, rincée par les pluies du mardi et qui cliquette depuis 2 jours, par Olivier et Patrick Letailleur, venu en séjour Abeille avec son matériel dans le coffre de sa voiture. Tout glisse maintenant à la perfection… Merci les copains ! Sortie de Joinville par une longue montée régulière mais pentue pour déboucher enfin sur un plateau. On laisse la route vers Bure à notre gauche et un centre d'archivage d'EDF flambant neuf quelques kms plus loin. Paysage vallonné avec de nombreux troupeaux de bovins, notamment de belles génisses de race Salers à Vaudeville-le-Haut, 3 kms avant la limite Meurthe et Moselle/Vosges.

On arrive avant midi, peu après avoir changé de département, à Domrémy-la-Pucelle (BPF 88) : visite extérieure et tampon BCN à la maison natale de Jeanne d'Arc puis visite de l’église abritant les fonds baptismaux prétendument utilisés pour elle et déjeuner au restaurant juste en face (« Au pays de Jeanne ») avec un menu du jour d’un très bon rapport qualité/prix (14€).

Maison natale de Jeanne d’Arc à Domrémy (BPF 88)
Maison natale de Jeanne d’Arc à Domrémy (BPF 88)

Nous arrivons à 16h45 à Vézelise, 5ème contrôle obligatoire de la Flèche, et tamponnons nos cartons dans une boulangerie face à l’imposante église en « gothique flamboyant lorrain » du centre-ville. Les Fléchards s'éparpillent après le goûter, chacun suivant une route différente pour rejoindre nos chambres d'hôtes du soir, à 24 kms de là : Olivier choisit la plus directe par la D5 et admire au passage les belles halles de Vézelise, Henri la plus proche de l'itinéraire de la Flèche en remontant le long de la Moselle après Bayon, et Laurent la plus courte après Haroué et son château du XVIIIème, droit dans les côtes et les petits villages de campagne (Ormes, Lemainville, Benney). Arrivées successives à notre gîte et bon dîner copieux en table d'hôtes dans le pavillon moderne d'une infirmière méritante qui loue son rez-de-chaussée aux cyclos en transit sur la « voie bleue » le long de la Moselle. Nous petit-déjeunons ainsi le lendemain avec un grand-père Allemand et son petit-fils d’une vingtaine d’années qui font également étape sur leur voyage au long cours. Total de la journée plus de 110 kms à vélo et 1200 m de dénivelée.

(Chambres d'hôtes Le chant des oiseaux, 24 rue de Sadechamps, 54290 Crévéchamps, à 6 km au Nord de Bayon, au km 351 sur le parcours de la Flèche-, proche de la « voie bleue » le long de la Moselle)

Laurent

Samedi 16 septembre : Crévéchamps – Schirmeck (67130) : 100 kms (par Olivier)

Départ à 8h30 de nos chambres d’hôtes ; nous rejoignons l’itinéraire de la Flèche en empruntant une voie de halage le long d’un canal (« Voie Bleue » réservée aux cyclistes) puis franchissons la Moselle à Bayon.

Nous traversons des collines herbeuses et peu après Rozelieures, haut-lieu de la première guerre mondiale car 1ère victoire française qui stoppa l’offensive allemande en août 1914 (un monument explicatif sur ces faits d'armes se trouve à l'entrée du village), Olivier remarque à Giriviller sur le bas-côté une imposante masse couleur labrador, sans doute un chien écrasé... Il constate avec surprise qu'il s'agit d'un veau charolais, bien vivant et caché dans l'herbe à 40 cm de la chaussée. Il semble s'être échappé de l'enclos derrière lui où paissent paisiblement 2 vaches de la même race... Il part au village juste à côté alerter l’éleveur qui arrive bientôt en voiture, nous remercie et, saisissant le veau par la peau du dos, le soulève comme un fétu de paille et le dépose de l’autre côté de la clôture : « ça fait 3 fois qu’il s’échappe, il va falloir que je mette une longueur de fil car il n’arrête pas de passer dessous » conclut-il. On est en pleine campagne et nous trouvons sur la chaussée un peu plus loin un faon mort d’une dizaine de kilos, sans doute renversé la nuit précédente par une voiture ; Laurent l'écarte du bord de la route.

Veau échappé en bord de route
Veau échappé en bord de route
Schirmeck, après le col du Donon
Schirmeck, après le col du Donon

Le style des maisons évolue au fur et à mesure de notre progression vers l’Est ; lors d’une incursion dans le département des Vosges, des encadrements de fenêtres en grès rose apparaissent, notamment à partir de St Pierremont où l’église du village, bâtie avec le même matériau, montre un clocher à bulbe bien typé.

Nous entrons en Meurthe-et-Moselle et arrivons juste avant midi à Baccarat ; ville grise, ouvrière, avec en plein centre la boutique de la marque de luxe du même nom. Pendant qu’Henri décide de s’avancer pour faire un BPF hors itinéraire en fin d’étape (la Pierre Percée, BPF 54 proche du col du Donon), Olivier déniche dans la cour de la grosse usine toute-proche (700 employés !) le musée du cristal qui, bien que fermé, nous accorde un tampon très classe pour immortaliser notre passage sur nos cartons de voyageurs itinérants ; 2 jeunes hôtesses à l’entrée répondent très aimablement à nos nombreuses questions sur ce savoir-faire très particulier qui fait la célébrité de la ville ; le gros des commandes est constitué de pièces de lustres en cristal pour de riches demeures moyen orientales … Nous faisons nos courses de pique-nique dans l'hypermarché Colruyt en face de l'usine Bacarrat, puis déjeunons à la base de kayak au bord de la Meurthe derrière le camping où des familles de canards colvert et un couple de cygnes à la taille imposante viennent nous rendre une visite intéressée...

Après Raon-l'Etape commence la montée vers le col du Donon, par une route à faible pente ; celle-ci se cabre dans les derniers kilomètres avec des pourcentages à 2 chiffres juste après un mémorial dédié aux « évadés et passeurs » de la seconde guerre mondiale. C'est la débandade dans le groupe, chacun monte à son rythme.

Nous célébrons le passage du col par une bonne bière locale à la « Brasserie du Donon », tamponnons nos cartons de Flèche (contrôle obligatoire) à l’hôtel "Velleda" voisin, occupé par une organisation de motards en Harley Davidson, puis descendons rapidement sur Schirmeck où nous prenons possession de notre immense appartement de location (chacun sa chambre). Au moment de sortir dîner, la porte d’entrée de l'immeuble nous pose quelques problèmes car elle reste bloquée…il nous faudra démonter une vis pour ouvrir le 2ème ventail et pouvoir nous échapper... Dîner très copieux au kebab du coin (nous n'avons rien trouvé d'autre) et extinction des feux, avec une nuit quelque peu bruyante du fait de nos voisins, encore des motards…

(Gîte chez Lulu proche du château 44 Rue des Écoles, 67130 Schirmeck)

Olivier

Dimanche 17 septembre : Schirmeck – Strasbourg : 65 kms (par Henri)

Ce dernier jour qui devait être une simple formalité commence par une belle grimpette en forêt pour atteindre le village de Grendelbruch à 543m d’altitude. Le GPS d’Olivier indique que sur le parcours de la Flèche nous avons gravi 47 côtes depuis le départ…

Nous poursuivons en direction d’Obernai, joli bourg à l’architecture alsacienne très typique et très touristique. Olivier, notre régional de l‘étape, veut nous montrer dans des boutiques en ville la faïence locale, cadeau de mariage classique en Alsace, dont les motifs lui plaisaient beaucoup quand il était enfant. Nous apprenons que le décorateur de cette vaisselle était bien originaire d’Obernai mais qu’elle était fabriquée à Sarreguemines et que même sa production a été définitivement arrêtée, les dernières pièces étant disponibles en magasin.

Obernai : un concentré touristique de l’Alsace
Obernai : un concentré touristique de l’Alsace

Nous entrons ensuite dans la plaine d’Alsace et arrivons dans une zone avec des cultures de choux à perte de vue, à proximité de Krautergersheim, capitale de la choucroute.

Le parcours se termine par une piste cyclable le long du canal de la Bruche, au milieu de la verdure et de nombreux Alsaciens qui ont profité de ce dimanche matin ensoleillé pour partir en promenade. Il faut rester d’autant plus vigilant… Ainsi en arrivant sur Strasbourg, en voulant éviter une cycliste, Olivier percute le bord du trottoir d’entrée de la piste et chute violement ; heureusement cet incident est sans gravité, même s’il parait un peu sonné par son « soleil », son casque ayant bien rempli son office...

Nous terminons notre Flèche devant les ponts couverts puis la cathédrale de Strasbourg et allons pointer notre ultime contrôle à la maison Kammerzell, restaurant classé monument historique, situé juste à côté.

Arrivée de la Flèche devant la maison Kammerzell
Arrivée de la Flèche devant la maison Kammerzell

Pour fêter la fin de cette aventure nous allons au restaurant manger dans une formule à volonté une spécialité locale, la flammerkuche (tarte flambée), garnie de diverses façons (traditionnelle, gratinée, gratinée avec fromage, au Münster etc…), accompagnée d’une bonne bière.

Olivier part ensuite rejoindre sa famille qui habite à une heure à vélo au Nord de Strasbourg et Laurent et moi commençons notre visite de la ville par le Musée alsacien, avant de rejoindre notre hôtel.

En 2 jours nous verrons la cathédrale et son horloge astronomique, le palais des Rohan, le stade de la Meinau et le Parlement Européen. Retour direct sur Paris en TGV+ vélo non démonté 48 heures après notre arrivée à Strasbourg.

Henri

"Le Cyclotourisme, un art de vivre"