Pour en savoir plus sur la problématique relative au stockage des déchets nucléaires, la meilleure source est à mon avis le podcast à accès libre sous youtube de Ludo et ses complices dans la collection de "Osons comprendre" intitulé "La solution définitive aux déchets nucléaires ? CIGEO à Bure", par "Osons Causer" (source payante "Osons Comprendre")
Jean-Pierre (l'organisateur du week-end)
Trajet de plus de 3 heures depuis Rueil. Nous étions tous à Joinville à 11h45 à L’Hôtel du soleil d’or après avoir déposé nos vélos dans une grande grange qui fermait à clé.
Déjeuner rapide pour partir au futur centre de stockage des déchets nucléaires de Bure ou nous étions attendu pour 14h00.
Des déchets nécessitent une prise en charge sur le très long terme 100 000 ans et plus. C’est le problème.
Traiter l’ensemble des déchets HA et MA-VL qui ont été produits et qui seront produits par les installations nucléaires existantes jusqu’à leur démantèlement, soit 10 000 m3 de déchets HA et 83 000 M3, C’est le projet Cigéo.
1991 : loi du 30 décembre 1991, loi d’orientation de recherche à mener sur la gestion des déchets nucléaire les plus radioactifs.
2005 : l’Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) et le CEA (Commissariat à l’énergie atomique) ont estimé que :
- La technologie de la séparation et de la transmutation n’était pas acquise
- L’entreposage de longue durée en surface ne pouvait constituer une solution définitive
- Le stockage en formation géologique profonde est une solution de gestion définitive qui apparaît incontournable.
Le parlement a entériné le choix du stockage profond et chargé l’Andra de concevoir un centre de stockage sur les départements de la Meuse et de la Haute Marne ;
2016 : Avant-projet, loi sur les modalités de la création de Cigéo et la réversibilité.
2022 : Dépôt de la demande d’autorisation de création.
2025/2027 : Sous réserve d’autorisation de création, décret d’autorisation de création. Construction 1er tranche
2035/2040 : Autorisation de mise en service, premier colis stocké
2040/2050 : Démarrage de l’exploitation courante, loi adaptant les conditions de poursuite du fonctionnement du stockage, bilan de la phase pilote
2150 : Fermeture du stockage et début de la surveillance après fermeture. Loi autorisant la fermeture définitive du stockage.
Aujourd’hui, 380 personnes travaillent sur le site.
Présentation du futur centre de stockage puis séparation en deux groupes pour visiter l’un les expérimentations actuelles à 490 mètres de profondeur et l’autre la présentation explicative du centre d’enfouissement des déchets. Chaque groupe faisant la totalité de la visite.
Nous avons une présentation théorique tous ensemble puis nous nous séparons, un groupe de 6 et un groupe de 7. Ils reçoivent plus de 10 000 visiteurs chaque année.
Pendant une heure et demi, les explications nous sont données sur le fonctionnement actuel et futur du centre de stockage.
Un vaste hall contient les différents conteneurs de stockage tant pour les déchets HA que les MA-VL qui représentent deux façons très différentes de stockage que nous pouvons voir et toucher.
Nous voyons aussi un tunnelier et différentes machines servant aux expérimentations qui ont lieu dans le sous-sol à 490 mètres de profondeur.
Tous semblent grands réfléchis et de technologies éprouvées ou innovantes.
Belle visite qui donne des clés de compréhension.
Changement de lieu. Nous nous préparons à descendre, d’abord la sécurité, mettre des chaussures de sécurité, une charlotte avec casque de chantier et un gilet de chantier. Nous suivons notre guide et nous allons dans un autre bâtiment ou il nous est remis une ceinture et un pack de sécurité assez lourd qui s’accroche à la ceinture. Tous équipés nous pouvons aller rejoindre le puits de descente. Arrivés au puist, une forte soufflerie nous accueille et ne nous quittera plus.
Prise de l’ascenseur et descente au fond. Nous visitons des galeries et partout des câbles électriques des prises de mesures. Des recherches en tous genres sont faites pour tester, vérifier toutes les hypothèses émises, petites galeries pour les déchets HA et grande galerie pour les déchets MA-VL. En fait un immense laboratoire de recherche.
Visite impressionnante au milieu du bruit incessant de la soufflerie.
Personnellement, je préfère cette solution qui doit durer 100 000 ans minimum sans nécessiter d’actions humaines et qui semble garantir un stockage qui resterait sûr, quoi qu’il arrive. Tous les phénomènes qui pourraient dégrader ses performances et remettre en cause sa sécurité sont pris en compte avec nos connaissances actuelles, séisme, érosion, intrusion… la surveillance humaine est prévue quand même sur 500 ans.
Les écologistes de Greenpeace sont catégoriquement opposés à l’enfouissement en profondeur des déchets radioactifs. Pour eux, cacher les déchets nucléaires n’est pas une solution, la question de la réversibilité du stockage n’est toujours pas résolue, on ne doit pas laisser un tel fardeau sur les générations futures. Il y a d’autres options pour Greenpeace pour gérer et surveiller les déchets nucléaires que le stockage à sec en subsurface. Pour Bure, il y a des risques d’incendie, d’infiltration et de dispersion de la radio activité.
Personnellement la surveillance humaine de déchets aussi dangereux sur du très long terme par les hommes me semble illusoire. Les sociétés humaines se développent, croissent et meurent.
Qui peut raisonnablement croire à un suivi sur des dizaines de milliers d’année ? la meilleure solution à mon sens aurait été de ne pas créer des déchets aussi dangereux et toxiques. Mais aujourd’hui cela me semble une solution la moins mauvaise.
Merci Jean-Pierre de nous avoir permis de découvrir ce site
Christian
Après la visite de l’Andra qui nous a permis, hier après midi, de dégourdir nos neurones, aujourd’hui nous retrouvons nos vélos. Il fait beau et déjà presque chaud en ce début de matinée. Il est prévu un pique-nique ce midi. Les imprévoyants se précipitent à la boulangerie proche de l’hôtel: Une boulangerie qui ne vend que du fait maison. Les sandwichs seront un vrai régal.
Olivier, Henri et Laurent nous quittent en direction de Strasbourg. Ils feront étape ce soir dans une chambre d’hôte dans les Vosges. Nous leur souhaitons bonne route et bon vent, et nous, nous partons à l’opposé pour rejoindre Colombey les Deux Eglises.
Au départ les GPS ne sont pas d’accord sur la route à prendre. C’est Gérard et Patrick qui ont raison renseignement pris auprès de locaux qui ajoutent « bon courage ; ça monte beaucoup et longtemps ».
Il n’y avait pas d’exagération dans cette remarque et ce n’est pas facile pour ceux qui n’ont pas d’assistance électrique: Pascale, Michel Bardin (Mimi) Michel Bastick, Patrick et Gérard .
En haut de la bosse plus de route mais un chemin caillouteux à travers champs pas vraiment adapté à nos vélos. Comme souvent dans ce genre de situation certains râlent mais heureusement nous récupérons assez vite une petite route sympathique comme on les aime, bordée de vert sur la carte Michelin. Ca monte et ça descend entre bois et champs cultivés. Nous traversons de petits villages sans rencontrer âme qui vive et point d’arrêt croissant comme proposé par Jean-Pierre sur le programme.
Nous arrivons à Cirey sur Blaise rendu célèbre grâce à son château qui accueillit Voltaire en 1734 lorsqu’il dut fuir Paris après la publication de ses lettres philosophiques .
Le château dissimulé derrière un mur n’est pas très visible mais nous prenons quand même des photos en souvenir de notre passage.
Nous repartons sans Mimi que nous retrouverons plus tard. Il faut se dépêcher compte tenu de l’horaire d’ouverture de la Boisserie .
Arrivés juste à temps à Colombey ouf ! Nous pouvons visiter la demeure familiale du Général pour ceux qui ne la connaissent pas. Nous découvrons la salle à manger, le salon, la bibliothèque et son bureau qui bénéficie d’une vue exceptionnelle sur la campagne d’où il a rédigé ses Mémoires. Sans doute la sérénité que l’on perçoit a pu favoriser l’inspiration et l’écriture et on comprend l’attachement de de Gaulle à cet endroit.
Nous ne pourrons pas immortaliser ces lieux, les photos n’étant pas autorisées.C’est dommage.
Un rapide tour du parc et nous retrouvons ceux qui ont fait l’effort de monter jusqu’au site de la Croix de Lorraine, sur l’aire de pique-nique situé près du petit cimetière qui abrite les tombes familiales des de Gaulle mais aussi d’une famille Piot.
Après un petit café dans un café (sauf erreur de ma part c’est le seul que nous verrons aujourd’hui), nous prenons le chemin de retour .
Arrêt à Vignory, doté d’un église romane remarquable qui explique le choix de ce village parmi les 6 BPF de la Haute-Marne. Le regard des Abeilles est attiré par un lavoir dans lequel sont installés des mannequins habillés en costumes des années 1900. C’est assez réussi et on prend des photos. Particulièrement Patrick en charge du montage photos du séjour.
Mais pas un seul commerce dans ce petit village sinistré. Il faudra bien se passer de la bière ou de la boisson fraiche que nous espérions alors qu’il fait bien chaud.
Et pour le coup de tampon, heureusement la mairie est ouverte. Christian apprend que presque toutes les maisons sont à vendre et pour certaines peut-être même à donner. Avis aux amateurs...
Nous rentrons par la petite route aménagée à proximité de la Marne, au bord du canal entre Champagne et Bourgogne. Un parcours ombragé et sans dénivellé très apprécié en cette fin de rando.
Nous retrouvons Jean-Pierre qui n’a pas fait de vélo aujourd’hui.
Après le briefing, dîner en extérieur sous le porche de l’entrée de l’hôtel comme la veille. Un bel endroit et le repas est plutôt gastro.
Le service est un peu long mais c’est bon.
J’allais oublier: Combien de kilomètres aujourd’hui ?
Annoncé par open-runner : 84,1 km.
Et en réalité ? Difficile à dire de façon très précise car pour exactement la même rando, les compteurs ne sont pas d’accord, comme d’habitude!
Entre 86 et 93 km . On peut donc raisonnablement retenir un kilométrage de 90km avec un dénivelé de près de 800m.
Une belle journée de vélo. Merci Jean-Pierre.
Anne-Marie
Hier, un instinct étonnant m'avait convaincu, par une indisposition passagère, de rester à Joinville au lieu de rouler avec le groupe. Cette journée de repos m'a fait le plus grand bien. À minima, cette indisposition m'a épargné l'ascension, droit dans la pente, du bois de Joinville jusqu'à la steppe du plateau spécifiée au parcours nominal pour quitter le fond de vallée de la Marne par sa rive gauche, vers le sud-ouest.
Aujourd'hui c'est tout différent: on remonte sans doute les pas de Jeanne d'Arc dans sa longue traversée de l'Est du royaume de France en direction d'Orléans. C'est donc la rive droite qu'on va quitter, vers l'est, et cette fois par le long faux-plat qui remonte le Rongeant: heureuse combinaison de la Rissancelle et du Rongeant jusqu'à leur confluant sis dans l'imposante cité de Poissons. Un contraste bien légitime, car notre destination n'est plus la demeure du Général à Colombey, mais bien la demeure de Jeanne d'Arc elle-même, toujours pucelle, à Domremy-la-Pucelle.
Départ à 9 heures, ce qui laisse tout le temps pour le petit déjeuner et l'achat du pique-nique du jour dans les boutiques de Joinville. Aucune autre boutique n'est anticipée sur le parcours et un unique restaurant, à Domrémy-la-Pucelle, tient lien d'hypothétique plan "B" pour ceux d'entre nous qui pourront parcourir tout ce chemin. Pour ma part, je n'y crois pas et annonce donc que ma destination sera Grand, la ville romaine située sur le trajet retour de Domrémy-la-Pucelle.
Peu après avoir laissé la vallée du Rongeant sur notre droite, nous roulons sur les marnes de la Haute-Marne, ces marnes qui ont attiré l'oeil de l'Andra parce que (1) il ne s'y passe rien en surface: la terre est pauvre et pleine de craie par ici ; il ne s'y passe rien non plus en sous-sol: la plaque tectonique étant ici un énorme bateau indéformable, qui trace son chemin depuis des millénaires, flottant calmement sur le magma terrestre profond. Enfin, pour l'Andra, tout au fond, 500 mètres et des brouettes sous nos roues, se trouve une énorme assiette d'argile compacte et massive de plusieurs centaines de mètres d'épaisseur qu'on imagine encore dormant au fond d'une lagune où barbotaient les ancêtres des ancêtres de nos ancêtres depuis des millions d'années de profonde sérénité ininterrompue. On comprend l'Andra d'avoir ainsi choisi ce lieu où rien ne se passe et ne se passera pour implanter leur décharge, minuscule au regard de l'immensité qui l'environne. L'argile d'ici, c'est comme Jeanne d'Arc: ça ne craint rien, c'est d'ailleurs à ça qu'on la reconnait.
C'est enrichissant, de ne penser à rien, si on excepte Jeanne d'Arc, sur ces routes quasi-désertes, mais il nous faut quand-même, nous ou nos moteurs, gagner nos kilomètres. On constatera au retour, après le déjeuner, qu'un léger vent d'est contrarie notre progression. Au retour ça descendra, vent dans le dos.
On croise quand-même deux départementales, on vire la bouée au vent de Dainville et on part au largue dans la remontée finale de la Maldite vers Grand, point haut du plateau, lieu béni des dieux où des tables à pique-nique nous attendant, à défaut de l'introuvable café. Le gros de la troupe poursuit sa progression vers Domrémy, quinze kilomètres plus au vent.
Ils attteignent la Meuse, notre seconde rivière vers l'Est, après la Marne.
Ils trouveront Domremy-la-Pucelle et la maison de Jeanne d'Arc.
Pendant ce temps, nous somes à Grand qui, différente en cela des banales plaines montagneuses, est assise sur une sorte de point haut tout aplati, confluent de sept routes qui viennent de nulle part. Il est donc approprié que les romains l'aient choisie pour y édifier des nouvelles ruines romaines, notamment un grand amphithéatre romain pour y divertir les foules romaines qui se pressaient ici. J'ai déjà renoncé à l'espoir de trouver un café, même gaulois. Anne-Marie, pour sa part, cherche -et trouve- l'amphithéatre. Nous nous y rendons donc et y retrouvons le gros de la troupe de ceux qui ne pousseront pas jusqu'à Domrémy-la-Pucelle. Prévoyants, les romains avaient aussi édifié des tables à pique-nique et un espace herbeux arboré parfaitement adapté à une sieste d'un millénaire ou deux.
Pique-nique et sieste, donc, pendant qu'Anne-Marie, Guy, et tous les autres, visitent ce qu'il y a à visiter.
Les meilleures choses ayant une fin, tandis que les courageux explorent Domrémy-la-Pucelle et tous les trésors disséminés dans la vallée de la Meuse, faisons un point d'histoire, remontant pour cela à l'époque des Celetes où, à défaut de voies ferrées et d'autoroutes, les marchandises circulaient par les rivières et les cols.
À Grand, depuis ce point haut, regardons autour de nous où vont les eaux qu'on peut atteindre par nos sept routes. À l'ouest, on atteint la Marne qui vise la Saone par un col, au sud ; à l'est on atteint la Meuse et de là un col vers Toul et la Moselle qui vise un col qui mène au Danube. Donc, à proximité immédiate, les Celtes du coin (avant les romains qui traçaient des routes), on trouve:
Dans ces luttes de cours d'eau qui passent près de Grand, (1) on voit la Moselle (Toul, presque Nancy via la Meurthe, puis Metz), filer droit en Alllemagne, comme revendiqué dans les peintures de la grande salle du château de Goslar, qui montre la Moselle, à coté de l'Alsace, présentant ses respects au Kaiser et enfin (2) et (3) on voit la Meuse et la Marne opposer une résistance variable aux germaniques appels du pied de l'Allemagne.
Retour vent dans le dos vers Joinville. On trouve le café tant attendu à Poissons. C'est un wallon, qui a dirigé une cuisine d'entreprise à 500 couverts à Charleroi qui s'est installé ici après de nombreuses péripéties, attiré par une émission de télé française qui faisait la promo du local retapé par la commune de Poisson en épicerie-café-tabac-PMU et cédé par voie de bail favorable à celui qui redonnera ainsi de la vie dans la commune.
C'est notre dernière journée de vélo. Demain, au lieu d'aller, comme initialement prévu, voir à Blécourt une église du chemin de Jeanne-d'Arc (avec, au retour, descente de la côte de la forêt de Joinville si appréciée hier), on visitera la ville et on se rendra à l'Oratoire, ancien tribunal des seigneurs de Joinville.
U,n bon dîner au Soleil d'or, et au lit.
Jean-Pierre
C’était le quatrième jour,
Notre petit déjeuner tranquillement avalé, nos vélo rangés, nous avons profité du soleil pour parcourir la petite ville de Joinville, jadis illustre et qui en conserve de nombreux témoignages. Nous y avons visité l’auditoire en compagnie d’une conférencière, membre de l’association qui fait vivre cette magnifique bâtisse. Cet ancêtre des tribunaux nous a permis de plonger dans l’histoire de la ville, des seigneurs de Joinville, de sa branche aînée de Lorraine et enfin des Orléans.
Enthousiastes, nous sommes revenus à l’hôtel (un ancien couvent) pour y prendre dans le jardin un excellent quoique tardif déjeuner. Puis nous avons réglé notre facture sous une patience dans l'azur (1) .
Pascale
"Le Cyclotourisme, un art de vivre" |
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