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1ère partie en 2018       À imprimer

 Guipry-Messac Surdon 

283 km, du 5 au 10 août 2019

 

par Jean-Pierre
https://www.abeille-cyclotourisme.fr/souvenirs/2019-08_guipry_mortree.html

Par le Grand Fougeray (BPF 53), Chateaubriant (BPF 44), Menil (BPF 53), Jublains (BPF 53), Bagnoles de l'Orne (BPF 61), Carrouges (BPF 61) et Mortrée (BPF 61)

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5 août 2019 - Jusqu'à Guipry-Messac

L'année dernière à la même époque, je m'étais arrêté là et y avais repris le train vers Paris. Vannes-Mortrée me revoilà.

Pour mon train, j'ai réservé TGV et place vélo par l'appli "Oui SNCF". Oui SNCF stocke sur sa base de données mes données SNCF telles que ma carte de réduction et mes billets, mais il faut m'authentifier pour y accéder, ce qui se fait tout seul à la maison. Ça a marché comme sur des roulettes. Hors de  la maison, on verra que c'est une autre histoire.

Les habitudes sont tenaces: difficile de prendre les transports en commun en région parisienne si on n'est pas coutumier de la ligne. Mon intention est de prendre le train à la gare de Saint Nom la Bretèche, où le quai est de plain pied avec la route: pas d'escalier ni de portillon infranchissable avec un vélo lourd. Mais la ligne est fermée pour travaux. On s'en rend compte "en creu" en cherchant un train dans viaNavigo et en ne le trouvant pas. Par contre, le nombre de sites secondaires, qui ressortent avant la SNCF dans les moteurs de recherche et donnent obligeamment ces horaires, en omettant l'essentiel: que les trains ne roulent pa; est impressionnant. Je prends donc le RER de Saint Germain, descends à Auber (une station à éviter ) et parviens par miracle à ne monter qu'une dizaine de marches. Auber est à proscrire avec un vélo lourd. Ensuite, traversée de Paris dans la circulation réduite du mois d'août, jusqu'à la gare Montparnasse, où je parviens sans peine (escalators) jusqu'au quai du train. La cabine vélos est dans le compartiment avant d'une voiture 1° classe: il faut monter et tourner à angle droit pour y entrer, et toutes les place vélos sont occupées par des gens et des valises. Il faut d'abord chasser tout le monde. bonheur !!! (sinon, pas de place pour le vélo, en dépit de sa réservation payante).

La gare de Rennes, c'est du bonheur: entre les voies, le souterrain de desserte est accessible par un plan incliné. Facile, donc, de me rendre au quai du TER qui m'attend avec le vélo.Ici, 10' suffiraient pour ne pas manquer sa correspondance.

À Guipry-Messac je cherche un abri pour la nuit, car il pleuvra demain toute la journée et je ne veux pas replier la tente sous la pluie. Cherchant un lit au gîte communal (à 15€), on me propose une cabine à 20€ au camping. J’essaye.

Les cabines sont une construction en bois équivalente à une tente ultra-basse pour deux, matelas fourni. On dirait un hôtel japonais pout salaryman. La cabanerie (fournisseur). Françoise n’y logerait pas, mais Françoise ne dormirait pas non plus sous une tente. Demain, je n’aurai pas à démonter sous la pluie. De plus, l’électricité pour recharger les appareils et la batterie est fournie, dans la cabin. Comble du confort, pour 15€ la nuit.

On est lundi soir: lundi 5 août. Tous les restaurants sont fermés, sauf une crêperie ou j’entre à 7:00. À 8:00, je l’entendrai refuser du monde, entrant sans avoir réservé.

Il y a ici une voie verte, qui longe la Vilaine. C’est cette voie verte qui charrie des vélos. Mon itinéraire, vers des BPF, semble hors norme. Ici, l’essentiel des touristes sont de passage. Il reste des places au camping et l’autre cabine (sur un total de deux, construites cette année) est disponible. Pourtant, le resto affiche « complet ». Ou est l’erreur ?

6 août 2019 - Guipry-Messac, Le Grand Fougeray (BPF 35) Chateaubriand (BPF 44) - 42 km

Départ à 9:15. Il pleut depuis 9:00. Il a plu pendant la nuit et la température mini frisait le point de rosée. Il aurait été possible de replier sans pluie, mais le double toit (donc la tente car on ne peut pas replier la tente intérieure sous le double toit) aurait été mouillé, et n’aurait pas pu sécher du fait de la pluie quasi-continue de la journée. Café au village. La pluie redouble, je m’incruste au café. Il ne reste que 42 km à faire sur l’étape Paimpont - Châteaubriant de l'année dernière.

Départ pour de bon a 10:30.

Grand
            Fougeray
Le Grand Fougeray (BPF 35)

11:30. Le Grand Fougeray. Feu rouge arrière clignotant en permanence, il pleut tout le temps. Temps parfait pour les canards. Dernier arrêt en Bretagne. Je vais déjeuner à la crêperie, qui pointe mon BPF dans la foulée. La patronne n’avait jamais pointé de BPF. Comment est-ce possible ?

Chateaubriant
Église de Chateaubriant (BPF 44)

Toujours sous la pluie et avec le feu rouge clignotant, je reparts vers la frontière du duché d’Anne de Bretagne. 14:00 Sion les mines. J’ai passé la frontière sans la voir et sans montrer mon sauf-conduit aux gabelous.

La météo de Châteaubriant annonce une accalmie de quatre heures, la pluie reprendra à 18:00. Il me faut donc monter la tente, sur son footprint étanche, le plus tard possible pour laisser au sol de Châteaubriant le temps de sécher, mais pas après 17:00 pour ne pas monter la tente sous la pluie. Après, il pourra bien pleuvoir... vers 23:00, la pluie s’arrêtera et il fera grand soleil demain matin pour replier. Parfait.

C’est là ma perspective actuelle.

Châteaubriant. Voie verte à l’entrée de là ville, Église, château, bière, puis remonter au camping avant 17:00 et monter la tente entre deux ondées. Dîner dans un resto asiatique en franchise à 3 km du camping en haut de la colline (dans la zone commerciale : wok au forfait comme aux Alluets, avec une bière :21,40€).

7 Août 2019. Châteaubriant - Menil (BPF 53, 64km, 360m ascension, vent dans le dos)

Le camping remporte la palme du plus moche à ce jour, du voyage depuis Vannes ou de Paris-Briançon, mais le seul sans bruits nocturnes : pas de train comme à Guipry. Réveil 7:00  pour départ 9:00. Le camping est en haut de la colline à côté de la zone commerciale. Je vais faire les courses pour midi avant de partir. Sur le trajet, il est improbable de trouver une épicerie. Courses a l’Intermarché et petit dej au snack de l’Intermarché.

Je quitte Châteaubriant par la petite route de la forêt de Juigné à 10:00, vent dans le dos. Ça roule vite et c’est plat. 1er café a St Michel et Chanvaux après seulement 20 km.Même Daniel trouverait que cet arrêt est exagéré.

11:45. Arrêt déjeuner au terrain de sport à l’entrée de Bouile-Menard. Cela permet de sécher le double toit de la tente au soleil et de trouver un café dans le village. On est déjà près de Menil.

Guipry
              Surdon
Séchage de tente à Combrée
Guipry
              Surdon
Des vaches (des Charolaises ?)

Menil est sur la Mayenne, qui descend plein Sud de Lassay les Châteaux, Mayenne, Laval, Château Gonthier, Menil, le Lion d’Angers, Angers; ou la Mayenne et sa sœur la Sarthe forment la Maine, qui se jette dans la Loire. Sur la route, je croise la piste cyclable qui suit l’ancienne voie ferrée de Ségré à Château Gonthier. Invisible sur la carte. 

Guipry Surdon
Guipry Surdon
Guipry Surdon
Guipry Surdon

Le bac qiu va au château et à l'école

À Menil, il y a encore le bac qui permettait d’accéder au château sur l’autre rive, et à l’école pour les enfants riches du village (car il fallait payer, et cher, le droit de passage que le châtelain confiait contre pré-paiement à un métayer). Il sert maintenant à passer les vélos. Il y a en effet une piste cyclable le long de la Mayenne qui, entre autres, va à Château Gonthier. Openrunner ne l’avait même pas détectée. Comme d’habitude, on peut imaginer que les concepteurs de ces pistes n’ont même pas l’idée de passer l’information aux cartographes. Le camping est juste à côté du bac et la buvette du bac fair resto. Parfait !!

8 août 2019. Ménil (BPF 53) - Evron- 52 km

La piste vers Château Gontier n’est pas revêtue. Je prends donc le nominal d’Openrunner, par-là route.

Rien à dire de Chateau-Gontier.

Déjeuner à Bazougers dans un resto ouvriers à 11,50€. Ce soir, il va pleuvoir de minuit à midi demain... Difficile de trouver quelque hébergement que ce soit à Jublains avec juste un téléphone dans un resto. Je réserve à Evron même, sans prendre le risque. Le gagnant des outils est Google Map, où je cherche, puis trouve, une chambre d'hôtes à Evron sous le label "Table d'hôte à Evron". Je ne passerai pas par Ste Suzanne sur la droite. Certes les vestiges y sont celtes, mais j'y suis passé en 2002, je n’y repasserai pas. Par contre, je m'arrête pour une sieste et séchage de la tente. Demain matin, je visiterai Jublains, ville romaine et BPF 53.

Guipry Surdon
Guipry Surdon

Séminaire de la communauté Saint Martin, à Évron

 Le soir, visite d'Évron. J'y vois une base de la communauté Saint Martin: un séminaire qui compte parmi les plus grands, je dîne de mon sandwich de midi acheté à Château-Gontier, dans le parc de la mairie et finis le tout par une glace au resto, comme Patrice.

Longue conversation  avec mes hôtes et nuit excellente à la chambre d'hôtes.

9 août 2019 - Evron, Jublains (BPF 53), Bagnoles de l'Orne (BPF 61), Carrouges (BPF 61) - 80 km

7:30. Ptidej à la chambre d’hôtes, excellent. Dehors il pleut. Je suis mieux dedans. Long bavardage avec les propriétaires. Enfin départ vers 9:00. Il pleut toujours. Tenue de pluie, donc, mais les affaires sont sèches, et au sec. C'est l'essentiel. 

Route jusqu’à Jublains, ancienne capitale gauloise de ce pays des Diablintes. Visite des Thermes, du théâtre antique et du musée archéologique, très bien doté.

Guipry
              Surdon
La ville vue de la scène du théatre antique
Guipry
              Surdon
Le toujours inexpliqué isocaèdre du musée de Jublains

Du coup, re-départ vers 11:00, ce qui me met en retard sur tous mes plans. Heureusement un petit vent dans le dos de 33 km/h me rassure sur mon état d’entraînement: je suis très très fort. Montée, par le travers de Villaines la Juhel, une cote raide et interminable qui est l’exact parallèle de la cote du Bel Air de Paris-Brest-Paris.

Guipry Surdon
Château de Marcillé la ville
Guipry Surdon
Route de campagne, un peu humide
Guipry Surdon
Le fastueux restaurant routiers de Couterne

Enfin, à Couterne, ma route rejoint la nationale qui vient de Lassay les Châteaux, et là, miracle, un restaurant routier me rend les bras. 15h45: il n’est pas trop tard pour y manger. On est vendredi et les chauffeurs vont rentrer chez eux après 5 jours de conduite entrecoupée de douches dans les relais routiers (2€, voire gratuit).

14:00 passe. Je regarde Joséphine ange gardien sur la 1 au resto routier.Grâce au vent portant, j'ai le temps !

Guipry
              Surdon
Guipry
              Surdon

Bagnoles de l'Orne

Passage à Bagnoles de l’Orne. Joli village dans un site exceptionnel. Rempli d’hôtels.Les pâtisseries que j'y achète me serviront finalement au dessert ce soir, dans le camping.

Dejà, 16h30 il est temps de prendre la trace cyclable vers Carrouges. De vraies montagnes russes, avec de fortes pentes. La dénivelée totale pour l’étape dépassera les 800m.

Guipry
              Surdon
Saint Patrice du désert, sur la route de Carrouges
Guipry
              Surdon
Château de Carrouges, le soir, fermé

Carrouges est tout en haut d’une colline (2 km d’ascension). Le château est en bas, mais fermé à cette heure tardive. Je monte, il est 19h passé et je file au camping sans pointer. La route du camping me redescend tout en bas de la colline. Du coup, ce soir, pour ne pas avoir à remonter, ce sera popote au camping (soupe de légumes, paella de l’oncle Bens et mes pâtisseries de Bagnoles de l'Orne).

La nuit, tempête de vent et un peu de pluie. Au matin, néanmoins, la tente sera sèche. Ce vent est une véritable aubaine: il sèche la tente et me pousser en direction de l'est ou du nord-est.

10 août 2019. Carrouges, Mortrée (BPF 41), Surdon (moderne gare SNCF)

Que voir à
            Mortrée ?
Que voir à Mortrée ?

D’abord, après le ptidej popote assis dans l'herbe à peine humide, le premier point à l'ordre du jour est de remonter à 9h00 en haut de la colline pour pointer et prendre la route de Mortrée, qui part d'en haut. Café au seul bistrot du village, puis départ vers Mortrée. Vent de dos, soufflant en tempête. Je roule parfois à 33, voire 37 km/h, dans le plat. À Mortrée, j’aurai 30 km a faire vers Alençon, plein sud, vent du NNO dans le nez avec des rafales à 60 km/h.Très mauvaise perspective !!!

Voyons: je n’ai rien d’autre à faire à Alençon que d'y passer la nuit pour prendre un train du lendemain vers Paris. Alors, peut-on éviter Alençon ? Oui. Argentan, peut-être, voire Surdon, qui est une gare de correspondances où passent des TER et Intercités vers Paris Vaugirard (la Gare Montparnasse des fantassins, sans TGV) et se situe à 5 km sous le vent de Mortrée.

J’arrive à Mortrée plus vite qu’il ne faut pour le dire. Là, que voir à Mortrée ? (sans doute son château ?) Je ne trouve rien qui demande, avec ses petits bras, à être vu. Aucune raison de m'y éterniser. Alors je pointe, achète un sandwich pour midi et file à Surdon: encore 5 km de vent dans le dos par derrière la cravate.

Surdon est un embranchement ferroviaire, de nombreuses correspondances s'y font, c'est donc un "hub" de la SNCF, mais sans personne pour faire tourner la boutique (sauf un employé soigneusement caché, enfermé à l'intérieur, qui me dit juste, quand je martèle à sa porte, de me plaindre au contrôleur en montant dans le train). Là, je galère pour acheter un billet. Personne sauf une machine, qui ne marche pas (que je ne parviens pas à faire marcher: celle-ci me demandait mon année de naissance et refusait obstinément d'enregistrer l'année de naissance que je lui donnais: pat, au bénéfice de la machine), et des panneaux accusateurs qui interdisent de monter dans un train sans billet et conseillent d'utiliser l'appli "Oui SNCF". J’achèterai finalement un billet par Oui SNCF sur mon téléphone (coût 30€ sans m'authentifier, car l'appli omet de me dire que je dois m'authentifier), et 22,50€ (tarif Senior+) quand je suis enfin parvenu à m'authentifier grâce à la magie de mon gestionnaire de mots de passe 1Password (mais comment font les autres pour toujours maîtriser ces situations ?). Je et monte à 12h19 dans un TER qui s'arrête à 2 ou 3 stations dont Laigle puis Dreux, puis Paris non-stop. Le contrôleur, qui contrôle, ronchonne et me dit que c'est ça le train du futur, sans employés. Pas d'arrêt à Plaisir (où le train passe) ni à Versailles Chantier (où le train passe aussi). Je ne descendrai pas à Dreux car 77 km de route pour les Alluets, même vent dans le dos, cela me semble encore beaucoup.

Ensuite, je commets l'erreur de me rendre à Auber et non à l'Etoile. Pas d'ascenseur ni d'escalator, tout en bas, pour cause de travaux. Après une longue discussion inutile avec une stagiaire qui ignore totalement le plan de la station, après une exploration en règle de la station, je descendrai 30 marches en portant le vélo, sacoches avant détachées et posées en haut de l'escalier.  Moralité: Ne jamais descendre à Auber.

Le dernier tronçon notable du voyage se situe sur le plateau des Alluets, entre le haut de la montée d'Orgeval et les Alluets: 2 km face à un vent de forcené. Je mettrai près de 15' pour parcourir ces 2 km, arc-bouté sur les pédales, sur la moulinette.

Jean-Pierre

"Le Cyclotourisme, un art de vivre"