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Flèche de Bellegarde

(633 km, 5 au 15 juillet 2021)

 

par les participants
https://www.abeille-cyclotourisme.fr/souvenirs/2021-07_fleche_bellegarde.html

Lundi 5 juillet. Montgeron - Melun (59 km, 417 m)
Par Jean-Pierre

Cette année, la destination est Bellegarde. Un compte rendu de 2006 dit que j'étais du Bellegarde-Paris de l'époque. Autres temps, autres mœurs. Nous nous préparons à parcourir le même trajet (diminué des 3 derniers kilomètres (de descente) de la fin, en 9 jours plus un de repos. Sans compter la journée de repos, c'est le double du nombre de jours de 2006, plus un, et c'est aussi 5/3 de jours de plus que permis par les très réglementaires 80 km/jour décrétés par l'organisateur (le très sérieux Audax Club Parisien) pour les flèches en catégorie "tourisme" (ou bronze).

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Cyclo-campeur et maillon faible du groupe, peut-on considérer que je sois passé de légitime en 2006 à illégitime en 2021 pour ces questions aussi signifiantes que la distance parcourue par jour ? Je ne le crois pas.

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La 2eme étape sera longue. La première étape, de ce jour, est à mes yeux l'une des rares belles sorties de Paris, tant intra-muros que jusqu'au départ décalé de Montgeron. En 2012 au départ de l'Orient Express Abeille (un trait d'union européen vers Vaduz prolongé via le Splügenpass et Bergame jusqu'à Venise), nous pointions Blandy les Tours à midi et allions chercher notre première fin d'étape à Nogent sur Seine. Autres temps, autres mœurs: cette fois on partira du départ décalé de Montgeron (RER ligne D) et on s'arrêtera à Melun, juste après le pointage de Blandy les Tours.

Levé à 6:00, je passe plus d'une heure à Poissy du fait d'une alerte à la bombe au Châtelet. Alors que la ligne de St Germain est débloquée prioritairement, celle de Poissy reste à quai. Ainsi lesté, je rejoins Laurent, temporairement en attente Gare de Lyon. Il est sur le mauvais quai pour le RER D et ne le sait pas encore. Mais le train capitulera le premier, changera de quai et ira docilement s'arrêter devant lui. C'est là que nous nous retrouvons.

Café de la gare
Café de la gare

A Montgeron, la première urgence, c'est Le piti Café et la répartition des corvées: Daniel hérite des cartons de flèche, Laurent des cartes de voyage itinérant (VI) et j'hérite des comptes du groupe. Chacun connaît sa route. La première difficulté nous attend à la sortie du café de la gare: il nous faut gravir, et donner (du moins concernant Daniel et moi) l'honneur du pied à, une pente très raide qui monte jusqu' à la route.

Après Montgeron, il faut rouler. C'est plat, on est en banlieue éloignée (pas tout à fait la ville mais peut-être pire), l'itinéraire a quitté les agréables bords de Seine, il fait chaud et nous respirons les gaz d'échappement: alors on oubliera.

Blandy les tours
Blandy les tours
Château de Vaux le Vicomte
Château de Vaux le Vicomte

On mange nos VTS vers Combs la Ville, on ignore superbement, une fois de plus, le musée aéronautique de SNECMA, on pointe Blandy les Tours, on revient à Melun en passant devant l'entrée du château de Vaux le Vicomte. Nous nous séparons à l'entrée de la ville. de Melun. Je pars à gauche vers le camping. Demain, j'aurai bien du mal à trouver le chemin de l'hôtel nt de la Banlieue de Melun.


Mardi 6 juillet. Melun - Villeneuve l'Archevêque (91 km, 530 m)
Par Daniel

Jean-Pierre nous rejoint pour le petit-déjeuner au Campanile de Dammarie les Lys.
 Bien sustentés nous prenons la route. Bien guidés par Mr Garmin, nous sortons facilement de la Banlieue de Melun.


Et là commence l'enfer. Ce n'est pas celui du Nord, mais celui des cyclos rasés par moult camions et voitures qui roulent trop vite. Les grandes lignes droites de la D142 et D138, dites route de Bourgogne, donnent des envies de vitesse aux conducteurs.

Nous traversons la Seine à Vulaines/Seine puis une nouvelle fois à Montereau où nous dégustons au soleil un p'tit café bien mérité. 
Enfin nous retrouvons une route calme en longeant l'Yonne sur la D23.
 Pique-nique tardif à Courlon/Yonne à l'ombre de l'église qui nous protège également du vent. Vent favorable qui nous aide à tenir une moyenne de 16km/h !!!
 A cette vitesse là, Laurent s'ennuie.

Montereau
Montereau
Courlon/Yonne
Courlon/Yonne

Nous quittons la vallée de l'Yonne un peu avant Sens, puis ça monte gentiment jusqu'à un beau point de vue sur la vallée de la Vanne. Au loin on aperçoit Villeneuve l'Archevêque.

Belle descente en ligne droite sur Villeneuve. Encore une ville blessée par la traversée d'une nationale (N 60) truffée de camions. 
Heureusement le café sur la place de la liberté est au calme. Il n'est pas trop tard pour y prendre un thé.

À l'auberge
                du vieux moulin
À l'auberge
                du vieux moulin

À l'auberge du vieux moulin

L'Auberge du Vieux Moulin est un hâvre de paix, fait de verdure, de vielles pierres et du chant de la chute d'eau. Nous y dégusterons un délicieux rognon grillé aux petits légumes mémorable. Nous sommes déjà dans la Bourgogne gastronomique.

Dépéchez-vous d'y aller ! l'hôtel va fermer à la fin de l'année...

Laurent y retournera en octobre pour un événement familial.

Mercredi 7 juillet. Villeneuve l'Archevêque - Chablis (58 km, 542 m)
Par Laurent

Profitant du confort de notre hôtel des Vieux moulins banaux à Villeneuve l’Archevêque***, de ses beaux jardins et du fracas de l’eau qui alimentait les roues à aubes sur la Vanne, je quitte un peu à regret ce coin de nature par la tranquille D141 qui chemine vers le Sud et la forêt d’Othe jusqu’à Arces Dilo.

À 'épicerie
À l'épicerie

Difficile de trouver de quoi faire les courses du pique-nique dans ce petit bourg avec de nombreuses maisons et commerces fermés. Heureusement Daniel et Jean-Pierre ont déniché une super épicerie-dépôt de pain « chez Martine » et je les retrouve prenant royalement le thé assis devant les rayons de boites de conserve… Derrière le comptoir fleure une bonne odeur d’excellents macarons que le patron vend également sur les marchés de la région.

Après nous être régalés et avoir fait nos emplettes, nous passons à travers les bois et poursuivons jusqu’à Brienon les Armençon où nous pique-niquons sous de grands arbres au bord du canal de Bourgogne. Nous essuyons après la sieste quelques gouttes de pluie à la sortie de la forêt de Pontigny où la route se redresse avant d’arriver à Ligny le Châtel, gros village à l’impressionnante église en deux parties que nous visitons. Face à un beau lavoir sur le Bief, sa nef romane à la voûte de bois en carène de bâteau et son chœur d’époque renaissance témoignent de l’opulence de la Bourgogne viticole que nous allons bientôt traverser.

Le canal de
                Bourgogne
Le canal de Bourgogne
Sieste
                pique-nique
Sieste pique-nique

Le vignoble occupe en effet les collines dès la sortie du village et nous arrivons rapidement à Chablis, bourg très touristique où les murs blancs des belles propriétés alternent avec les boutiques des propriétaires-récoltants. Jean-Pierre part monter sa tente au camping sous le soleil revenu pendant que Daniel et moi posons nos vélos et sacoches à l’hotel-restaurant très chic où nous dînons avec un verre de Gevrey-Chambertin pour fêter l’anniversaire de Daniel. Une Flèche décidément très gastronomique ! Je n’avais pas oublié avant l’apéritif de faire tamponner nos cartons de cyclo-randonneurs itinérants en profitant des spécialités locales : ma dégustation à titre gracieux du Petit Chablis de la maison Camus à côté de l'Office du tourisme a rendu leur authentification très agréable : vu l’amabilité de la patronne et le bon rapport qualité/prix du cru, je compte bien si j’en ai un jour l’occasion en ramener quelques cartons…

Jeudi 8 juillet. Chablis - Semur en Auxois (78 km, 679 m)
Par Jean-Pierre

6 heures sonnent au camping de Chablis. Le soleil fait son apparition et, bien protégée de la non-rosée du matin par des branches d'arbre, la tente est sèche. Non-rosée car, le point de rosée ayant été très bas cette nuit, la température est toujours restée au-dessus: pas de rosée, donc. L'étape va être longue et déjà collineuse: je rejoins rapidement (7:30) l'équipe (qui se lève, modestement, 1 heure plus tard) a l'hostellerie des Clos pour un petit déjeuner partagé. Départ 8:30: ça va rouler.

Il fait beau, on est à rebours de l'itinéraire retour du 600 de l'ACP, la partie qui suit la remontée de la tranchée de Montbard. On longe La Serein jusqu'à Noyers sur Serein mais ça ne se voit pas car la route passe son temps à gigoter. Quand on est à fond de Vallée, elle se dépêche d'en sortir et elle fait exactement l'inverse quand on arrive enfin sur le plateau.

fleche de Bellegarde

Café a Noyers sur Serein, on retrouve encore la Serein a l'Ile sur Serein. C'est là que Jojo avait une copine coiffeuse. Une bonne sieste et on repart car il y a de la route à faire (80 km au total). Comme tout à une fin, on arrive enfin, pas trop tard, à Semur en Auxois. J'y avais un camping mais, demain promettant d'être une longue étape collineuse, comme on s'arrêtera chez Marie-Louise, et comme en plus Laurent nous a fait la promo de l'hostellerie d'Aussois, sur le plateau, sans descendre dans la ville, et avec en plus une table à la réputation bien établie ; je me suis aussi rallié à l'hostellerie d'Aussois. Chambres confortables, lessive, dîner gastronomique et lever tardif le lendemain. Quand on campe, c'est sûr, on apprécie l'hôtel.

Vendredi 9 juillet. Semur en Auxois - Nuits Saint Georges (90 km, 1069 m)
Par Daniel

Nous quittons le "Relais d'Auxois" qui nous offrait une belle vue sur les remparts de Saumur.
 Comme l'étape sera longue et collineuse (83km et 1100m) nous avons prévu de partir tôt : 8h.

Petit coup de fil à Marie-Louise pour lui confirmer notre passage.

Hotel-Dieu
                de Vitteaux
Hotel-Dieu de Vitteaux
Dans la
                source de la brenne
"Dans" la source de la Brenne

Traversée de Saumur sur des pavés moyennâgeux très inconfortables. D'aucun préféreront les trottoirs même étroits. A Marigny le Cahouet on traverse le canal de Bourgogne. Le chemin de halage bien aménagé et bien plat est très tentant. Notre route à l'inverse monte sauvagement vers Arnay sous Vitteaux et l'ex N5. Accueil chaleureux de Marie-Louise qui s'ennuie ferme à Vitteaux dans sa jolie petite maison aux volets bleus. Connaissant nos impératifs elle nous laisse repartir en nous ayant bien mis en garde sur la côte de la justice 14% pendant 3km. Pour ne rien arranger il est 11h30 et le soleil darde ses rayons. Puis c'est une succession de montagnes russes jusqu'à Sambernon où nous pique-niquons et siestons au doux murmure de la Source de la Brenne.

Source de la Brenne
Source de la Brenne
Flèche de Bellegarde

Eau limpide parfaitement potable. Belle descente sur Pont de Pany par la D905 qui passe et repasse au dessus de l'autoroute. Nous attaquons la dernière difficulté de la Journée la montée vers Quemigny-Poisot.
 Très belle route qui serpente à flanc de Montagne. Quelques ombrages qui nous protègent du soleil devenu brûlant. Nous passons devant le château de Lamartine en triste état qu'il a dû vendre à l'époque. 

"J'ai dû vendre le château, mais j'ai gardé le souvenir des bois, des ruisseaux et de la campagne".

Arrivée à Nuits St Georges
Arrivée à Nuits saint Georges

Puis longue descente en pente douce vers Nuits Saint Georges.

Samedi 10 juillet. Journée libre à Nuits Saint Georges

Clos
                Vougeot
Clos
                Vougeot

Au clos Vougeot

Dimanche 11 juillet. Nuits Saint Georges - Lons le Saunier (89 km, 582 m)
Par Laurent

Nous quittons par la D35 direction sud-est le confortable hôtel Ibis de Nuits-Saint-Georges et laissons à gauche la route qui mène à travers la forêt de Citeaux vers la célèbre abbaye. Nous franchissons la Saône à Seurre (café et courses du pique-nique en centre-ville) puis le Doubs à Lays-sur-le-Doubs par une petite route de campagne, avant de « casser la croûte » à Pierre-de-Bresse dans le vaste parc du Château, propriété du département qui y a installé un Ecomusée et où il organise l’été des stages pour les jeunes musiciens.

Pierrre en Bresse
Pierre en Bresse

Pique-nique au château de Pierre en Bresse

Après une agréable sieste sous les grands arbres, nous prenons un café au restaurant-kebab, seul établissement ouvert mais très accueillant au centre du village, labellisé « cité de caractère en Bourgogne-Franche Comté ». J’en profite pour échanger quelques mots avec la sympathique clientèle du lieu, de jeunes musiciens classiques issus de toute la région en résidence estivale au château et qui mettent un peu d’animation avant de rejoindre leurs répétitions qui se concluront par un concert à la fin de leur « master class ».

Flèche de Bellegarde
flèche de Bellegarde

De retour sur nos vélos, nous quittons bientôt les routes de la Saône-et-Loire bordées de prairies où paissent de placides vaches blanches Charolaises mais aussi quelques chevaux Comtois à la robe « alezan crins lavés » du plus bel effet… Nous voyons nos premières vaches Montbéliardes (les célèbres « pie-rouge » qui font le lait du fromage de Comté) quelques kilomètres avant Bellevesvre et notre entrée dans le département du Jura. Le style des toits évolue au fil de notre progression et les larges tuiles plates ont bientôt remplacé les petites tuiles de Bourgogne au faîte des maisons. Beaucoup de groupes de motos en balade nous croisent en ce dimanche après-midi, et la circulation se densifie sur les larges lignes droites et les ronds-points qui marquent, après avoir croisé l’autoroute A39, l’entrée vallonnée dans Lons le Saunier.

Je me rue en avant-garde à la « Maison de la Vache-qui-rit » qui fête en 2021 ses 100 ans pour recueillir avant la fermeture des tampons originaux pour nos cartons de voyageurs itinérants. L’accueil des hôtesses à qui je raconte notre périple est excellent, et je repars avec quelques pins en cadeaux qui feront plaisir aux petits-enfants de Daniel et Jean-Pierre que je rejoins en centre-ville. Bière ambrée et glaces aux fruits rouges à la terrasse de la belle brasserie de Strasbourg derrière le Théâtre de Lons-le Saunier terminent agréablement cette journée ensoleillée. Plus délicat est l’itinéraire au fil du boulevard circulaire périurbain pour rejoindre notre hôtel, très confortable et bon marché, à côté du Casino où nous dînons dans une zone commerciale en dehors de la ville.

Lundi 12 juillet. Lons le Saunier - Saint Laurent en Granvaux ( 66 km, 1231 m)
Par Jean-Pierre

Lons Le Saunier. L'hôtel est en haut d'une côte. Le camping ? Juste un peu plus haut. Là, il y a un nœud routier. Il en part en particulier une route dénommée D70 qui affirme, en 18 km, aller à Baumes les Messieurs (LE BPF de la flèche). Openrunner, lui, dit qu'on part d'en bas. On verra demain. Demain arrivé, dès potron-minet, je me présente à l'hôtel pour le petit dej. Covid, obligeamment, obligeant, l'hôtelier me refuse l'accès et le couvert. Sauf à redescendre dans la ville basse, aucune autre option n'existe pour petit-déjeuner. Je donne donc RV à Daniel et Laurent pour petit-déjeuner à Baume les messieurs, dans 18 km par la D70. À mi-parcours, se trouve le point d'inflexion de Voiteur. J'y trouverai bien à manger.

La D70 débute par une côte pour s'extraire de la cuvette où repose Lons le Saunier.

Vache qui rit
Vache qui rit de Lons le Saunier
Baumes les Messieurs

On n'a aucune prise sur le temps quand on a faim. Après un temps infini, rien à Voiteur ni avant. Au point d'inflexion, surprise, pas de changement d'altitude: On est toujours "en haut". La route reste à peu près horizontale, mais on est maintenant au fond, au plus bas, d'une profonde vallée qui remonte toujours plus haut. Étrange, car depuis Lons le Saunier, On n'a fait que monter ou ne pas descendre. Daniel est derrière moi, il a pris la même route. De Laurent, pas de nouvelle. Baume les Messieurs, enfin atteint en remontant ainsi la rivière, se révèle: Le cirque de Baume, c'est une sorte de cirque de Gavarnie, en impasse qui monte. Pourtant, la route est de l'autre côté, passée la cote, devant, qui semble infranchissable. Magnifique lieu de recueillement, Clunisien, dit-on.

C'était la bonne route. Mais, où donc est passé Laurent ?

Petit dej, bien mérité, bientôt partage avec Daniel, venu aussi par la D70. Laurent, lui, est descendu vers Lons le Saunier et est maintenant de l'autre côté... Où il faudra bien que nous allions.

Contre toute attente, Laurent nous rejoint. Depuis l'autre côté, il a dû monter, monter, et monter encore, puis enfin basculer et redescendre vers Baume par la descente impressionnante que nous allons devoir gravir, plus sortir de cette nasse où nous sommes enfermés. Daniel, aventureux, suivant en cela un barbu autochtone vététiste, méprise la trace: ce fil d'Ariane qui sait comment sortir. Non, il monte vers la cascade. La, comme à Gavarnie, la route se mue en chemin qui monte à 25% vers le col salvateur.

Nous redescendons toute cette première tentative d'ascension, infructueuse pour, cette fois, rejoindre la trace Garminesque. Et Laurent se paye sa seconde ascension du Ventoux (pas du Ventoux, mais presque).

Tout ayant une fin, on arrive enfin en haut: on a consomme un demi réservoir mais on n'a parcouru avec ça que 1/6 du trajet. L'étape comporte bien heureusement, une chambre a 3 lits en un lieu où il pleut, il fait froid qui est aussi le prélude à la plus dure des étapes, et sans camping. C'est donc un hôtel qui nous attend tous trois. On est entrés dans le Jura: quand ça monte, ça monte, et quand il pleut, il pleut.

fDéjeuner

On trouve le moyen de manger et faire une sieste. Enfin, dans les 15-20 km de l'arrivée à l'étape, je me mets en mode "économie d'énergie", demande aux copains de partir devant et fais ce qu'il faut pour arriver : pauses, micro-siestes, arrêts "charbon dans chaudière", bref tous les vieux trucs dont je croyais bien pouvoir me passer maintenant, et ce à une allure d'escargot nettement inférieure à celle d'alors (où il fallait terminer d'une traite les derniers 150 km). Ce qui nous mène à l'étape, la dernière descente dans un froid qui devient glacial, 1 heure (large) avant l'heure du Dîner, au moment précis où la pluie commence à tomber.

Et, ce soir, sous la pluie au bord de ce lac balayé par un vent furieux,sans avoir à monter la tente ni dormir dedans, une pause de roi.

Vue de la chambre, lac de l'Abbaye
Vue de la chambre, lac de l'Abbaye

Demain, ce sera la descente vers St Claude, l'interminable ascension jusqu'à la crête, à Lajoux, la descente dans la belle Vallée de la Valserine et enfin la dernière ascension vers le col de là Faucille.

Mardi 13 juillet. Saint Laurent en Granvaux - Col de la Faucille (57 km, 1385 m)
Par Daniel

Départ par un ciel plombé gris souris. Nous allons jusqu'à Château des Prés par une belle route plate sans pluie. Et quand la route commence à descendre vers St-Claude la pluie aussi se met à descendre.

Moi qui aime le bruit de l'eau je suis servi: bruit de torrent qui gronde, toc toc des grosses gouttes sur la capuche,avec la vitesse bruit des gouttes sur les lunettes et enfin le murmure des vaguelettes sur la route détrempée.

20km et 600m de dénivelé sous la pluie ça refroidit ! On arrive dans le trou de St Claude transis de froid.

Café et liqueur de sapin
À St Claude, café et liqueur de sapin pour Laurent

Thé et café chauds pour tout le monde et même liqueur de Sapin pour Laurent pour se réchauffer.

On quitte St Claude gris triste et humide sans regret et très vite ça grimpe. Une bonne façon de se réchauffer.

Petit pont
                dans la montée
Petit pont dans la montée
Le col tant
                attendu
Le col tant attendu

Comme il s'agit d'un parcours cyclo nous avons droit aux bornes spéciales avec altitude et pente qui est en moyenne de 7%. Vers 13h nous sommes dans les "lacets de Septmoncel". La faim nous tenaille. Pas la moindre auberge ! Il faudra pousser jusqu'à Lajoux après le col de Magnard 1170m pour trouver le Bar du Chariot. Il est 14h30, trop tard pour avoir le menu, le chef nous propose une crêpe Jambon-fromage sur laquelle il rajoutera un œuf sur la suggestion de Jean-Pierre. Quel regal ! On repart ragaillardis. Belle descente en forêt sur la vallée de la Valserine. A Mijoux nous commençons la montée du col de la Faucille.

Il n'y a qu'une épingle à cheveux 6km plein nord puis 3km plein sud. Les efforts cumulés de la journée pèsent lourd dans les jambes. Jean-Pierre s'arrête pour m'attendre. Heureusement à partir du carrefour avec la N5 (toujours elle) c'est plat ou presque et nous finissons allègrement.

Col de la
                Faucille
Col de la
                Faucille

Col de la Faucille

Pendant le dîner à "la petite Chaumière" un chamois passe paisiblement sous nos yeux.

Mercredi 14 juillet. Col de la Faucille - Lancrans (42 km, 318 m)
Par Laurent

Nous quittons notre hôtel après un copieux petit-déjeuner en libre-service et entamons dans le brouillard la descente très fraîche du col de la Faucille jusqu'à Mijoux. Une pluie épaisse et régulière nous accompagne pendant que nous dévalons en pente douce la vallée de la Valserine jusqu'à Chezery-Forans et sa fromagerie de l'Abbaye. Profitant de l’abri, je jette un œil au magasin où de nombreux clients locaux achètent à la coupe le Comté, débité à partir d’une meule entière, déposée sur un plateau tournant en marbre de belle dimension pourvu d’un tranchoir intégré.

Suit ensuite une montée en balcon par une route de montagne jusqu'à un petit col où on devine en face un canyon calcaire entre les nappes de brume, avec une vue vertigineuse malheureusement tronquée par le brouillard persistant en forêt.

Vallée de la
              Valserine
Vallée de la Valserine, vue du col de la Faucille

Descente en faux-plat direction Bellegarde où, après le village de Confort, surgit à Lancrans la façade accueillante de l'hôtel-restaurant familial Le Sorgia où un déjeuner en tous points gastronomique nous attend. Séchage des vêtements et repos l’après-midi à l’abri de la pluie avant une nuit tranquille dans ce petit village loin du trafic automobile de Bellegarde, nœud routier sur l’A40 vers la Suisse toute proche.

Le lendemain nous descendons sous une pluie battante les 3 kms qui nous séparent de la gare de Bellegarde et, après avoir tamponné à l'Office du tourisme nos cartons de Flèche et voyage itinérant, nous prenons le premier de nos TER pour retourner à Paris via Lyon et Mâcon sans devoir démonter nos vélos.

Nous passerons ensuite la nuit à Mâcon et nos routes se sépareront le lendemain matin: deux d'entre nous allant vers Paris, le troisième partant pour un itinérant cyclo-campeur par les BPF du coin, jusqu'au lac des Settons.




"Le Cyclotourisme, un art de vivre"