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Flèche Paris Nantes

22 et 23 novembre 2011

par Thierry Streiff
http://abeille-cyclotourisme.fr/souvenirs/paris_nantes.html

Mon vélo et moi, on a voulu voir Calais et on a vu Calais,
on a voulu voir Lille et on a vu Lille,
depuis je pense à Nantes, alors on va aller voir Nantes,
et la gare Montparnasse.

Un week-end de trois jours, une météo qui promet à la fois un samedi ensoleillé et une nuit claire de pleine lune.
C'est parti...

Rueil-Malmaison, km 0, 9h10.

Je vais pointer à Paris, via le trajet que j'utilise pour aller en vélo au travail. Il est juste un peu plus tard que d'habitude et c'est samedi. Il est inutile de partir trop tôt, sinon je vais arriver trop tôt à Nantes. Je veux prendre le TGV de 9h00 le lendemain dimanche, il est inutile d'arriver à 6h00 du matin.

paris_porte_de_st_cloud
Paris porte de S Cloud

Je pouvais aussi partir en soirée et arriver en fin d'après-midi, mais il aurait fallu partir le vendredi soir et j'étais trop fatigué de ma semaine. Quant à faire ça le lendemain, le dimanche est le retour d'un week-end de 3 jours, les trains sont 50% plus chers et il n'y avait déjà plus de place la semaine précédente.

Paris porte de St Cloud, km 8, 9h45.

Après la traversée de Boulogne-Billancourt, le parcours passe par Versailles via Ville-d'Avray, puis c'est la route classique vers la vallée de Chevreuse via Guyancourt, La Brosse et la descente des 17 tournants.

Dampierre, km 47, 11h15.

chateau_de_dampierre
Château de Dampierre

Arrêt pointage-photo.

Le parcours remonte l'Yvette jusqu'à... Yvette et une courte côte permet de remonter aux Essarts-Le-Roi.

Puis c'est l'agréable traversée de la forêt de Rambouillet et la route prend plus au sud pour passer à Epernon puis Maintenon.

panneau_soulaires
Le panneau soulaires

Suit une agréable remontée de la vallée de l'Eure.

Je m'arrête pour prendre en photo un panneau..."Soulaires ".

Un peu avant Chartres, je longe un étang de pêche ensoleillé à Lèves et je m'octroie un pique-nique au milieu des canards et des poules d'eau.

Chartres, km 108, 14h00.

L'arrivée à Chartres surprend en vélo comme en voiture. On croit que c'est tout plat, et la cathédrale surgit sur l'horizon comme plantée au milieu des champs, la ville en contrebas n'apparaissant qu'au dernier moment.

J'ai mal tracé mon parcours car il ne rentre pas assez dans l'agglomération et du coup, pas de pointage possible. J'improvise jusqu'à la place centrale, où j'admire l'ancienne Poste (devenue médiathèque).

Je dois traverser 2 rues assez fréquentées, il n'y a pas de feux tricolores, j'ai peur que ce soit difficile. Non : les voitures s'arrêtent pour les piétons et les vélos, on se croirait aux Pays-Bas !

chartres
Chartres

Après Chartres, le parcours emprunte de toutes petites routes plates, bien agréables sous le soleil. J'ai bien fait de prendre mes lunettes de soleil, non pas contre les UV mais parce que je pédale vers l'ouest et le soleil n'est pas très haut sur l'horizon en cette saison.

J'entre bientôt dans les contreforts sud du Perche, et il y a plus de relief, sans rien de méchant. A Miermaigne, au large de Nogent-le-Rotrou, j'atteins le point culminant du périple : 270 m.

Authon-du-Perche km 168, 17h10.

De jolis panneaux touristiques à l'entrée de ce bourg, mais une forte odeur d'élevage porcin assaille les narines du touriste potentiel qui risque fort de passer sa route.

A côté du tabac où je pointe, la camionnette de la charcuterie artisanale : "Au Porc Bonheur" me rappelle que l'on est ici au pays du cochon-roi.
Je reprends rapidement la route vers Le Mans.

J'ai peur d'arriver trop tard au pointage d'Ecommoy pour trouver un restaurant ouvert et je tiens à manger chaud avant la nuit. Je préfère assurer en mangeant 16 km avant, à Parigny-l'Evêque.

Lors de la dernière réunion Abeille, certains m'ont dit que mes compte-rendus de flèches donnaient l'impression que je ne m'arrêtais pas pour manger.

Je réponds donc à leurs inquiétudes :
"la crêperie était simple et d'un bon rapport qualité-prix. J'y ai consommé une crêpe vosgienne et une crêpe aux marrons. L'ambiance était sympathique même si mon uniforme d'Abeille contrastait avec la tenue des autres clients dont c'était la sortie de la semaine (c'était un samedi soir sur la Terre)"
Vous pouvez donc noter que je m'arrête bien pour manger, et que je ne mange pas que du léger.

Ecommoy,  km 239, 21h45.

L'arrêt à Ecommoy est très court, d'autant que la Poste se trouve au 1er feu de la ville. Je suis juste au sud du Mans.

A la Fontaine St Martin, problème : de gros travaux coupent la route.
Il y a "Déviation" à gauche et "Déviation" à droite.
Aller au sud-ouest parait plus logique mais ça dépend si une route rejoint le parcours nominal. Je sors la carte.
Prendre la route Le Mans - La Flèche, toute droite sur des kilomètres ne m'inspire pas : je prends une toute petite route à travers bois qui permet de quitter cette grande route aussitôt que possible et je rejoins le parcours beaucoup plus vite que par la déviation "voiture".

Le clair de lune est vraiment vif, quand la route est claire, un compagnon silencieux pédale à côté de moi et me suit comme mon ombre...

Tiercé, km 310, 01h15.

Je suis juste au nord d'Angers.

Encore un pointage rapide, la Poste est derrière la mairie.
Une bande de jeunes s'amuse de me voir faire du vélo si tard, et me demande si j'ai des insomnies.

Après Briollay, je traverse la Sarthe puis la Mayenne. La Mayenne parait bien plus large mais c'est trompeur : c'est la Sarthe qui gagne en terme de longueur et de débit. Quelques kilomètres après, les deux rivières fusionnent pour devenir la Maine et arroser Angers (Maine s'est dit Maïne dans le temps, contraction locale de Mayenne).

A St Lambert-la-Potherie, je m'arrête 20 minutes pour un petit repas de nuit en lisière d'une forêt. J'éteins tous les feux, et après quelques minutes, je commence à voir des lapins bouger dans le fossé en face et s'approcher.

Après St Germain des Prés, je traverse la Loire sur un étroit pont suspendu et le parcours rive gauche s'éloigne du fleuve. Je pensais qu'une fois là, ce serait plat jusqu'à Nantes. Erreur : il y a les 2 ou 3 côtes les plus dures du parcours.

Bouzillé, km 386, 05h00.

Une bonne montée m'amène à Bouzillé (un panneau indique que les habitants sont les Buzilliacéens), où j'ai du mal à trouver la Poste... car il n'y en a pas. Je finis par trouver la grosse boite aux lettres du point Poste.

Une bonne descente me ramène au niveau de la Loire, et ça remonte fort jusqu'à Champtoceaux.
Une bonne descente me ramène au niveau de la Loire, et ça remonte fort... et ça m'inquiète un peu, j'espère que les 50 derniers kilomètres ne sont pas comme ça.

La journée douce de la veille et la proximité de la Loire font que le taux d'humidité de l'air est très fort et tout est mouillé comme s'il avait plu.

Le marchand de sable vient me taper derrière la tête et j'ai du mal à résister. Comme je suis bien dans mon horaire, je m'accorde 30 minutes de sommeil dans un abribus à Drain (en face Ancenis), ça me semble plus sûr.

Quand je me réveille, je suis humide et j'ai froid, mais le sommeil est passé.

Je quitte le Maine-et-Loire pour la Loire Atlantique et le parcours quitte les côtes de Loire pour emprunter une digue le long du fleuve. Cela laisse le temps de profiter de la vue sur le fleuve à l'aube, et du chant des oiseaux aquatiques.

Nantes, km 435, 08h00.

Je rejoins la gare facilement via une piste cyclable. J'arrive largement à temps pour prendre le TGV de 9h00.

Par contre, je ne pense pas à prendre de photos, ni de la Loire, ni de la cathédrale qu'on voit de la gare.

Je discute de mon périple avec le contrôleur, qui fait un peu de vélo. Quand je lui dis que je viens de faire Paris-Nantes d'une traite, il est si étonné qu'il en oublie de contrôler mon billet.

cartes_fleches

Bien installé, je pense que c'est ma 5ème flèche et j'essaie de compter les nuits passées sur le vélo cette année, j'en suis à 9 quand mes yeux se ferment. Je suis bien fatigué et je dors jusqu'à Paris.

La gare Montparnasse n'est pas desservie par le RER, je dois donc aller à vélo jusqu'à la place Denfert-Rochereau.
Je suis de retour à Rueil sans problème un peu après midi.

Thierry Streiff


"Le Cyclotourisme, un art de vivre"