Cette année, pour le centenaire de Pâques en Provence la concentration avait lieu à Pernes les Fontaines, village du Vaucluse qui a vu naître Paul de Vivie dit « Vélocio ». Enfin en 1853 on ne connaissait que Pernes, les Fontaines n’a été ajouté qu’en 1936, après une décision administrative, quelques années après le décès de Vélocio.

Bien sûr nous sommes dans le sud de la France mais à cette période de l’année il ne fait pas toujours beau. Dimanche matin c’est petite pluie, vent et température fraîche. Ça ne nous perturbe pas trop car nous sommes hébergés chez Pierrot et Claudette, à moins d’un kilomètre du lieu de concentration, nous pouvons y aller à pied.

Pour ce centenaire 12 abeilles sont présentes, soit un niveau de participation particulièrement important.

Il y a aussi beaucoup plus de monde que les années précédentes post-Covid.

Nous retrouvons de nombreux copains, des Parisiens bien sûr mais pas seulement. D’ailleurs nous retrouvons Eric ex-abeille retraité à Châteauneuf, tout près d’ici.

Au moment des discours les représentants de la FFVélo étaient bien visibles avec leurs vestes de pluie

Elisabeth a réussi à amener au complet son équipe de 10 féminines sur 5 tandems ; elles avaient toutes un large sourire sur l’estrade

Bien que ce ne soit pas une année de Paris-Brest-Paris 52 équipes étaient inscrites pour des flèches Vélocio organisées par l’Audax Club Parisien. Toutes ne sont pas parties, la météo défavorable en a stoppé plusieurs. Il y a aussi eu des arrêts en cours de route car le fort vent du sud a grandement freiné les cyclistes.

La plus grande distance parcourue cette année sera de seulement 503 km, très loin du record à plus de 700 km. Mes copains de l’Audax Club Parisien ont tous terminé mais avec des distances très inférieures aux objectifs.

Cette édition a aussi été l’occasion de déposer une plaque souvenir pour Raymond Henry l’historien de la fédération qui présentait chaque année une partie de sa collection de vieux vélos. Décédé en 2020 une plaque rappelle son activité en souvenir de Vélocio. Elle est posée au pied de la stèle souvenir de Vélocio, inaugurée en 2003, autre année très arrosée à Pernes.

Rendez-vous en 2025 à Bollène dans le nord du Vaucluse

Pas de vélo aujourd’hui, je dois retourner au musée Contadin du cycle, déjà visité hier, mais j’ai oublié de voir le vélo Singer pour lequel Pierrot m’avait chargé auprès des cycles Singer de récupérer les autocollants disparus après restauration.

Lundi la météo est bonne, 8°C vers 8h30 mais ça doit vite monter et le soleil est annoncé. 4 abeilles sont décidées à rouler mais pas toutes sur le même circuit.

Edwige, Anne-Marie et Michel veulent aller vers Fontaine de Vaucluse et Gordes et je veux plutôt aller vers le col de la ligne et revenir par les gorges de la Nesque.

Nous partons ensemble à 8h30, direction le col de Murs. Ce col arrive à une altitude de 627 mètres avec une pente modérée et régulière. Dès les premières pentes Michel qui n’est pas en VAE ralenti alors j’ai l’autorisation de partir à mon rythme car j’ai environ 25 kilomètres de plus à mon programme.

À l’approche du col de Murs apparaissent de jolies jonquilles. La descente est fraîche mais courte car voici bientôt la route du col de la ligne. C’est l’occasion de discuter avec deux cyclos de la région mais avec le bénéfice de l’âge je dois les laisser partir devant.

Je traverse le plateau de Vaucluse par de petites routes à l’écart de la circulation. Pas trop de dénivelé, petites vues sur le Mont Ventoux dont le sommet est encore couronné par de petits nuages.

A Monieux je retrouve la Nesque qui n’avait qu’un filet d’eau à Pernes samedi. Avec les pluies du week-end c’est un torrent boueux que je franchis.

Champ de lavande à Saint-Hubert avec le sommet du Mont Ventoux dans les nuages

Aperçu de l’observatoire au sommet du Mont Ventoux

Les gorges de la Nesque à partir de Monieux ça commence par une montée jusqu’au belvédère de Castellaras qui fait face au Rocher du Cire. Des membres de la LPO sont postés avec des monoculaires pour l’observation des nids de faucons pèlerins qui nichent dans la falaise depuis l’année dernière. Cette année il y a 10 couples, venus naturellement mais sans doute issus des couples réintroduits dans les Alpes depuis quelques années.

Après cet arrêt la route ne fera presque que descendre jusqu’à Pernes les Fontaines. La moyenne va remonter et je vais pouvoir revenir avant 13h00 qui est mon objectif au plus tard.

La descente n’est pas très rapide, il faut pédaler mais aussi par endroit il est nécessaire de freiner car la route est sinueuse et il faut faire attention aux pierres tombées des falaises au-dessus.

A Pernes les fontaines la Nesque coule maintenant à flot, avec beaucoup de terre. La promenade est fermée, le niveau maximum a dû être atteint dans la nuit, on voit que l’eau a dû passer sous les trois arches du pont de la porte Notre Dame.

Finalement je serais le premier à revenir et j’aurai le temps de prendre une douche avant de passer à table avec des vêtements propres, plus agréables pour nos hôtes.

En complément à la concentration samedi après-midi nous sommes allés visiter le Musée Comtadin du cycle à Pernes-les-Fontaines où le thème mis en valeur cette année est une collection de vélos attribués à Vélocio et prêtés par le musée d’Art et d’Industrie de la ville de Saint-Etienne. Cette exposition temporaire sera visible jusqu’aux journées du patrimoine en septembre.

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Vélo porteur de 1920. Marque Royal Fabric des Etablissements Barbier de Saint-Etienne. Utilisé dans le commerce de Vélocio.

Bicyclette Bi-chaîne de 1902 La Gauloise. Constructeur Paul de Vivie de Saint-Etienne. 3 vitesses avec plateau débrayable.

Polycyclette La Gauloise de 1903. Constructeur Paul de Vivie de Saint-Etienne. 3 vitesses avec deux chaînes et un axe intermédiaire derrière la boite de pédalier avec pignon débrayable.

Touricyclette de 1905.Modèle Acatène du constructeur Magnat Debon de Grenoble. Transmission par arbre et couple conique. Deux vitesses avec retropédalage.

Bicyclette Homme « Hirondelle » de 1925. Manufactures d’Armes et de Cycles de Saint-Etienne. eux vitesses avec le système dit « retro-directe ». Grand développement en pédalant dans le sens habituel et petit développement en pédalant en arrière. Changement de vitesse instantanné sans autre opération que le changement de sens de rotation du pédalier.

Bicyclette de 1922 La Gauloise. Constructeur Paul de Vivie de Saint-Etienne. Bi-chaîne et 3 plateaux. Guidon à deux points d’appui, inventé par Vélocio qui l’appelait « de lutte contre le vent », préfigure le guidon des futurs vélos de contre la montre.

En plus des détails décrivant les caratéristiques techniques de ces vélos un historique de la vie de Paul de Vivie dit « Vélocio », père du cyclotourisme, 1853-1930, est présenté dans le cadre de cette exposition temporaire.

Il est rappelé que Paul de Vivie est né à Pernes le 29 avril 1853. Il en est parti à l’âge de 4 ou 5 ans et l’essentiel de sa carrière professionnelle s’est déroulée à Saint-Etienne.

Son premier bicycle sera un grand bi acquis en 1881, ce sera le début de ses activités de vélocipédiste.

Il se lance dans le commerce du vélocipède en 1886

En 1887 il cré la revue « le Cycliste Forézien » dans laquelle il signe ses articles sous le pseudonyme « Vélocio ».

Pour en savoir plus il ne faut pas hésiter à visiter ce très beau musée, mais pas après les journées du patrimoine.

Enfin la collection permanente du musée contadin du cycle est très riche, notamment par ses pièces les plus anciennes qui montrent l’ingéniosité et la créativité des pioniers de la fabrication des bicycles et autres vélocipèdes.

Paul de Vivie dit "Velocio"

Bien sûr, le musée rappelle les sept commandements de Paul de Vivie

1. Haltes rares et courtes, afin de ne pas laisser tomber la pression.
2. Repas légers et fréquents : manger avant d’avoir faim, boire avant d’avoir soif.
3. Ne jamais aller jusqu’à la fatigue anormale qui se traduit par le manque d’appétit et de sommeil.
4. Se couvrir avant d’avoir froid, se découvrir avant d’avoir chaud et ne pas craindre d’exposer l’épiderme au soleil, à l’air, à l’eau.
5. Rayer de l’alimentation, au moins en cours de route, le vin, la viande et le tabac.
6. Ne jamais forcer, rester en dedans de ses moyens, surtout pendant les premières heures où l’on est tenté de se dépenser trop parce qu’on se sent plein de forces.
7. Ne jamais pédaler par amour-propre.

Beaucoup de bon sens pour rappeler que le moteur sur le vélo c’est notre organisme. Bien que pourvu de capacités parfois exceptionnelles il faut en prendre soin et être attentif aux signaux qu’il nous envoie.

Gérard