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Par Daniel
Départ matinal de Chatou sous un grand soleil pour rejoindre les copains à Ermont (première ville contrôle du TU).
Quand j'arrive à la gare, lieu de RV, je repère un café où, oh surprise! Toutes les Abeilles prévues sont déjà là. Décidément les Abeilles ont un sixième sens pour repérer le lieu tant attendu du p'tit café.
La délicate mission des pointages (TU/Flèche/VI) est confiée à Michel. il fait ça très bien.
Quelques kilomètres plus loin, pointage de la flèche à Taverny chez une boulangère qui aime bien les cyclos, nous dit-elle joyeusement. Cela fait toujours plaisir.
Au km 40, deuxième pointage de la flèche. "C'est de la tamponite aigue" dirait Claudine.
Vers midi après 60 km, un espace de Week-End à Ully St Georges attire notre attention. À l'entrée le tarif est affiché: 1EUR/jour/personne. L'herbe y est si verte et l'ombre si avenante que nous décidons de faire cette folle dépense. Bien nous en a pris. Tout est parfait pour un bon pique-nique, banc, ombrage, toilette, calme en ce jour de semaine. Ce qui permet également une sieste sans perturbation (ce qui n'est pas fréquent!). Vers 13h00 le gardien vient à notre rencontre pour toucher son dû. Sur notre bonne mine, il nous fera cadeau de cette dîme.
L'après-midi sera plus sportif. Le vent a forci, et bien sûr, on l'a dans le nez et aucune protection possible dans ces grandes plaines de la Somme. Heureusement il y a des costauds qui roulent en tête et le plus faible qui prend la roue.
Petit arrêt près d'un cimetière pour attendre Patrice, qui a son arrivée nous demande : "Si c'est en raison de notre grand âge que nous cherchons déjà à nous familiariser avec l'usage des cimetières". C'est bien connu, l'humour et le vélo font bon ménage.
Arrivée à Beauvoir vers 16h40. "La Taverne picarde" est vite trouvée, mais elle est fermée... Par téléphone Jean Pierre réveille le patron, qui faisait sa sieste.
Les vélos sont parqués bien à l'abri dans une grande salle de bal, quelque peu abandonnée.
Les bières sont bues dans une chambre, et le soir nous aurons droit à la salle du restaurant où nous ferons un excellent dîner, notamment une ficelle picarde remarquable, et seulement une autre table est occupée par un couple. Combien de temps "La Taverne picarde" va ainsi survivre ?
Par Michel
Au départ, le vent a tourné, il nous sera favorable une bonne partie de la journée. Nous traversons la voie rapide, puis le petit hameau de Beauvoir, nous évitons ainsi les nuisances de la nationale. Quelques kilomètres plus loin, arrêt afin de visiter le site archéologique de VENDEUIL-CAPLY. Un théâtre romain, datant du premier siècle, a été mis à jour, de construction modeste, il se présente sous la forme d'un demi-cercle, d'un diamètre d'environ 70 mètres.
À une centaine de mètres de là, les fouilles se poursuivent, une vingtaine de jeunes, une majorité de jeunes femmes, s'affairent dans ce que l'on peut deviner les restes d'une villa Gallo-Romaine. Armés de pelles et de pioches, des vaisselles et des poteries ont été découvertes, un musée inauguré récemment, permet de valoriser tous ces objets.
Aujourd'hui, il ne faudra pas se mélanger les coups de tampons, flèche Paris-Calais, trait d'union Paris-Amsterdam, et BCN de la Somme et du Pas de Calais. Justement, nous arrivons à CONTY, arrêt café, et pointage de la flèche.
À 13 heures, le supermarché d'Ailly-sur-Somme est encore ouvert, nous en profitons pour faire nos courses, et pique-niquons au bord du canal de la Somme. Petite sieste au bord de l'eau, et petit café dans l'estaminet du village, il ne faudrait pas perdre les bonnes habitudes.
Avec Jean-Pierre, je fais le détour par NAOURS, BPF de la Somme, célèbre pour sa cité souterraine, utilisé pendant des siècles pour se protéger des guerres et des invasions.
Nous retrouvons nos acolytes, qui se protègent du soleil, à l'ombre d'un châtaignier. Sur ce plateau ou l'on cultive, blé et maïs, difficile de trouver de la fraicheur, et l'étape n'est pas terminée.
Nous profitons d'un pointage du trait d'union, à Auxi-le-Chateau, pour nous rafraichir et reprendre des forces. A la télé, des forces, ils en ont encore les coureurs du tour de France. C'est l'arrivée à Fougères, et le peloton file à plus de 60 kilomètre heure. 17h30, nous reprenons la route, et il reste plus de 20 kilomètres.
Nouveau contrôle à Crécy-en-Ponthieu, cette fois ci pour la flèche. Nous appelons le gîte, la patronne n'y fait pas la cuisine, il est prévu de souper au restaurant.
C'est décidé, on soupe avant de s'arrêter au gîte. 20H30, voici le restaurant, qui nous sert une bière bien fraiche avant de passer aux commandes. C'est facile, nous avons le choix entre poulet frite, ou saucisse à la sauce à la provençale. Une énorme salade rafraichissante en entrée, puis une bonne glace maison, pour clôturer ce festin.
Il est 22h00, et l'avantage de l'été, est qu'il fait bien jour lorsque nous quittons le restaurant. Au compteur, 130 kilomètres, le gîte et la douche vivifiante, ne sont plus très loin.
Par Patrice
Nous quittons l'exploitation agricole qui nous a accueillis pour la nuit qui fut excellente nonobstant les manipulations de literie qu'il a fallu effectuer la veille pour que chacun dispose de son propre lit. Les gens de la mezzanine n'ont pas gêné les gens du bas par leurs ronflements, et réciproquement.
C'est donc bien reposés et restaurés (grande supériorités des gîtes par rapport aux hôtels traditionnels, où les petits déjeuners se ramènent souvent à une tasse de café, une portion de beurre et une de confiture sous blister, une tranche de pain et une chose flasque et pas dégelée en son milieu qu'on n'ose guère qualifier du nom de croissant).
Dès les premiers tours de roue, nous (enfin surtout les trois qui roulent en vélo droit) comprenons que les premiers kilomètres vont être rendus difficiles par un bon vent de trois quart face. Les choses s'arrangent à Étaples, à l'heure du petit café de 10 heures.
En consultant la carte, il apparaît judicieux de faire les courses de midi sur place, les perspectives d'approvisionnement ultérieures paraissant aléatoires. La route se poursuit sans histoires, et nous déjeunons dans la forêt de Hardelot, un site tout à fait oubliable si ce n'était la protection contre le soleil qu'il offre. Ces messieurs n'ont même pas fait leur petite sieste, le sol ne s'y prêtant pas.
Nous arrivons à Boulogne, avec au passage un coup d'oeil aux gréements anciens réunis à l'occasion d'une fête de la mer. La longue côte à la sortie de la ville nous offre en prime un bel embouteillage, vacances scolaires obligent. Nous nous en sortons finalement, prêts à attaquer la série de côtes qui nous font sauter d'une vallée (valleuse en haut normand) à l'autre. Avec une mention spéciale pour la côte d'Escalles, sa pente, ses lacets et ses 114 m de dénivelé.
La suite est une longue glissade sur Calais, avec à la clé une glace en terrasse pour fêter la fin de la flèche Paris-Calais, et une photo au monument de Rodin en hommage à Jojo et Marie-Louise (les bourgeois de Calais).
La suite a été parcourue à vive allure, et nous arrivons bientôt à Gravelines, terme de l'étape. Nous sommes hébergés dans un excellent hôtel du centre-ville, et le repas du soir laissera à tous un excellent souvenir.
Par Jean-Pierre
Il y a des oeufs durs au Ptidej, ce qui augure bien de la journée à venir : notre première étape hors de France. Hier soir, le dîner était bon, ce qui mérite une place de choix au compte rendu de Patrice pour la journée d'hier. La météo indique vent SE favorable toute la journée. On commence à en avoir l'habitude mais, quand-même, c'est bien de se le souligner. Tout va pour le mieux, donc.
On part à l'heure et vent dans le dos, en direction de la ville des Chti : Bergues, la ville qui résiste à Picsou. Sur la route de Bergues, on double des vélos très chargés qui vont aussi vers Bergues, très lents, aussi. Ceci explique peut être cela.
À Bergues, on s'arrête au café qui fait face au beffroi et à son carillon rendus célèbres par le film "bienvenue chez les Ch'tis". On y rencontre trois belges qui viennent à vélo de 30 km plus à l'est, en Belgique, face au vent, eux. C'est l'heure des courses - courses donc mais, grâce au vent favorable, on n'a pas trop envie de faire des achats trop énormes, achats qu'on va maintenant trimballer jusqu'à Diskmuide, lieu d'une bataille importante de la première guerre mondiale. On quitte Bergues le long du canal de la basse Colme, jusqu'à Hondschoote, où nous quittons ce canal pour rejoindre, par les terres, l'Ijser. Nous passons la frontière vers les 11 h 20, devant le café de la douane.
On roule maintenant sur une piste cyclable célèbre en Flandres le long de la rivière Lizer. En Flandres, c'est l'eau qui manque le moins. 30 km plus loin, à Diskmuide, arrêt picnic au bord de l'eau et face au mémorial de la première guerre, en plein vent. Il s'agit de la porte de la paix, de la crypte et de la tour de l'Yser, qui forment ensemble le domaine européen de la paix. On y sentirait encore les gaz de chlore et moutarde. À l'arrêt, on sent surtout le vent, Eole, qui souffle fort et froid depuis la France. Pas de sieste donc : trop froid. On se réchauffe à notre dernier café au bord du Lizer a Diskmuide. Ensuite on doit quitter le Lizer, Adieu !
On file maintenant vers Bruges par un maximum de lignes droites. Moyenne roulante: 19,9 km/h. On arrête notre avancée à quelques kilomètres seulement avant Bruges, hôtel oblige.
Au parking, nos vélos ne sont pas le seul signe ostentatoire d'extrême richesse (intérieure) à la ronde. On y voit aussi de ces belles voitures usuellement équipées, en place droite, d'une ravissante créature dont l'age est la moitié de celui du conducteur, toujours macho et parfois mafieux.
Nous optons pour une visite de Bruges sans les vélos. Ils acceptent. On loue un taxi pour l'aller et le retour et, pour le repas, on choisit (bien) un resto local. Le plat régional y est la potée (carbonade) flamande. Pour élever notre niveau culturel, on s'y renseigne sur le waterzooï, plat régional que pratique à satiété, dans Yoko Tsuno, un personnage féminin du nom de Mieke et originaire de Bruges, du 16° siècle. On y apprend que le waterzooï de Mieke (à base de poulet ou poisson) est de Gand tandis que le boeuf marine dans la bière (la potée ou "carbonade") est de Bruge.
Ce fut une petite, mais excellente, journée. Demain, le retour aux cadences infernales est au programme : Ptidej prévu à 7h00.
Par Daniel
Vu la longueur de l'étape,il vaut mieux partir tôt. Après le petit-déjeuner que Jean Pierre a qualifié de :"petit déj. à réveiller un mort", nous sommes sur nos fidèles machines à 8h pétante. Mais ne partirons qu'à 8h30, Michel a crevé à la sortie du garage. Réparation au milieu des Porches rutilantes, ça fait désordre surtout qu'il faut vider une partie des sacoches pour atteindre la bonne chambre à air. La première étant de 700 alors que, c'est bien connu, Michel roule sur du 650. C'est sûrement Jocelyne la responsable de cette boulette.
Pour rejoindre Brugge, nous enjambons un grand carrefour gràce à une superbe passerelle réservé aux cyclistes. Quel plaisir de rouler en vélo en Belgique et la Hollande ce sera encore mieux !!!
Nous traversons à nouveau la place de l'Hotel de ville, déserte cette fois, juste un camion de livraison et un couple d'amoureux transi et admirons rapidement l'harmonie des lieux.
Garmin nous emmène le long des canaux. Superbes allées bordées d'arbres centenaires, qui ne nous protègent même pas de la pluie tant ils dégoulinent d'eau. La vie aquatique y est intense, nous apercevons moultes canards, poules d'eau, et parfois des hérons.
Après 45 km, nous atteignons l'embarcadaire du ferry pour Vlissingen. Le bateau est à quai. Tant mieux! Une fois les billets achetés, nous voyons le ferry s'éloigner...
Nous prendrons le suivant avec la perspective de prendre un bon café à bord. Grosse déception, à bord ni café ni Toblérone! Nous y faisons quand même la connaissance d'un groupe de français équipés de magnifiques grandbis en tenue d'époque.
Ils reviennent d'une concentration de vélos anciens. Il parait que la chute est fréquente...
Nous devrions "pointer" à Vlissingen. Comme le centre ville nous détourne de notre route, nous renonçons au pointage en pariant sur la bienveillance de Patrice Godard (l'organisateur des TU) et gardons précieusement nos tickets de ferry pour prouver notre passage.
Les km défilent et certains sont menacés de panne d'essence. Enfin vers 13h30, nous trouvons un chinois ouvert! On ne le dira jamais assez: "le chinois est le sauveur du cyclo affamé". En fin de repas, Patrice espère une glace. Dans un anglais impeccable il demande son Ice cream... on lui apporte l'addition !!!
Regaillardis et réchauffés, nous repartons pour 60 km sous la pluie toujours généreuse.
Nous roulons maintenant sur les fameuse digues et écluses qui protègent les polders de la mer. Les ouvrages d'art sont impressionants.
Par ce grand vent le spectacle est grandiose. La piste cyclable domine tout, la mer, la plage, la route et les polders. Côté mer des vagues grises et bruyantes se jettent sur les écluses. Quelques fous font des pirouettes en sky surf.
Côté terre les rares arbres sont furieusement secoués. Heureusement que le vent est de 3/4 arrière. Les pauvres cyclos que nous croisons appuient laborieusement sur les pédales et n'avancent guère.
Vers 19h nous arrivons au Badhotel de Rockanje niché dans la verdure. Nous n'accorderons aucun regard à la piscine, nous avons eu assez d'eau pour aujourd'hui.
Par Michel
Nous quittons notre appartement sous un ciel gris, il faudra faire confiance à GARMIN, afin d'éviter la zone portuaire de ROTTERDAM. Le ferry nous permet de traverser l'un des nombreux bras de la MAAS, (la MEUSE en français), puis second obstacle, un pont élévateur, sur lequel est implanté un chemin de fer, les passages pour les automobiles, les piétons et enfin les cyclistes. Cette fois ci, c'est un bras du Rhin, WALL, que nous franchissons.
La Hollande c'est le pays des moulins, nous en avons croisés déjà une bonne dizaine, mais c'est aussi le pays des canaux, et nous les suivrons tout le long de la journée.
Un arrêt à DELFT s'impose, connu pour sa porcelaine, c'est le fief du prince Guillaume d'Orange, figure principale de la révolte contre l'occupant Espagnol, et bien sûr la patrie du fameux peintre Johannes VERMEER, qui outre la jeune femme à la perle, a peint de nombreuse scènes et vues sur sa ville. Le grand canal nous mène sur la grande place, d'un côté l'ancien hôtel de ville, reconstruit au 19 siècle après un incendie, la nouvelle église lui fait face, de style gothique, deuxième édifice religieux des pays bas après Utrecht, elle est surtout renommé pour abriter les caveaux des princes de la maison d'Orange-Nassau.
Nous reprenons la route sous une fine pluie, GARMIN nous a concocté un agréable parcours, évitant les centres villes, nous nous sentons en sécurité sur les pistes cyclables, parfois aussi large qu'une départementale.
Pas de pique-nique aujourd'hui, nous jetons notre dévolu sur un restaurant à l'accent américain. Bien qu'il ne soit pas bousculé par la clientèle, nous devons poireauter, le service n'est pas très nerveux, un seul plat suffit, nous repartons, direction AMSTERDAM.
Les nuages se désagrègent, laissant entrevoir un peu de bleu, on retire les habits de pluies, et continuons notre chemin sur des pistes longeant les canaux. Nous croisons de nombreuses péniches, le transport fluvial en hollande est une institution.
Patrice adepte depuis peu du tourisme fluvial, semble plus intéressé par les nombreux bateaux de plaisance. Ici, iIs ont beaucoup de succès, et nous croisons dans les villages de nombreuses villas, équipés de ponton, sur lequel sont amarré, barques, zodiacs, vedettes habitables.
Au loin, nous apercevons les tours de la capitale Néerlandaise, notre trait d'union est sur le point de se terminer. Sur les derniers kilomètres, nous devrons être prudents, ce ne sont pas les automobilistes qui nous préoccupent, mais une nuée de cyclistes qui nous coupent la route, ils arrivent de droite, de gauche, ce n'est pas le moment de perdre Jean-Pierre et son GARMIN magique.
Enfin voici l'hôtel, il n'a pas de place pour nos vélos, et après quelques hésitations nous trouvons le parking idéal pour nos vélos, en sous-sol, sont stockés et gardés une centaine de cycles. Et pour ressortir de la cave, un chemin de roulement motorisé, vous aide à remonter votre bicyclette.
De son côté, Patrice qui nous quitte ce soir, prend sa douche. Quand nous rentrons, nous avons juste le temps de nous changer, pas de douche, pas le temps, car dans un quart d'heure nous devons assister au traditionnel concert clôturant notre trait-d'union. Nous passerons une très belle soirée accompagnés de Mozart et de Beethoven, entre autre.
Merci Daniel pour la logistique, les hôtels étaient très confortables, et merci Jean-Pierre pour avoir si bien programmé ton GARMIN. Nous aurons encore l'occasion de l'apprécier sur les routes qui nous mèneront jusqu'à MAYENCE.
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