Mon premier Relais de France

Septembre 2013

Les Relais de France sont des randonnées permanentes reliant successivement les villes d'arrivée des Flèches de France. Les 20 Relais de France font donc le tour de France.

Depuis début 2013, l'Audax Club Parisien a repris la gestion de ces randonnées, auparavant administrées par l'US Créteil. Pour chaque Relais, deux parcours sont proposés : un parcours direct, ou un parcours touristique souvent beaucoup plus long mais desservant plus de points intéressants à voir ou à visiter.

Pour un habitant d'Île de France, un Relais est plus compliqué à organiser qu'une Flèche, ou l'on part en vélo de chez soi pour revenir en train : il faut se déplacer dans la ville de départ, faire le parcours du Relais choisi, puis revenir de la ville d'arrivée. Les Relais peuvent bien sûr être enchaînés, c'est peut être de là que vient leur nom.

Je me dégage un week-end imprévu en septembre. Le temps est prévu pluvieux sur l'essentiel du pays, mais le nord de la France doit échapper à la grisaille. Je décide dans la semaine de m'organiser mes premiers Relais en partant de Lille.

Le vélo est toujours prêt, il faut juste étudier les parcours, décider des étapes, réserver hôtel et trains. J'ai pris les pointages des Relais directs en m'assurant de passer sur des routes à faible trafic.

Je décide de faire Lille-Calais-Dieppe-Le Havre sur le week-end, enchaînant ainsi trois Relais. En plus de la météo, deux raisons de plus d'aller vers le Nord : il me manque les BCN du Nord, du Pas-de-Calais et de la Somme (j'y suis déjà passé pour les Flèches, mais je ne collecte les BCN que depuis avril 2012) et les voyages aller et retour en train sont rapides.

Lille

Il pleut en région parisienne quand je prends le premier TGV direction le soleil. À Lille, je démarre sans tarder car la matinée est déjà bien entamée, je passe devant les grands monuments de Lille, réputés pour diverses raisons : la gare de Lille Flandres, le Beffroi de l'Hôtel de Ville, la Grand'Place, l'hôtel Carlton.

Il faut du temps pour sortir de l'agglomération mais les vélos bénéficient de nombreux aménagements. Le temps est idéal : beau et frais. Ma direction : le Nord du Nord.

Bailleul

Je pointe à Bailleul dans une boulangerie bien achalandée. La boulangère m'explique la différence entre les gaufres belges (dites Liégeoises à Liège et Belges à Bruxelles) qui ont de gros trous et les gaufres du Nord (dites de Dunkerque mais surtout à Dunkerque) qui sont fines à petits trous (moi j'appelle ça des gaufrettes). Elle me propose des gaufres fines (dites de Bailleul puisqu'on est à Bailleul) fourrées d'une grosse couche de pâte de vanille, je lui dis poliment que je n'ai pas prévu assez de kilomètres pour manger ça.

Je lève la tête en entendant le carillon du beffroi, qui sonne 10h30. Qu'est ce que ça doit être à 12h00 !

Mont-des-Cats (BPF 59)

En approchant du mont, on voit surtout un immense pylône de radio & télédiffusion de 200 mètres de haut, sur une petite colline de 164 m d'altitude. Néanmoins, ça monte bien pour atteindre le sommet. Je vais pointer le BCN 59 au magasin de l'Abbaye Trappiste, dont la spécialité est le fromage local (pâte pressée non cuite) et la bière (brassée en Belgique mais néanmoins trappiste). Le nom du mont vient de la francisation du flamand Katsberg (mont des chats), mais je ne sais pas si on prononce "mondéca", "mondécate" ou "mondécatse".

Je croise de nombreux cyclistes, Français et Belges, qui viennent monter une des rares côtes qui vient égayer le plat pays qui est le leur.

Arques - Saint-Omer

Arques héberge une grosse usine de produits verriers pour la table, fournissant les verres quasi-incassables des cantines aussi bien que les calices en cristal des grands restaurants.

Je m'écarte de la route pour aller photographier l'ascenseur à bateaux des Fontinettes.

A la sortie de Saint-Omer, la route longe le marais audomarois (où se perdent les eaux de l'Aa...), mais on ne voit que des champs de choux et de carottes (qu'on prend garde de ne pas mélanger)

Ardres

Même si les routes du Nord sont globalement accueillantes pour les cyclistes, il y a peu d'endroits pour manger : je mange sous les arbres du parc d'Ardres.

J'ai ensuite tracé le parcours sur des chemins de hâlage, longeant le Canal d'Ardres puis le Canal de Calais à Saint-Omer. Le ballet des oiseaux aquatiques et une école d'aviron à l'entrainement divertissent ma randonnée.

De chaque côté du canal se trouvent des lieux-dits aux noms amusants : le Fort à Crêpes, le Banc aux Chiens, le Trou Perdu...

Calais

On entre plus vite dans Calais qu'on ne sort de Lille : la ville est d'une taille raisonnable. J'ai déjà visité Calais, aussi je ne fais pas dans la dentelle : je vais directement à l'Office du Tourisme. Il faut faire tamponner deux cartes : la fin du relais Lille-Calais et le début du relais Calais-Dieppe.

Mon premier Relais de France est fait.

Reste ce jour à poursuivre le long de la côte pour aller dormir à la baie de Somme, en pointant au passage le BCN 62 au Cap Gris-Nez.

Un point à noter est que sur les Relais courts, on pointe beaucoup : j'ai pointé 5 fois pour environ 115 km jusqu'à Calais et l'après-midi, j'ai 3 pointages prévus.
Le lendemain, 5 pointages sont prévus, ce qui fera 13 pointages en 2 jours.

Thierry Streiff