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Qualifications pour Paris-Brest-Paris 2011

par Claire, Gérard, Joël, Patrice et Thierry
http://abeille-cyclotourisme.fr/souvenirs/2011_pbp_qualif.htm

Comme tous les quatre ans nous sommes dans une année de Paris-Brest-Paris. Et ce doublement puisque c'est aussi une année pour l'organisation de l'Union des Audax Français.

La précédente édition avec les randonneurs en 2007 avait rencontré des conditions météorologiques particulièrement défavorables avec de la pluie, du vent et des températures très basses. Il en avait résulté un taux d'abandons très élevé puisqu'environ 30% des partants ne sont pas allés jusqu'au bout de l'épreuve.

L'Abeille n'avait pas été épargnée et donc cette année nous avons été moins nombreux à nous aligner au départ des brevets, en quête de qualification, puisque pour prétendre s'inscrire à ce raid vers le Finistère il faut accomplir des brevets de 200, 300, 400 et 600 km.

Cinq membres de la section se sont préparés et se sont qualifiés, voici quelques récits de ces brevets qui ont parfois été réalisés en solo.

Gérard

BRM 200 - Mours le samedi 26 mars 2011.

Trois Abeilles : Joël, Thierry, Gérard

Très beau parcours avec de belles routes et un vallonnement modéré. Nous avons l'occasion de rouler avec des groupes qui nous permettent de profiter de l'aspiration derrière les premiers que nous relayons comme il se doit. Les kilomètres défilent mais nous faisons quelques arrêts pour admirer le château de Crèvecoeur-le-Grand, l'église de Hodenc-en-Bray ou bien encore le panorama à la table d'orientation des Frènes d'Espaubourg - Lalandelle.

chateau_de_crevecoeur eglise_de_hodenc table_d_orientation
Château de Crèvecoeur-le-Grand Eglise de Hodenc-en-Bray Table d'orientation des Frènes d'Espaubourg-Lalandelle.

Le temps plutôt clément nous a permis de pique-niquer en plein air
à Marseille-en-Beauvaisis.

Premier brevet accompli facilement en une dizaine d'heures.

joel_et_thierry

BRM 300 - Gif-sur-Yvette le dimanche 10 avril 2011

la_routeTrois participants sur un parcours agréable sous le soleil : Joël, Patrice, Gérard

Temps superbe après une fin de nuit fraiche, mais c'est l'occasion de notre premier lever de soleil sur le vélo depuis bien longtemps.

Nous voici sur les routes classiques de Paris-Brest-Paris : Nogent-le-Roi, Châteauneuf en Thymerais, Bellême, Mortagne-au-Perche et sa série de côtes jusqu'à Longny-au-Perche.

Deuxième brevet, moins facile que le 200 km, mais il ne faut pas se préparer sur des circuits trop plats car la route vers Brest est très vallonnée.

Ce brevet aura également été un bon complément de préparation pour la flèche Vélocio programmée dans deux semaines.

BRM 400 - Mours les 7 et 8 mai 2011

Une Abeille : Thierry

Le BRM 400 à Mours s'est bien déroulé. J'avais établi un plan de marche souple sur 24h comme pour la Vélocio.

Je suis parti à 14h30 de Mours et revenu à 12h15 le lendemain soit 21h45, donc j'ai eu toujours de l'avance sur mon tableau de marche, ce qui m'a permis de manger chaud (mais rapidement) à Crécy (arrivée avant la fermeture du seul restaurant).

Super temps pour faire du vélo, grand soleil avec quelques nuages la journée, nuit douce (14°C), aucune pluie.
Le parcours est joli, c'est juste dommage que la partie "maritime" se passe la nuit !

Ça s'est très bien passé pour les jambes, moins bien pour les fesses, j'ai souffert pendant 200 km et à force d'essayer de trouver une position moins douloureuse, je me suis fait mal aux genoux.
Les derniers km entre Méru et Persan sur la D923 pleine de trous ont été très désagréables. Il faut que je trouve une solution, car je ne me vois pas faire le 600 comme ça. J'ai commandé une selle Brooks pré-rodée la semaine dernière, je vais tester.

Il y avait environ 120 participants, je n'ai pas vu de féminine. J'ai roulé environ 150 km seul, le reste en petits groupes, notamment une partie de la nuit avec 6 gars de Levallois.
Il vaut mieux ne pas se trouver seul la nuit car les pointages de nuit exigent de trouver une boite aux lettres ou la Poste, ce qui n'est pas si facile, les initiés les connaissent. De plus, il semble qu'un groupe attire moins l'agressivité des jeunes qui rentrent de boite (on a quand même eu des jets de cannettes vides).

J'ai noté que remplir ses bidons la nuit est compliqué. Je n'ai pas peur des revenants mais les cimetières sont fermés la nuit. Là j'ai trouvé une fête dans un village à 2h du matin (ils m'ont offert plus que de l'eau...)

Au niveau technique, aucun problème mécanique. La frontale en mode faible éclairage est vraiment super (on peut lire le GPS et éclairer là où on regarde). J'avais déjà testé lors du départ du 300 de Noisiel.
Egalement, j'ai acheté une petite batterie de soutien pour le GPS pour qu'il tienne la distance (sinon la batterie interne tient environ 14h), ça marche nickel.

Ce week-end, je serai en Bourgogne chez mes parents, j'emmène le vélo mais je vais juste rouler un peu avec ma soeur.
Je viens de faire plus de 1100 km en 3 week-ends (Vélocio + 300 + 400), je vais récupérer un peu.
A bientôt,

Thierry

BRM 400 - Maurepas le samedi 21 mai 2011.

Deux Abeilles : Joël, Gérard

Parcours très classique au départ puisque nous rejoignons rapidement la route de Paris-Brest et la suivrons jusqu'à Mortagne-au-Perche. Un parcours avec de belles côtes de Longny à Mortagne.

Ensuite nous poursuivons vers Vimoutiers avec un vent faible mais favorable. Le vent nous aidera jusqu'au contrôle suivant à Montfort-sur-Risle. Il ne sera défavorable que jusqu'au dernier contrôle à Damville, où la nuit tombe et le vent avec.

Tout va bien jusqu'à l'approche de Beaumont-le-Roger où des saignées en travers de la route ont été rebouchées avec d'énormes cailloux dont un entaille méchamment le flanc du pneu avant du vélo de Joël. Par précaution nous en achèterons un au premier vélociste pour éviter tout ennui dans la nuit puisque nous prévoyons une arrivée un peu après minuit.

Ce brevet se terminera sans souci et même si les éclairs au loin montrent une activité orageuse,  nous terminerons sans averse.

longny_en_perche vimoutier
Joël dans la côte de Longny-au-Perche.  Vimoutiers où on honore la vache sans laquelle le camembert n'existerait pas
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La Risle à Montfort     La chambre à air de secours

BRM 600 - Montigny le Bretonneux les 11 et 12 juin 2011.

Deux Abeilles : Thierry, Gérard + Pascal qui n'arrivera pas à finir.

Avec Thierry, nous avons pris le départ à 4h30 avec les premiers groupes. Départ plutôt froid, heureusement le jour se lèvera rapidement et la température remontera bientôt. Après le premier contrôle à Senonches nous avons du laisser partir les cyclos trop rapides pour nous et nous avons fait l'essentiel du reste du parcours sans trop de compagnie, mais nous avons plutôt bien géré les difficultés.

Face au vent et avec de nombreuses côtes jusqu'à Saint-Hilaire-du-Harcouet nous avons assuré en modérant nos efforts. Nous nous sommes appliqués à ne pas nous égarer car il a parfois été un peu difficile de trouver les bonnes routes. En effet les numéros des routes sur la feuille de route n'était pas toujours en accord avec les panneaux et notre carte pourtant pas trop ancienne ne semblait pas non plus en accord et dans ces cas le GPS est une aide mais il ne fait pas tout. Enfin les cyclos savent lire une carte et se repérer sur le terrain, donc pas d'égarement à déplorer.

Ensuite la nuit s'est bien passée mais le froid était plus glacial que nous l'attendions, c'est à se souvenir pour Paris-Brest-Paris. Au matin nous avons eu quelques faiblesses avec des envies de dormir, très passagères pour moi et un peu plus prononcées pour Thierry, mais avec quelques arrêts récupérateurs nous avons terminé "rapidement" avec le vent favorable. Nous sommes arrivés un peu avant 17h00 satisfaits de notre qualification pour Paris-Brest-Paris. Un premier essai bien réussi pour Thierry.

Un plateau repas était servi à l'arrivée et c'était un moment de pause bien agréable avant de rentrer chez nous.

Il ne nous reste plus qu'à maintenir ou améliorer notre forme pour espérer réaliser sereinement notre raid vers Brest fin août.

Le brevet de 600 de Montigny est un brevet sérieux, avec 5590m de dénivelé on est dans le profil du Paris-Brest-Paris.
Par curiosité je suis allé vérifier le dénivelé du brevet de Noisiel que j'avais fait en 2007 : 2600m, trop facile!

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Départ à 4h30 dans le froid et dans la nuit
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Thierry à la sortie de la nuit arrive au premier contrôle à Senonches, aux portes du Perche célèbre pour ses chevaux, mais aussi pour ses collines dures aux jambes.
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Un peu de tourisme avec un passage devant le château de Carrouges ou le lac et le casino de Bagnoles-de-l'Orne.

BRM 600 - Verberie les 18 et 19 juin 2011.

Une Abeille : Claire

Salut.

Pour ma part ce fut un brevet idéal à faire en vélo couché : fort vent de face sur 300 km puis vent dans le dos le lendemain. J'ai roulé seule sur les derniers 450 km, dont 2 heures la nuit, avant d'arriver à l'hôtel que j'avais réservé. Malheureusement tout était fermé, je me suis retrouvée à la rue à 1h du matin sous la pluie... Coup de bol, l'église était ouverte!! Je me suis donc reposée 4 bonnes heures dans ma couverture de survie allongée dans une stalle en bois sous un vitrail...Grosse fatigue aujourd'hui mais pas de douleurs particulières... Je me suis inscrite pour le départ libre des 90h à 21h le 21.
Bises

Claire

Compte-rendu détaillé quelques jours plus tard :

Départ 4h du matin, on est une vingtaine à prendre la route. Il bruine déjà et on sent déjà le vent de face qui devrait nous accompagner sur les prochaines 250 km. Je pars avec Bruno dans la nuit. Ça faisait longtemps qu'on n'avait pas roulé ensemble et ça me fait bien plaisir. A Creil le groupe de Verberie nous retrouve et nous guide sur quelques km. J'ai un peu de mal à suivre et m'adapter au rythme d'un peloton de VD mais Bruno peut se mettre un peu à l'abri. Première pause thé pour Bruno, le groupe de Verberie nous passe à ce moment. On continue dans le Vexin, je sens un peu de vent de face mais rien de très gênant, alors que Bruno le ressent davantage.

Premier contrôle à Vernonnet, puis c'est plat et un peu protégé du vent. A Gaillon Bruno s'achète de quoi déjeuner (moi j'ai environ 5 kg de bouffe dans les sacoches), puis les choses sérieuses commencent. Vent pleine poire, grosses bosses... On s'arrête pique-niquer juste après Vernon mais on ne tarde pas trop car ça caille vraiment. En repartant on prend une averse bien sordide, pluie pleine tronche, vent, etc... Bruno a vraiment du mal à suivre sur les longues lignes droites bien découvertes de l'Eure. Moi je ne sais pas trop quoi faire. J'attends un peu à un rond point, mais je suis congelée en plein vent dans mes fringues mouillées, je décide de continuer jusqu'à Orbec, le prochain contrôle. Encore des lignes droites en plein vent, mais j'arrive à maintenir une moyenne de 19-20 km/h sans trop forcer. 

A Orbec, je papote un peu avec la boulangère et je mange un bon morceau. Toujours pas de Bruno... C'est le dilemme, j'appréhende de rouler la nuit après les accidents récents, je voudrais dormir le plus possible cette nuit (en VH j'ai vraiment des coups de barre pires qu'en VD), il y a encore 160 km avant l'hôtel, alors qu'il est déjà 16h. Je voudrais profiter du jour autant que possible pour avancer. D'un autre côté, abandonner Bruno... Et sans téléphone pas moyen de savoir où il en est. Finalement je décide de continuer jusqu'à Houlgate. Je roule sur des routes familières, que j'ai déjà empruntées lors de mes stages d'entrainement commando en Normandie du côté de Caen. Le vent est moins défavorable par contre ça grimpe davantage. Les averses se succèdent. La sortie de Lisieux est bien galère, grosse bosse sur une grosse route... Puis je retrouve des petites routes bien sympas dans le Pays d'Auge, et enfin... la mer... et le vent dans le dos...Ah la la ce que ça fait du bien...

A Houlgate pause à la boulangerie, je me prends une énorme tarte aux oignons pour le diner. Je demande à la boulangère si il y a un téléphone quelque part, et elle me prête gentiment son portable ! J'essaie de contacter Bruno mais pas de réponse, je laisse un message. Alors que je repars il re-pleut, la nuit ne va pas tarder à tomber, grand moment de solitude. Je décide quand même de continuer tant qu'il fait jour et de recontacter Bruno à Pont-Audemer. Toujours pas mal de bosses mais avec le vent dans le dos ça aide ! J'arrive à Pont-Audemer à la nuit, mais impossible de trouver un téléphone qui marche avec une carte... Donc pas moyen non plus de contacter l'hôtel. Bon. Pas le choix, faut continuer ! 35 km, ça fait 2 heures maximum, c'est parti. Ça grimpe pour sortir, puis il fait vraiment nuit et je commence à m'endormir sur le vélo. Dur, dur... Je regrette vraiment d'avoir abandonné Bruno. J'atteins enfin le Pont de Brotonne, au moins il y a de la lumière, ça me réveille ! Presque arrivée, encore 3 km de montée, sous la pluie, et voilà l'hôtel.

Et là, personne, rien... personne à la réception, personne nulle part. Je tape à la porte, rien... Encore un moment de solitude, il est 1h du matin, je suis crevée, il fait froid, il y a du vent, il pleut et je suis trempée. Je vais jusqu'au village pour chercher un abribus ou une banque pour dormir un peu. Et là, miracle ! L'église est ouverte... C'est l'endroit rêvé, je serai au calme, en sécurité, à l'abri... Je rentre le vélo, mets mes vêtements secs, déplie la couverture de survie et m'allonge dans une stalle en bois (bien mieux que la pierre pour dormir !), sous le vitrail de St Jacques le Majeur. J'ai l'impression de peu dormir et de passer mon temps à essayer de me réchauffer et changer de position, mais lorsque je me réveille il fait jour ! Finalement j'ai bien dormi ! Un peu vaseuse quand même au réveil, pas moyen d'avaler quoi que ce soit. Je range tout et quitte mon "hôtel". Les premiers 30 km sont durs, rien dans les jambes et envie de vomir. A Cany-Barville je ne me sens vraiment pas bien, mais je prends un thé et arrive à avaler quelques biscuits. Je bavarde un peu avec un petit jeune encore bien bourré qui est vraiment impressionné et tente même un petit coup de drague. "Désolée pas le temps, faut que j'y aille, j'ai un 600 à finir !" Ça va mieux après la pause, c'est plat et vent dans le dos. Ça avance bien, encore quelques traversées de rivière mais je suis rapidement à Envermeu.

Je fais les courses au Shoppi et bavarde avec un gamin très intéressé par le vélo. En repartant je croise l'assistance du groupe de Verberie qui m'annonce que le groupe est derrière moi, pas très loin ! Et moi qui pensais être loin derrière tout le monde ! Ils m'apprennent aussi que Bruno a abandonné hier soir, argh pas cool. Je m'en veux de l'avoir laissé. Ils m'offrent un café et je repars. Encore des petites routes sympas, et une dernière bosse ! A Conteville je suis sur le parcours du 600 d'Auffay, mais je ne croiserai personne (ils sont probablement tous passés) Je commence à reconnaitre les routes, c'est plat, vent favorable mais route de très mauvaises qualité ! Avec les vibrations mes sacoches viennent souvent toucher la roue arrière, je m'arrête plusieurs fois pour régler tout ça.

Dernier contrôle à Grandvilliers, un groupe de gamins en BMX vient me poser plein de questions sur mon vélo. Echanges très sympas, ils me disent qu'ils en ont vu plein la semaine dernière ! C'est presque la fin, encore quelques bosses mais tout va bien. A Estrées St Denis je m'arrête au kebab en l'honneur de Jean-Lou et dévore une barquette de frites. Je reconnais les routes maintenant, je passe la pancarte Verberie à 19h10, c'est fait ! Je suis bien accueillie à l'arrivée, il n'y a plus qu'à ranger toutes mes affaires dans mes deux petites sacoches pour repartir à la gare. Le groupe de Verberie arrive peu après, ils ont réussi à rouler à 11 et tout le monde est arrivé. Ils sont impressionnés par le fait que j'ai roulé 450 km seule et en autonomie, mais moi je suis impressionnée qu'ils aient roulé à 11 sans laisser personne derrière...

Retour à la gare, 45 mn de train, puis traversée de Paris... Encore des pb de sacoches qui touchent la roue, un inconnu sur le bd Magenta me dépanne spontanément de 2 tendeurs pour les faire tenir... Encore un "random act of kindness" pour terminer ce brevet. 

C'était donc un BRM riche en péripéties, qui ne s'est pas du tout passé comme je m'y attendais. J'ai regretté la compagnie de Bruno (qui m'a ensuite dit qu'il avait trop peu d'entrainement pour ces conditions difficiles et que j'avais bien fait d'y aller), mais je n'ai pas vraiment souffert de la solitude sur ces 450 km solo. J'ai réussi à me débrouiller pour dormir, manger, trouver ma route... J'ai apprécié les multiples rencontres provoquées par le vélo couché. A chaque fois que j'ai demandé mon chemin ou un renseignement on m'a répondu avec le sourire (le fait d'être en vélo couché+être une femme doit pas mal aider). Physiquement pas de problèmes. Finalement, un grand merci au club de Verberie, super accueil et bonne ambiance...

Claire

BRM 600 - Longjumeau les 18 et 19 juin2011

Une Abeille : Joël

Bonjour, à tous

Pour ma part ce fut un brevet dur.
Au départ on était environ 60. Comme j'ai besoin de temps pour lancer la machine, je me suis retrouvé assez vite seul. Après Ivry la bataille, le vent nous attendait. Avec des rafales 55 km/h. A certain moment j'ai mis une heure pour faire 15 kilomètre.(si, si) En plus 2 crevaisons, un problème de câble, j'ai finit par accumuler un paquet d'heures de retard.

Conséquence, pas d'arrêt pour le midi et réduction du temps de nuit. Après Condé sur Noireau c'était les bosses rien de méchant. Lors de la nuit, la pluie est venue jouer les troubles fêtes.
Quand il pleut la nuit  je suis ébloui par les feux des voitures. J'ai un peu dormi vers 4 heures du mat, vive la papillote pour dormir !

Le retour fut plus facile avec le vent dans le dos.  J'ai encore eu des problèmes aux genoux à partir de 300 kilomètres. J'ai fini tous juste.

Ce matin ce fut l'horreur au taf entre le manque de sommeil et les douleurs articulaires. Maintenant je me pose des questions dois je continuer ? J'ai pourtant pris le soin de reculer la selle et de changer les pédales.
Mes douleurs sont-elles liées au cadre ? En 2007 le cadre de vélo était un 57 celui là est un 54. Ou est-ce que je change et je prends la randonneuse noire et je retire les garde-boue et les porte-bagages ?

Parmi vous quelqu'un connaît un médecin qui aime et pratique l'endurance genre multi-raid ?

Joël

Quant à Patrice :

Qualifié et inscrit, j'ai fait le 600 de Mours (dénivelé 4850 m d'après mon Garmin) dans des conditions météo somme toute assez raisonnables.

Patrice

Compte-rendu détaillé quelques jours plus tard.

Samedi matin,lever 4 heures après 8h de sommeil (merci Stilnox). Une bonne heure de route, je suis dans les temps... pour attaquer les 20' de queue alors que personne n'attendait à la table des non inscrits !

Je pars à 6h10, avec Dominique d'Amiens, monté sur un vh incroyablement bas...Je n'avais pas encore trouvé meilleur que moi en vitesse de descente, là c'est fait. Dominique est un pur de dur de vrai de vrai: pas une seconde d'arrêt en trop aux contrôles, rythme soutenu et régulier...

La journée se déroule au mieux, si toutefois on fait abstraction d'un gros chien noir en liberté qui me saute dessus, mais qui, vraisemblablement dérouté par le vélo couché, n'a pas dû savoir où mordre, ayant perdu ses repères. Bref, j'ai aboyé avant lui, et bien plus fort qu'il n'aurait plus le faire, il m'a donc déséquilibré, sans autre conséquence.

Le vent est plutôt défavorable jusqu'au Tréport. Une sévère côte à la sortie de la ville, la récompense c'est une longue descente vent dans le dos vers Saint Valéry. A Rue, nous passons devant une table avec boisson et nourriture que nous  pensions dressée pour un club, comme plus tôt en passant à Orchies.
Nous entendons des cris insistants, mais la mécanique intellectuelle ne se remet laborieusement en marche qu'au rond-point suivant: annonce dans le forum+cris+panneau CCM, ça doit être un contrôle secret. Bien vu!. Demi tour, donc. Toujours avec un assez violent vent de dos (mais progressivement moins apprécié au fil des kilomètres parce qu'il nous fait redouter l'instant du demi-tour), nous arrivons à Equhien: la boite aux lettres sera préférée au bistrot du port, rapport aux 80 mètres de dénivelé supplémentaires. Un coup de bistrot à Boulogne, un autre à Wissant et nous arrivons à Calais vers minuit. J'ai vérifié que les deux Edelux donnaient du feu de dieu: pour peu que la route ne soit pas trop sinueuse et que le revêtement paraisse fiable, je suis à 60-65 dans les descentes...

A Calais, Dominique a prévu de s'arrêter à l'Auberge de jeunesse. Après une hésitation, je décide de rouler encore deux heures. La suite, se sont les sempiternelles interrogations métaphysiques dans la solitude, la nuit noire et les épouvantables séries de bosses non loin de Montreuil: "qu'est-ce je fous là ? Dans quel état j'erre ?... Ce brevet, j'essaie de le finir par principe, mais pas de PBP cette année, etc.".

Je m'installe dans ma couverture de survie sur un bas côté, mets le réveil pour 4h30. Evidemment, la mi-pluie mi-bruine se manifeste à peine suis-je allongé. Je méprise. A l'heure dite, le réveil sonne, et je n'ai pas conscience d'avoir dormi. D'un autre côté, je ne m'imagine pas m'être tortillé pendant deux heures pour trouver le sommeil. J'en conclus que j'ai dormi au moins un peu. Le redémarrage est un peu poussif, mais les pavés de Montreuil sur mer correspondant aux injonctions de Marcel Garmin ont l'avantage de me décoller la pulpe du cerveau, comme disent mes copains malveillants.
Et puis après Montreuil, une poussée vers l'est rend le vent plutôt favorable, au moins jusqu'à Auxi. Après, on se sent franchement sur le retour, avec les (pénibles) traversées d'Amiens et de Beauvais. Le 400 s'était passé comme dans un fauteuil, mais là, le bas de la colonne me fait souffrir. Il va falloir retoucher à coup de mousse la cambrure du siège.

Arrivée vers 19h30. Avec l'âge, j'ai pris l'habitude lors des brevets de ne plus m'étonner d'arriver dans les derniers. Mais là, j'étais plutôt dans les 70 sur 115 inscrits. J'en conclus que les vélos droits ont vraiment du souffrir du vent au retour. Et Marcel (Garmin) évoquait les 4800 mètres de dénivelé. On est clairement au niveau de dénivelé d'un PBP (5250 m).

Malgré tout, j'étais à l'heure ce matin au bureau...

Patrice


"Le Cyclotourisme, un art de vivre"