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Week-end à Rouen

Une organisation de Marc et Laurence Aragier (13 et 14 avril 2019)

 

par Anne-Marie et Jean-Pierre
https://www.abeille-cyclotourisme.fr/souvenirs/2019-04_rouen.html

Prologue

Dès le vendredi soir, sur proposition de Laurence et Marc, les Abeilles participant au Week-end se retrouvent à l'hôtel Campanile de Mont Saint Aignan situé en périphérie de la ville.

Les chambres sont confortables et nos vélos sont installés dans le salon où nous nous retrouverons les 2 soirs pour le briefing.

Sur les 16 participants, 13 arrivent en voiture et 3 : Michel Bardin, Claudine et Christine ont décidé de nous rejoindre en vélo.

Nous les attendions avant 18h car la distance en ligne directe entre Rueil et Mont Saint Aignan est d'environ 130 km. Mais Michel a concocté en toute discrétion un autre itinéraire dans le cadre de son entraînement pour la trace à laquelle il participe la semaine prochaine. Ils arrivent à temps pour le briefing après avoir parcouru 170km avec un vent froid et défavorable. Bravo!

Après le briefing de Marc pour la journée de samedi et un dîner convivial, chacun rejoint sa chambre.

Samedi 13 avril

Comme convenu nous sommes tous prêts à 9h pour le départ pour l'Office de Tourisme de Rouen.

La
            cathédrale
Nef de la cathédrale

Chacun a revêtu sa tenue d'hiver car si le soleil est présent, un froid vif, accentué par un vent de nord-est persistant nous accompagnera toute la journée. 

Après une descente de 5km sur Rouen nous arrivons à l'Office de Tourisme, élégant édifice renaissance où nous retrouvons Jean Claude Brasseur, Marie Noël, Patrick et Françoise Lissonnet qui passeront la journée avec nous.

La visite guidée du vieux Rouen est prévue à 10h. Marc et Laurence ont pu obtenir de l'Office de Tourisme que nos vélos soient entreposés dans une annexe. Il y fait chaud et ils ont bien de la chance car sur le parvis de la cathédrale la température est toujours aussi glaciale.

Abeilles
Les Abeilles sont sages

Le guide nous propose de commencer la visite à l'abri du vent dans la cour du bâtiment de l'Office de Tourisme où est exposée la reproduction d'une peinture de la ville telle datant du 14ème siècle. À l'époque, Rouen était ceinturée par des fortifications avec des portes s'ouvrant pour l'essentiel sur la Seine d'où s'effectuait l'essentiel des échanges commerciaux. Grâce au commerce fluvial et maritime elle était alors la 3ème ville de France après Paris et Lyon. Les guerres de religion ont mis fin à cet âge d'or et provoqué son déclin; Aujourd'hui Rouen est classée au 15ème rang des villes de France comme Grenoble.

Devant le parvis de la cathédrale, nous admirons la richesse de cette magnifique façade immortalisée par Claude Monet. Nous apprenons que 4 siècles se sont écoulés entre l'édification de la 1ère tour Saint Romain au 12ème siècle de style gothique primitif et la tour de Beurre achevée au 16ème siècle financée grâce aux "dispenses" perçues sur les fidèles autorisés à consommer du beurre pendant le carême. D'où son nom.

L'immense façade de la cathédrale notre Dame, la plus longue de toutes nos cathédrales, de style gothique flamboyant présente une richesse de décors sculptés exceptionnelle.

Sur la proposition du guide nous entrons et nous asseyons pour écouter ses commentaires. La logique eut été de nous expliquer les particularités de cet édifice et d'en faire rapidement le tour avant d'en sortir pour continuer la visite mais peut être emporté par la relative chaleur ambiante qui règne (il fait toujours aussi froid dehors) le guide se laisse aller à des digressions et commentaires exhaustifs sur les diverses déviations du clergé au cours des siècles. Vaste débat ! On est loin de la découverte du vieux Rouen demandée par Laurence et Marc et le temps passe. Il est plus de 11h. Marc rappelle le programme et nous repartons après nous être arrêtés encore un assez long moment devant un catafalque qui contiendrait le cœur de Richard Cœur de Lion ce qui donne lieu à de nouveaux commentaires très imagés de la part du guide sur la façon de déplacer les morts à une époque où la chaîne de froid n'existait pas; A titre d'exemple: Guillaume le Conquérant aurait été transporté dans une peau de vache et les dépouilles de Saint Louis ont du être cuites avant d'être ramenées de Tunis. Je ne vous donnerai pas plus de détails bien qu'ils soient croustillants.

Pour rejoindre le palais de Justice renaissance qui, ravagé en 1944 a pu être restauré grâce à la carrière de pierres de Saint Maximin, nous passons rapidement devant l'église Saint Maclou puis dans une rue bordée de maisons à colombages ce qui donne lieu à des explications sur le mode de construction des habitations dites à pans de bois et l'occasion d'évoquer l'utilisation des rues comme réceptacle de tous les immondices des humains. C'est très réaliste. Je n'en dirai pas plus... 

L'heure avance.

Horloge
Gros horloge

Nous arrivons au pas de course au Gros Horloge côté à l’ombre, autrefois édifice emblématique de l'autorité temporelle faisant face à la cathédrale siège de l'autorité ecclésiastique. Là, Marc se fâche, tance le guide et nous marchons de l'autre coté pour en admirer le côté ensoleillé, moins froid et plus riant. Quelques explications sur le mécanisme de fonctionnement de l'horloge et nous terminons place du Vieux Marché où Jeanne d'Arc périt dans les flammes après une agonie particulièrement cruelle.

Il est midi.

Abeilles au
            pique nique
L'heure de manger est venue

Il est temps de se préoccuper du pique-nique.

Sur proposition de Marc et de Laurence, ceux qui n'ont pas leur VTS vont l'acheter dans une boulangerie très gourmande. Nous ne sommes pas déçus. C'est vraiment bon.

Après le pique-nique suivi de l'incontournable café, nous visitons, place du Vieux Marché, l'église Sainte Jeanne d'Arc construite dans les années 60, sur les ruines d'un précédent édifice.

Sa forme très originelle est celle d'un bateau renversé et sa couverture, en écailles d'ardoise.

A l'intérieur une verrière de 500m2 constituée de vitraux renaissance provenant de l’Église St Maclou et démontés pendant la guerre pour les protéger des bombardements, qui lui confère une luminosité exceptionnelle.

Vitraux
Vitraux

Vitraux de l'église Sainte Jeanne d'Arc

Il est un peu plus de 14h quand nous partons en vélo. Nous avons tous choisi le circuit de 51 km. Nous commençons par un tour dans la vieille ville pour avoir un aperçu des quartiers oubliés lors de la visite guidée puis rejoignons l'itinéraire de Marc après avoir évité les gilets jaunes et longé la voie verte très agréable aménagée le long du Robec que nous fait découvrir Jean Claude.

La campagne rouennaise est belle. Nous sommes heureusement surpris. Forêts, champs et villages pittoresques se succèdent, ainsi que des côtes, des faux-plats et des descentes. Le paysage est varié et vallonné.

Quand nous rentrons à l'hôtel les compteurs affichent près de 58 km et plus de 600 m de dénivelé. Jean Claude, Françoise et Patrick, qui sont retournés à Sahurs, ont parcouru près de 100km.

Après la douche, au briefing il faut choisir entre les 3 parcours proposés pour dimanche. Celui de 45 est éliminé d'office mais le choix n'est pas facile entre celui de 60 et celui de 86km avec un dénivelé de près de 1050 m pour le grand circuit. Finalement plus de la moitié des participants optent pour les 86km qui évitent une approche en voiture.

Jean Claude, Marie Noël, Patrick et Françoise nous rejoignent pour un dîner toujours aussi convivial.

En résumé une superbe journée. Il a fait beau, Rouen est une ville magnifique et le parcours-vélo proposé était très agréable. Merci Laurence, merci Marc pour cette journée dont nous garderons tous un beau souvenir.

Anne-Marie

Dimanche 14 avril. De Rouen à Lyons, et parfois retour

Le samedi soir, et ceci est d’ailleurs une des marques distinctives de l’hôtel où nous logeons, la nourriture est bonne. Elle pousse les abeilles à déployer des marques d’héroïsme, bien naturelles en somme. Presque toutes les abeilles feront le grand parcours demain: soit du haut de Mont Saint Aignan à Lyons la Forêt et retour après manger, un trajet qui avoue ses 1000m de dénivelé positive.

La campagne
            normande
Vers la forêt de Lyons la forêt

Oui, bien sûr. Ensuite, la nuit porte conseil.

Dimanche matin au petit déjeuner, les rangs se sont éclaircis: Claudine, Michel, Christine et Geneviève partiront de Mont Saint Aignan. Les 8 autres (dont notre rédacteur) rejoignent Préaux en voiture. Contrairement au groupe de quatre roulants, dans les voitures, la parité est parfaite: Anne-Marie, Edwige, Annick, Joëlle; d’un coté, et Dany, Marc, Bernard et moi de l’autre. Comme souvent, la frénésie Abeille fait des ravages et c’est juste si, pour faire les 12 km nous menant à Préaux, les voitures ne partent pas avant les vélos. Avec Anne Marie, on décide donc de prendre un café à l’hôtel avant de partir. Laurence nous avait identifié un café près de l’église de Préaux, mais un « tiens » valant mieux que deux « tu l’auras », nous prenons notre temps. Partis les derniers, nous arrivons les premiers à Préaux. Il faut dire qu’ils on tous été faire un pèlerinage à la maison natale de Laurence.

Pour les retours, les plans se sont faits et défaits pendant tout le week-end. Le plan final de ce matin dit que Michel rentrera de Préaux, en voiture mais sans vélo, avec les Aragier qui rentrent sur Rueil près de la maison « Voyeux ». Son vélo, pour sa part, sera avec nous et ira dormir à Poissy chez Anne-Marie.

Préaux est devenu la gare de triage abeille.

VOR
Le VOR, qui guide les avions et les Abeilles

Marc nous guide. On s’arrête au VOR (un truc qui donne au pilote d’avion son angle sur le VOR mais pas sa distance). Un VOR, c'est comme un amer qu'on ne voit pas: un amer électronique. Ensuite, ça se trace au crayon gras sur la carte, sur le genoux. Pour s’arrêter au VOR, on s’arrête au VOR. Bernard, coincé dans ses cales, tombe au VOR. Pas de mal, heureusement.

Martinville
Château de Martinville

Au pays de mon camarade Laurent Scott de Martinville, à Martinville , en somme, on fait une pause devant le château, sans le visiter. Le château est tout au bout du jardin, il nous semble tout petit, comme une maison de poupées. On repassera à coté au retour et là, on le verra mieux.

Brocante à RY, qu'on doit traverser. Fête de Mme Bovary, sans Mme Bovary. Le groupe musarde à Ry. Coincidence ou action divine ? La fanfare se met en marche pour les 1ères abeilles, dès leur arrivée. Le temps d’une photo dans ce froid glacial (il en faut, du temps, pour sortir l’appareil photos), je les perds, me lance à leur poursuite à travers la foule, puis dans la côte qui sort de Ry et les attends finalement une fois rendu en haut, tout seul. Les Abeilles, pendant ce temps, ont musardé. Elles ont fait un "À gauche" stratégique à la fanfare, puis ont visité l’église au porche sculpté, sans Madame Bovary.

Ensuite, du haut de la côte de Ry où on s'est finalement retrouvés, rythme d’enfer jusqu’à Lyons. 12h15. On y retrouve les autres.

LyonsLyons, nous voici

Un excellent déjeuner, marque de l’Abeille éternelle, ne nous déçoit pas. Ici aussi, Marc nous avait fait choisir nos plats: une dure contrainte pour lui car nos mémoires défaillent presque toujours, et une heureuse surprise pour nous, ressemblant à ce qui suit: « J’avais commandé de la canette ! c'est de la canette, quelle heureuse idée, quelle bonne idée, Marc ! bravo à toi. ».

Mine de rien, Dany nous propose un café [gratuit] à Serans. Ce serait juste à 60km et ensuite, il n’y aurait plus qu’à rentrer. Une honnête proposition, en somme. Les Abeilles n’étant plus tout à fait ce qu’elles étaient lors de leur jeunesse folle, personne ne donne suite. Dommage car « un café à Serans et on rentre à Rouen" aurait eu belle allure. Après avoir doctement considéré l'option offerte par Dany, on décide qu'on va plutôt rentrer. Les rodomontades kilométreuses d’hier soir se sont bien évaporée entre la nuit et ses conseils, d'une part, et la matinée et ses côtes, d'autre part.

Alors on rentre à Préaux, gare de triage de l’Abeille, enfin, ceux d’entre nous qui font le retour à vélo.

Le parcours mitonné par Marc passe entre Crevons et Andelle (oui, ce sont bien deux rivières), il est subtilement différencié de celui de l’aller. Nous y découvrons une de ces côtes qui entrent dans la légende par l’idée qu’on s’en fait en arrivant en haut, et aussi par ce dernier virage à gauche où le traceur fou a choisi « tout droit dans la pente » au lieu d’aborder prudemment un lacet vers a gauche. 13%, ça calme. La montée fut un concours d’essoufflement car, à plus de 12%, monter à 5km/h (la limite de la chute) exige déjà, au kilo, une dépense de puissance bien peu « développement durable ». Les rythmes cardiaques s’affolent pour fournir le carburant subitement requis et les poumons font des heures sup. Tous dépassent le 130 et passent en surrégime, ce qui se paye cher, après. Les vendeurs de cardiofréquencemètre feraient bien de mettre des grands panneaux de pub pour leurs matériels, dans ces côtes qui dépassent les 12%.

Bref, excellemment guidés par Marc, nous parvenons enfin à 12km de Rouen, à Préaux, notre gare de triage. Tous ont maintenant oublié que la majorité d’entre nous devait, selon la légende, retourner à Rouen.

Épilogue

Il ne nous reste plus qu’à rentrer pour reposer nos courbatures. et soigner nos coups de soleil. En Normandie, qui l’eût cru ?

Un grand bravo à Laurence et Marc pour cette organisation, et à Marc pour son album de photos... Pour ma part, j’y ai fait la connaissance d'une ville dont j’ignorais presque l’existence. Bravo Marc et Laurence.

Jean-Pierre

"Le Cyclotourisme, un art de vivre"