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RANDO EN TANDEM PARIS-MARSEILLE

Par Henri, du 5 au 16 avril 2012

par Henri Courmont
http://abeille-cyclotourisme.fr/souvenirs/2012_paris_marseille.html

Cette randonnée Paris-Marseille s'inscrit dans la panoplie des "flèches" proposée par la Fédération Française de Cyclotourisme pour inciter ses adhérents à parcourir la France dans sa totalité, en suivant des routes peu fréquentées et en visitant les sites les plus remarquables. Depuis plusieurs semaines un temps de printemps nous incitait à prendre la route, malheureusement, la période de Pâques s'est révélée moins favorable.

Jeudi 5 avril - Etape Nanterre Echilleuses au niveau de Pithiviers, 113 km.

A 8h30, à l'heure où les gens partent travailler, nous enfourchons notre tandem pour rejoindre nos amis Marcel et Liliane du côté de La Ferté Alais et randonner avec eux jusqu'à Marseille.

Le temps est couvert et il y a un peu de vent. Rouler en banlieue n'est pas agréable et, à une heure de pointe, ça se corse. Nous sommes une curiosité au milieu de la circulation automobile.

Le Pont de Suresnes, Boulogne, Meudon avec de belles côtes, Fontenay aux Roses, Sceaux avec une pause café avant d'emprunter pendant une quinzaine de km la N 20 indiquée par notre GPS que je n'ai pas encore apprivoisé... C'est désagréable et inquiétant d'être doublé par des semi-remorques lancés à 90 km/h.

Après Montlhéry, la circulation est moins dense, nous pique-niquons à Brétigny sur Orge sur une petite place. En roulant nous avions chaud mais nous sommes vite rafraîchis et nous ne tardons pas à reprendre la route. Nous retrouvons Marcel et Liliane une vingtaine de km plus loin à Vayres sur Essonne et nous pouvons nous alléger d'une bonne partie de nos sacoches qui seront transportés dans la voiture de Liliane.

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Etape à Echilleuses chez M. & Mme Hyais

Nous roulons avec Marcel le long de l'Essonne vers Malesherbes pour faire étape vers 17h dans une chambre d'hôtes à Echilleuses dans le Gâtinais. L'hôtesse, une agricultrice en retraite est accueillante, elle nous offre un verre de jus de fruit très apprécié. C'est simple, spacieux et confortable. Exceptionnellement, parce nous sommes des cyclos, elle accepte de faire la table d'hôtes. Nous dînerons avec elle et son mari qui continue à donner un coup de main à l'un de ses fils qui a repris l'exploitation agricole familiale. La conversation tourne beaucoup autour des problèmes d'éducation, car une de leurs belles-filles est embrigadée dans une secte, la Licorne, et les deux petites filles de 16 et 13 ans en sont perturbées.

Vendredi 6 avril- Etape Echilleuses, St Satur près de Sancerre, 120 km.

Excellent petit-déjeuner accompagné de confitures maison, l'hôtesse est très bonne cuisinière et fait le maximum pour bien accueillir ses hôtes de passage. C'est une adresse à recommander.

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Pont canal de Briare

Nous démarrons vers 9 h et arrivons rapidement à Beaune la Rolande. Visite de l'église et de son clocher tour et, en bordure du village, le monument à la mémoire des juifs rassemblés dans un camp de transit avant d'être envoyés à Drancy puis Auschwitz. Un lycée agricole a été construit sur le terrain du camp et le baraquement a été vendu, démonté et installé chez un particulier.

A Bellegarde pause photo du château puis nous filons vers Lorris, visite des halles et nous poursuivons vers Gien. C'est plat, la route en forêt d'Orléans est désespérément droite et nous roulons à 30 km/h.

Liliane nous trouve une belle aire de pique-nique un peu avant Gien, le soleil est palot et le vent plutôt frais ce qui limite la sieste à une dizaine de minutes.

Café à Gien avant de traverser la Loire pour prendre un route moins fréquentée vers Sancerre.

A l'office du tourisme de Chatillon sur Loire, nous réservons l'hôtel "Le Verger Fleuri" à St Satur près de Sancerre pour y faire étape. Les 2 chambres d'hôtes contactés sont complètes, c'est le WE de Pâques qui commence.

Il reste 35 km pour atteindre St Satur où nous arrivons vers 18h après avoir parcouru 120 km à plus de 20 km/h depuis ce matin. Marcel est étonné de ses performances avec peu d'entraînement.

Samedi 7 avril - Etape St Satur, Tronget au sud-ouest de Moulins 125 km.

La patronne de l'hôtel "Le Verger Fleuri" envisage de prendre prochainement sa retraite en Picardie sa région d'origine pour y retrouver sa soeur également dans l'hôtellerie.

A la sortie de St Satur, nous suivons le canal latéral de la Loire jusqu'à La Charité, c'est très roulant. A l'office du tourisme de La Charité, le collaborateur qui a récemment pris le poste est heureux de nous indiquer un hébergement chez des amis à lui près de l'endroit où nous comptons faire étape ce soir. Son ami réussit très bien le pâté aux pommes de terre, une spécialité du pays mais ils sont complets pour ce soir ! Nous réservons dans un petit hôtel à Tronget, près de Moulins (03). Nous sommes le samedi de Pâques et il vaut mieux réserver tôt.

Pique-nique à La Cour les Barres dans un emplacement ensoleillé confortable pour faire la sieste. Pause café à Apremont, un joli village avec un beau château qui surplombe la Loire.

Marcel ressent la fatigue de la veille et il prend la voiture pour pouvoir affronter des routes plus vallonnées ultérieurement.

Au Veurdre, nous rencontrons deux hollandaises en route pour Compostelle. Elles sont parties de Vezelay et comptent mettre 3 mois pour atteindre St Jacques par la route de la côte cantabrique.

Pause à Bourbon l'Archambaud où nous retrouvons Marcel et Liliane, il est 18h et il reste une vingtaine de km pour arriver à l'étape, c'est plus vallonné et notre vitesse de croisière baisse. Nous arriverons à l'hôtel vers 19h assez fatigués mais l'adresse est bonne et la récupération sera efficace.

Dimanche 8 avril - Etape Tronget, Clermont-Fd 81 km et 960 m de dénivelé positif.

C'est Pâques, la nuit a été reposante et un bon buffet pour le petit-déjeuner. Le patron prépare le repas de midi pour une cinquantaine de clients, c'est un "logis de France", une adresse à recommander.

Marcel a bien récupéré et nous démarrons à 3. Au moment de partir un groupe de cyclos partant pour leur sortie du dimanche matin s'arrête et vient prendre de nos nouvelles.  Sympa, c'est si rare.

Le Montet, Chantelle la Vieille, Bellenaves, Ebreuil où nous retrouvons Liliane qui a réussi à faire les courses malgré les problèmes de stationnement dans ces rues étroites. Nous pique-niquons un peu plus loin après une bonne côte de plusieurs km pour nous mettre en appétit... Le soleil est timide mais nous sommes dans la nature à l'abri du vent froid.

Après une petite sieste, nous poursuivons vers Aigueperse, ça descend. Nous y faisons quelques achats de pâtisserie pour ce soir et demain. Je fais confiance au GPS pour nous conduire à Clermont mais ses indications manquent de perspectives et il nous indique des petites routes très accidentées et à Châtelguyon nous décidons de nous guider avec la carte, nous arrivons à Clermont par la D 42 bien roulante et nous retrouvons Marcel et Liliane chemin des Aubépines chez Pierre et Agnès, notre fille. Ils sont arrivés une heure avant nous et ont visité le vieux Clermont et le parc de Montjuzet qui jouxte la rue des Aubépines.

La maison est très accueillante, nous sommes toujours émerveillés par la belle vue sur la ville. Chantal téléphone à Marie-José sa soeur pour accorder nos violons pour demain.

Lundi 9 avril.

Nous sommes le lundi de Pâques, c'est notre jour de repos, confortablement installés, nous faisons la grasse matinée jusqu'à 8h. Le thermomètre indique 5°.

Après le petit-déjeuner, arrosage des semis et plantation d'Agnès avant d'opérer un nettoyage et graissage du tandem.

Marcel et Liliane ont l'intention d'aller au Puy de Dôme pendant que nous irons déjeuners dans la famille chez les Souty à Tourtoule en voiture avec José et Louis. C'est jour de repos !

Marie-José a préparé un excellent lapin à la moutarde et Chantal apporte son bon et beau gâteau acheté à Ebreuil. Magali a préparé de très bons amuse-gueule.

Nous pouvons remettre à jour les nouvelles de la famille et surtout les voyages des jeunes générations, notamment Mathilde qui fait un stage de 6 mois en Australie.

Dans le courant de l'après-midi nous avons le plaisir de revoir Mathieu Vedrenne, Cécile et Cédric. Mathieu s'investit beaucoup dans le tir à l'arc, il espère pouvoir franchir les sélections pour participer aux jeux paralympiques de Londres cette année.

Retour à Clermont en fin de journée. Marcel et Liliane ont fait du tourisme cool car Marcel a du mal à marcher. Ils sont allés visiter Orcival et Tournoël. Liliane a même fait les courses pour le dîner et Marcel profite de la WIFI pour utiliser son ordinateur tandis que je profite de celui de la maison pour réserver une chambre d'hôtes près de Brioude et pour préparer l'itinéraire des jours suivants. Nous projetons de passer à Ventre demain chez des amis, les Tachoires.

Mardi 10 avril -  Etape Clermont, Cohade quelques km avant Brioude, 73 km.

C'est un jour de galère pour les cyclistes, vent froid de face et nombreuses averses. Nos rendons les clés aux Boyer, les voisins et prenons la route. La traversée de Clermont est délicate surtout pour trouver la route départementale pour aller à Billom. Nous voulons passer par Pérignat mais il y a deux bourgs qui portent ce nom et quand nous demandons conseil nous sommes orientés vers Pérignat les Salvières au lieu de Pérignat sur Allier. Nous arrivons finalement à Billom avec un fort vent de face et une averse.

Nous tâtonnons un peu et... grâce au GPS nous trouvons la bonne petite route pour Sauxilanges. Auparavant à la sortie du café, un brave homme avec son smartphone nous a orienté dans la direction opposée... Quand nous retrouvons la voiture de Liliane, Marcel préfère se mettre au sec. Découverte d'une belle église romane du XIIe à Manglieu.

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Eglise de Manglieu Vallée de l'Allier

Au moment où Chantal trouve un coin pique-nique dans la verdure, la pluie s'arrête et nous avons même droit à un rayon de soleil.

Nous renonçons à rendre visite aux Tachoires à Ventre, le mauvais temps et la distance qui reste pour arriver à l'étape nous rendent prudents.

Après la pause café à Sauxilanges, la pluie et le vent de face nous accompagnent à nouveau. Nous ne perdons pas de temps et arrivons à l'étape vers 16h, juste avant une grosse averse orageuse.

C'est un couple d'agriculteurs en retraite qui tient cette chambre d'hôtes, ils vivent également d'un peu d'élevage de bovins.

Une grande salle commune, chauffée par un insert offre un bon réconfort avant la douche. La TV a permis à Marcel et Liliane d'attendre notre arrivée. Nous prendrons notre dîner grâce aux provisions que Liliane a pu faire sur la route.

Deux autres clients arrivent ce soir : Joëlle, la cinquantaine environ, suit une formation d'un an à Brioude pour obtenir un CAP de dentelière. Elle vient de commencer sa formation et semble passionnée par cette activité artistique. Chaque soir elle travaille la théorie et des questions de culture générale touchant cette activité. Elle habite Rive de Gier, elle est grand-mère et se relance dans cette activité après une période de chômage.

L'autre pensionnaire est un jeune électricien travaillant pour une société de sous-traitance d'EDF installée à Grenoble. Auparavant il travaillait dans la grande distribution où il ne trouvait pas beaucoup d'intérêt. En ce moment il est en période de formation en vue d'une intégration.

Mercredi 11 avril - Etape Cohade - St Préjet d'Allier 80 km et 1300 m de dénivelé.

La météo ne prévoit pas du beau temps, le ciel est gris avec quelques coins dégagés. Au cours de la journée nous n'aurons que des petits grains et assez souvent du soleil mais la température est fraiche 7 ou 8°.

Arrêt à Brioude pour visiter la basilique et prendre quelques belles photos dont les très beaux vitraux modernes.

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Basilique St Julien de Brioude
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Vitrail moderne

Nous continuons à remonter l'Allier : Vieille-Brioude, Lavoûte-Chillac, St Upize un joli petit village perché sur un piton, les paysages sont superbes, un peu austères.

Un peu avant Langeac, nous trouvons un restaurant ouvrier qui affiche un menu, tout compris à 12,50 EUR. Les clients sont nombreux, entrées et plats chauds à volonté servis en buffet.

Le redémarrage est laborieux ! Après Langeac la route monte régulièrement parfois avec une pente plus forte. Chantal trouve cela un peu long, Marcel est en forme et grimpe sans difficulté. Nous atteignons 1000 m d'altitude et en faisant le point sur la carte, nous découvrons que pour arriver à Châteauneuf de Randon, il faudra passer plusieurs fois les 1200 m. Nous décidons de faire étape après Monistrol d'Allier à St Préjet d'Allier en espérant y trouver quelque chose.

Il nous faut encore grimper pendant une dizaine de km pour y arriver. C'est un petit village équipé d'un camping où l'on peut louer un bungalow ou une chambre dans un gîte. Nous optons pour un chalet, c'est confortable, il fut construit en 1999, et en face nous avons une belle vue sur la campagne en dessous.

Nous dînons avec les réserves faites par Liliane et demain nous pourrons prendre le petit-déjeuner au restaurant intégré dans cette aire de camping. L'endroit est calme et les hôtesses Alice, la responsable et Charlotte, la stagiaire, se mettent en quatre pour résoudre tous les petits problèmes.

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Camping de St Préjet
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Langeac

Jeudi 12 avril - Etape St Préjet sur Allier - Villefort, 94 km et 1320 m de dénivelé.

Voilà une semaine que nous sommes sur la route et nous avons bien pris nos habitudes. Encore beaucoup de côtes, de la pluie fréquemment, un vent de côté et souvent de face et une température très basse, 3 à 4°.

Un peu avant Chambon le Château, nous découvrons un beau petit château en propriété privée avant d'attaquer une côte à 15% pour arriver au village. La route continue à monter, la pluie fine nous accompagne fréquemment, Marcel et Chantal ont froid. Les montées au-dessus de 1200 m et les descentes se succèdent. Marcel préfère monter en voiture, il ne sent plus ses mains. Avec Liliane, ils nous précèdent et trouvent un restaurant logis de France : "Le Connétable" à l'Habitarelle à l'entrée de Châteauneuf de Randon. Au menu : salade en entrée, boeuf bourguigon, fromage et... dessert pour 11EUR plus une bouteille de vin ardéchois pour se réchauffer.

En discutant de la suite de notre randonnée avec la patronne, elle nous invite fortement à renoncer à faire un diverticule vers Loubaresse, un joli village mais qui rallonge le parcours de quelques dizaines de km. Nous irons par la route la plus directe vers Villefort et Les Vans. Le froid et la pluie plus intense, nous convainquent de suivre ses conseils. Nous fixons la prochaine étape à Villefort à 52 km.

Après Belvezet, ça monte sérieusement jusqu'à plus de 1450 m, il reste de la neige sur les côtés de la route, Chantal a froid aux mains et aux pieds mais garde le moral.  Nous franchissons le col de Tribes à 1130 m, ensuite ça descend fréquemment jusqu'à Villefort qui est à 600 m. Avant Villefort, pause photo du château de Champ, très bien entretenu, un vrai château de Blanche-Neige.

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Route enneigée sur le plateau ardèchois
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Château de Champ près du Mont Lozère

Nous arrivons à Villefort un peu avant 18h. Marcel et Liliane ont eu du mal à trouver un hôtel ouvert et dans nos prix. C'est un établissement vieillot qui parait confortable mais rapidement nous déchantons. Dans notre chambre les WC équipés d'un sani-broyeur ne fonctionnent pas, la TV de même. Après la douche quand nous descendons pour aller chercher un restaurant en ville car celui de l'hôtel nous semble trop cher, je fais part à l'hôtelier des problèmes que nous avons, il se vexe.

Nous dînons dans un restaurant en face de l'hôtel où nous pouvons déguster de l'aligot, c'est la spécialité du coin et c'est délicieux.

Vendredi 13 avril - Etape de 58 km , Villefort - Ruoms avant Vallon Pont d'Arc.

Nous prévoyons une étape courte d'une demi-journée avant d'attaquer la corniche des gorges de l'Ardèche. Marcel et Liliane en profiteront pour rendre visite à des amis installés dans la région.

La circulation dans la rue principale qui traverse Villefort n'a pas gênée notre sommeil. Au petit-déjeuner à 9 EUR qui n'en vaudrait que 7, le patron nous fait la gueule. Il n'a pas digéré mes remarques d'hier soir. Quand je vais régler nous échangeons encore quelques mots aigres-doux en nous quittant. Ce n'est pas un établissement à recommander mais il n'y avait pas de chambres d'hôtes disponibles.

Pour sortir de Villefort la route monte sérieusement sur 2 km environ, ensuite la pente est plus douce. Le paysage est austère mais, ce matin, le soleil est de la partie, la descente sur Les Vans est superbe. Marcel et Liliane trouvent un camping qui nous loue un mobile home pour une nuit.

Pendant qu'ils vont rendre visite à leurs amis, Chantal et moi pique-niquons en attendant que le patron revienne à 14h.

C'est un jeune d'une trentaine d'années qui vient de reprendre l'affaire avec sa femme.

Nous en profitons pour faire une bonne sieste avant d'aller faire quelques courses au Super U de Ruoms que nous avons quelques difficultés à trouver.

Long coup de fil à Jean-Marie, mon frère, pour lui parler de Vallon Pont d'Arc où il est venu, il y a de nombreuses années, passer ses vacances en famille pour faire du canoë-kayak.

Je profite de ce répit pour nettoyer et graisser le tandem. Après la douche, au moment de préparer le repas, nous constatons que l'électricité n'est pas branchée dans notre mobile-home. Après 19h le patron est rentré chez lui, impossible de lui téléphoner, il est sur répondeur et n'a pas laissé de numéro d'urgence. Heureusement, il me reste quelques allumettes pour allumer le gaz et réchauffer notre repas. Le patron me rappelle un peu plus tard, juste avant la tombée de la nuit pour m'indiquer où se trouve le disjoncteur.

Marcel et Liliane rentrent avant que nous ne soyons endormis.

Samedi 14 avril - Etape de 96 km et 1420 m de dénivelé de Ruoms à St Quentin la Poterie près d'Uzés.

Avec un seul radiateur électrique dans le mobile-home nous avons eu un peu froid la nuit, les couvertures polaires étaient insuffisantes.

Nous prévoyons une étape sportive dans les gorges de l'Ardèche que j'ai franchies en 1993 dans l'autre sens en rentrant de Bollène à Chazol après un "Pâques en Provence".

Arrêt à l'office du tourisme de Vallon Pont d'Arc avant de nous engager sur la route de la corniche des gorges de l'Ardèche qui grimpe sérieusement après le Pont d'Arc. Nous sommes à proximité de la grotte Chauvet découverte en 1994 et décorée d'environ 400 peintures pariétales de plus de 30.000 ans. L'accès a été condamné pour les préserver, un espace de restitution est en cours de réalisation, l'ouverture est prévue en 2014.

La pente est importante jusqu'au belvédère Serre de Tourre, il faut en outre traverser quelques tunnels peu appréciés par les cyclos. Nous nous arrêtons régulièrement aux belvédères, le soleil est de la partie mais le fond de l'air reste frais.

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Pont d'Arc
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Sur un belvédère de la corniche des Cevennes

À midi, nous n'avons fait qu'une trentaine de km au pique-nique près de la grotte de la Madeleine.

Regroupement à St Martin d'Ardèche à la sortie des gorges pour prendre un café en face du château au sommet de la colline qui domine le bourg. Nous traversons l'Ardèche et descendons vers le sud, nous espérons atteindre Uzès à une cinquantaine de km.

La route est sinueuse et vallonnée : Salazac, St Laurent de Camois, Cavillargues. Pendant que nous roulons Marcel et Liliane se donnent bien du mal pour trouver un gîte pour ce soir.  Ce sera dans un grand camping, bien arboré, un chalet, construit en dur et bien au calme. Le règlement cependant nous oblige à payer deux nuits minimum même si nous ne restons qu'une.

Nous allons tous en voiture à Uzès à 5 km dîner dans une pizzéria renommée car nous sommes à peine installés qu'elle se remplit de clients qui ont réservé.

Nous rentrons sans nous attarder car la fatigue se fait sentir.

Dimanche 15 avril - Etape de 90 km  de St Quentin à Mouriès (13).

La nuit fut calme et le chalet est bien chauffé. Nous voici arrivés à la dernière étape. Nous sommes toujours étonnés de constater avec quelle facilité on peut traverser la France en vélo.

Première visite, prévue, le Pont du Gard que nous avons déjà tous vu. Heureusement, car maintenant des aménagements ne permettent plus d'accéder au pied de cet aqueduc romain, ni même de l'apercevoir, il faut payer pour entrer dans le domaine de 160 hectares qui entoure d'édifice, marcher environ un km pour l'approcher et on a droit à voir un film de 20 mn. Tout cela nous agace et nous poursuivons notre route vers Beaucaire avec le vent dans le dos où nous arrivons pour pique-niquer.

Nous nous installons près des arènes où auront lieu cet après-midi à 15h un lâcher de taureaux dans les rues. Nous n'envisageons pas d'assister à ce spectacle et après le café au milieu des afficionados, essentiellement des hommes, nous traversons le Rhône pour arriver à Tarascon et prenons une petite route vers Arles à une vingtaine de km, toujours avec le mistral favorable.

Arles est connue pour son amphithéâtre romain magnifiquement conservé et... accessible pour prendre des photos. Nous allons également à l'office du tourisme pour retenir une chambre d'hôtes à Mouriès entre les Baux et Salon de Provence. Nous tenons à monter aux Baux de Provence tandis que Marcel et Liliane qui les ont déjà visités, vont directement à la chambre d'hôtes.

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Amphithéâtre romain d'Arles Le moulin de Daudet à Fontvieille

Entre Arles et les Baux, nous faisons un petit détour pour aller visiter le moulin de Daudet un peu à l'écart du village de Fontvieille.

Pour arriver aux Baux, nous roulons avec le vent de côté assez fort, la récompense est de pouvoir entrer dans la ville avec notre tandem tandis que les automobilistes sont stationnés sur des parkings à l'écart. Le bourg perché sur une colline calcaire a beaucoup de cachet. Ses petites rues, ses maisons anciennes, ses remparts qui dominent la vallée donnent envie d'y flâner pendant des heures. Nous prenons un chocolat chaud dans un café avec une belle vue sur la vallée. Le patron s'intéresse à notre randonnée, il prévoit une mauvaise saison car, selon lui, il n'y a plus d'argent... Il envisage de prendre sa retraite prochainement, il a 64 ans.

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Chapelle des pénitents  Musée des santons

Nous visitons la ville à pied en poussant notre tandem dans les ruelles que se vident car il fait froid. L'occasion de prendre quelques photos de la chapelle des pénitents et des peintures intérieures, de l'église romane voisine. Visite du musée des santons, avant de redescendre la colline en direction de Salon de Provence.

Nous roulons avec le vent dans le dos maintenant avec des pointes de vitesse au-delà de 40 km/h. A Mouriès, nous tâtonnons un peu avant de trouver la chambre d'hôtes dans un parc planté d'oliviers. A l'accueil deux molosses beaucerons nous font hésiter, le maitre les calme rapidement.
La maison avec piscine est récente et bien entretenue, les chambres sont agréablement décorées et très confortables. La chienne vient de mettre bas de cinq jolis chiots dont certains sont déjà retenus par des acheteurs car les parents ont gagnés plusieurs concours nationaux.

Les hôtes nous indiquent une bonne adresse pour dîner à Maussane le village voisin, un restaurant italien qui propose des plats régionaux à des prix convenables. Nous y allons, le cadre est agréable, la nourriture est délicieuse et abondante. Nous faisons connaissance d'un couple de suisses allemands à la table voisine, ils parlent français et voyagent dans la région. C'est notre dernier repas au restaurant avec Marcel et Liliane et nous passons encore un bon moment ensemble.

Lundi 16 avril - Etape de 124 km de Mouriès à Aubagne via Salon de Provence, Martigues et Marseille.

Au petit-déjeuner, nous faisons plus ample connaissance de notre hôte, ouvrier à l'usine Arcelor Mital de Fos, il travaille en équipe et se sent très fatigué par ce rythme de repos qui change chaque quinzaine. Il est délégué syndical et c'est intéressant d'échanger avec lui sur ce qu'il perçoit et comprend de la gestion de ce groupe sidérurgique multinational dirigé par des indiens.

Il fait aussi de l'huile d'olive qu'il vend. Mouriès est renommé pour ses huiles d'olives. Il nous vante les mérites de ses huiles et nous lui en achetons quelques litres.

Ils ont 3 garçons, l'aîné, bac plus cinq en biologie n'a pas trouvé de travail dans sa partie et il gagne sa vie en intérim dans des travaux de manutention. Un autre, ingénieur Arts et Métiers, trace bien sa route. Notre hôtesse est comptable dans une société de services. C'est un couple très actif et entreprenant, il a participé lui-même à la construction de leur maison et, compte tenu de leur situation géographique, la chambre d'hôtes, représente pour eux un appoint appréciable.

Le mistral souffle plutôt fort. Avec Marcel nous roulons vers Salon de Provence le vent dans le dos mais à la suite d'une erreur de route, nous allons trop au sud et nous devons rectifier en roulant avec un fort vent latéral et un quart de face.

Après l'office du tourisme nous faisons une visite rapide de Salon de Provence avant de descendre sur Martigues à une vingtaine de km.

Pique-nique avec vue sur l'étang de Berre à proximité d'Istres. Le mistral est froid et nous ne nous attardons pas, nous prendrons un café à Martigues sur une terrasse ventée au prix fort de 2 EUR le café !

Marcel et Liliane souhaitent remonter en direction de la Bretagne dès l'arrivée à Marseille. Nous nous fixons rendez-vous à l'Estaque à 35 km environ. En tandem, nous choisissons la route la plus directe un peu à l'intérieur des terres. C'est vallonné et la circulation automobile est rapide, la dernière côte à 7% avec le vent de face nous semble longue. Les derniers km sont plus tranquilles mais avant d'entrer à l'Estaque une dernière épreuve, un tunnel assez long et complètement obscur, heureusement c'est en descente et à la sortie, nous passons la pancarte de Marseille ! 

Il est 16h, nous retrouvons facilement Marcel et Liliane. Nous faisons les adieux et sans nous attarder, nous reprenons nos grosses sacoches arrière transportées en voiture depuis le premier jour et chacun reprend son chemin. Nous nous dirigeons au milieu de la circulation vers le centre ville en évitant de nous engager sur des voies rapides. Il nous faut une heure pour arriver à la gare St Charles, nous tenons à acheter nos billets pour rentrer à Paris demain. Les TGV ne prennent pas de vélo, il nous faut rentrer en TER soit plus de 10 heures pour arriver à Paris.

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Mouriès, la chambre d'hôtes
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La Méditerranée à Marseille l'Estaque

Vers 18h, munis de nos billets, nous partons pour Aubagne chez notre amie Françoise Thibaudeau. Malgré l'absence de carte détaillée de Marseille et les nombreuses zones de travaux, nous ne nous égarons pas trop et grâce à un cyclo qui rentre chez lui dans la ville juste avant Aubagne nous hésitons moins et arrivons assez facilement à Aubagne.

C'est là que ça se corse, nous ne trouvons pas de plan de la ville et c'est grâce aux indications de quelques passants que nous pouvons arriver au but. Rémy, le fils de Françoise, nous attend au pied de l'immeuble, quel plaisir de se retrouver ainsi ! Françoise nous accueille chaleureusement, elle a préparé un excellent repas, un lapin à la moutarde (c'est la troisième fois du périple mais c'est toujours délicieux), et nous prête sa chambre très confortable pour cette dernière nuit de randonnée.

Mardi 17 avril.

La journée sera consacrée à notre retour en train. Le réveil à 7h30 est à peine moins matinal que les jours précédents.

Après un petit-déjeuner copieux avec Françoise, chargement des bagages sur le tandem et nous reprenons la route vers 9h30 pour la gare St Charles. C'est plus facile qu'hier soir. Nous arrivons à la gare du bon côté pour accéder aux voies sans emprunter les escaliers, un terrible exercice avec le tandem chargé. Nous avons largement le temps de prendre une collation et de nous remettre au courant des dernières nouvelles par la lecture du Monde en attendant le départ.

Le train aura un peu de retard. Dans le compartiment réservé aux vélos, nous retrouvons deux autres cyclos dont un jeune allemand sympathique qui a fait Malaga Marseille en vélo pendant ses quelques jours de vacances de Pâques. Il descend à Lyon et rentrera chez lui à Fribourg en vélo.

A Lyon la correspondance pour Paris prend 3/4 d'heure de retard à cause d'une panne moteur du train. Il s'arrêtera à Dijon, le contrôleur nous propose de passer la nuit à Dijon aux frais de la SNCF, nous acceptons mais à Dijon, un autre contrôleur nous trouve une place dans un TGV qui arrivera à Paris à l'heure où nous serions arrivés avec le TER... Notre tandem voyagera dans le fourgon à bagages.

Nous remontons en selle à la gare de Lyon vers 22h30 et, un peu avant minuit, nous arrivons à Nanterre comme nous sommes partis, 12 jours avant.

Une belle randonnée d'un peu moins de 1100 km en 11 jours de vélo, plus une journée de repos. Liliane et Marcel furent une bonne compagnie et une grande aide pour un tel voyage. Marcel a pu se remettre en jambes à son gré, sans difficulté et Liliane résolvait avec courage et détermination tous les problèmes d'intendance. Une petite équipe de 4 personnes est idéale pour s'entraider et pour se loger comme nous le faisions.

La prochaine randonnée de cette année se réalisera avec le club en mai, en Slovénie ; d'autres découvertes nous attendent. Vive le vélo !

Henri & Chantal Courmont

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