Premier voyage itinérant à tandem

Du 14 au 17 juillet 2010

Le tandem acquis l'année dernière n'avait pas de porte bagage et limitait les sorties à la journée, avec un petit sac de guidon. Equipé cet hiver par Olivier Csuka des Cycles Singer de deux porte-bagages, on peut maintenant y accrocher solidement un sac de guidon et deux petites sacoches à l'avant ainsi qu'un superbe sac de selle Carradice, très vintage, comme le tandem sorti des ateliers Herse voici quelques dizaines d'années.

Deux jours de congés accolés au 14 juillet et nous voilà sur les routes de la Seine et Marne et de l'Aisne pour terminer la visite des sites du Brevet des Provinces Française de ces deux départements et finir le tour de la province d'Ile de France.

14 juillet : Bussy-Saint-Georges - Provins - 75 km

Les prévisions météo ne sont pas bonnes mais au matin du 14 juillet le ciel n'est pas encore trop menaçant.
Pour éviter de traverser Paris et ses banlieues nous prendrons le RER jusqu'à Bussy-Saint-Georges où l'orage éclate alors que nous mettons le pied sur le quai. Heureusement la gare est couverte. Quelques minutes d'attente et les nuages sont partis, il fait frais pour la saison mais la voie est libre pour aller dans la campagne où les moissons vont bientôt commencer.

Nous arrivons à Blandy-les-Tours au moment du pique-nique à l'ombre des remparts. Enfin à côté puisque d'ombre point, car de nombreux nuages ont envahi le ciel. Le château est fermé, pas de visite, mais l'extérieur de l'imposante forteresse mérite déjà qu'on s'attarde devant. Nous visitons l'église Saint-Maurice qui est ouverte et nous décidons de repartir rapidement car les nuages deviennent menaçants.

Pour essayer d'échapper à la pluie nous modifions l'itinéraire afin de ne pas aller directement sous l'orage. Avec cette évolution du parcours improvisée, la sortie de Blandy est laborieuse et on se retrouve dans une impasse, à l'entrée d'une carrière, à l'orée d'un bois. L'orage éclate violemment, il n'y a que les arbres pour nous abriter, mais cela ne suffit pas et nous sommes bien mouillés quand la pluie cesse. Nous retrouvons le bon chemin et décidons de faire route directe vers Provins où il est prévu de faire étape. Les averses passent, on s'arrête parfois quand il pleut trop fort et qu'un abribus nous propose un moment de répit. Dans un souci de sécurité nous avons allumé l'éclairage arrière pour que les voitures nous voient et ne nous bousculent pas. 

Arrivés à Provins la dernière averse s'arrête enfin. Nous allons d'abord à l'hôtel prendre une douche chaude et mettre des vêtements secs, avant d'aller visiter la cité médiévale avec ses remparts construits du XIème au XIIIème siècles, ses vieilles maisons, la collégiale Saint-Quiriace et la célèbre tour César.

La pluie a encore rafraîchi l'atmosphère et nous dînerons à l'intérieur. Demain les chaussures devront sécher en pédalant, s'il ne pleut pas. Une satisfaction en ce jour bien arrosé, le sac Carradice est bien étanche !

15 juillet : Provins - Château-Thierry - 85 km

Ce matin il fait frais mais le soleil est revenu. Une lecture attentive de la carte est nécessaire pour quitter la ville par la petite route prévue.

Encore beaucoup de champs de céréales avec parfois des coquelicots. Nous arrivons à Jouarre au moment de la fermeture de l'abbaye bénédictine, nous nous contenterons de la visite extérieure et nous visiterons l'église.

Il est trop tard pour trouver un magasin d'alimentation ouvert alors nous profiterons d'un restaurant au bord de la Marne à La Ferté sous Jouarre.

L'après-midi sera facile, nous longerons la Marne jusqu'à Château-Thierry, avec un fort vent favorable. Les premières vignes apparaissent vers Charly sur Marne, nous sommes déjà dans le vignoble de Champagne, les maisons sont cossues et les villages semblent prospères.

Arrivés tôt nous avons le temps de visiter Château Thierry avant d'aller à l'hôtel avec terrasse au bord de l'eau.

16 juillet : Château-Thierry - Laon - 75 km

Ce matin il est facile de sortir de la ville car hier nous sommes passés devant la route et avons fait attention à l'itinéraire pour la retrouver. Enfin facile ce n'est qu'une façon de parler car ça monte pendant au moins deux kilomètres.

À Fère-en-Tardennois, halte à la halle historique et achat pour le pique-nique que nous ferons aux pieds des ruines du château féodal dans la forêt. Etonnant château du XIIIème siècle au sommet d'une butte artificielle où on accède par une galerie couverte du XVIème siècle. À la même époque est construit un nouveau château qui a été transformé en hôtel de prestige en 1956, chambre single à partir de 150 euros et petit déjeuner buffet à 22 euros !

Quelques côtes encore, notamment pour sortir de la vallée de l'Aisne et arriver au chemin de Dames. Arrêt à la Chapelle de Cerny-en-Laonnois, élevée à la mémoire des victimes des rudes combats qui se sont déroulés en 1917 sur cette crête stratégique. Quelques panneaux rappellent l'horreur de la guerre. Un moment de recueillement au cimetière nous fait réfléchir sur la guerre et les hommes qui provoquent ces conflits. Plus jamais ça a-ton dit, mais arrivera-t-on à jour à la paix universelle et au respect mutuel ?

Laon apparait au loin, au bord de la vallée de l'Ardon, et pour y aller nous voici partis à vive allure dans une superbe descente qui permet d'apprécier l'avantage du tandem dans le bon sens de la pente. Seulement la vieille ville avec ses remparts, ses rues pavées, ses vieilles demeures et sa cathédrale se trouve au sommet d'une butte qui montre alors le point faible du tandem. Enfin le nôtre nous autorise à monter assez vite.

Une pause à la terrasse d'un café sur le parvis de la cathédrale nous permet de récupérer après cette longue ascension. Un passage à l'office du tourisme nous montre le chemin du cloître et nous récupérons un plan de la ville qui nous aidera à nous diriger vers les différents monuments historiques.

17 juillet : Laon - Crépy-en-Valois 83 km + 18 km pour rentrer de Paris - Gare du Nord à Rueil-Malmaison

Aujourd'hui le parcours nous mènera au frais dans les sous-bois le long des rivières, sur un parcours préparé pour éviter les plus grosses difficultés. Les arbres auront l'avantage de nous abriter du vent devenu défavorable depuis que nous faisons route vers l'ouest.

Soissons, visite de la cathédrale et du centre ville où l'on apprécie la rondeur des gros pavés. Une exposition de photos montre la cathédrale ruinée après les bombardements de la première guerre mondiale et les énormes travaux de reconstruction qui nous permettent d'admirer aujourd'hui ce joyau d'architecture.

A Chaudin encore un événement de l'histoire mouvementé de la région qui nous est rappelé. Une plaque évoque le 31 mai 1918 et le premier engagement des chars Renault FT du 501ème régiment de chars de combat qui vient d'être créé.

A Longpont les ruines de l'Abbaye et la porte fortifiée rappellent l'importance passée des lieux et les effets de la révolution française.

Pique-nique sous les arbres avant de s'élancer pour les derniers kilomètres en direction de Crépy-en-Valois.

Dernier arrêt touristique à l'abbaye de Lieu-Restauré avec son église du XVIème siècle et sa très belle rosace.

Encore une belle côte pour arriver au centre-ville et trouver la gare de Crépy. Pas de chance, le quai pour les trains en direction de Paris est celui du milieu et l'escalier pour descendre est haut et raide. Avec les bagages le tandem est lourd et l'exercice physique, il faut bien entendu remonter sur le quai et ensuite il faudra monter dans le train et là encore la marche est haute. Enfin on y arrive sans retirer toutes les sacoches.

Arrivés à la gare du Nord nous ne voulons pas affronter les innombrables escaliers sur notre itinéraire par les transports en commun. Nous rentrerons donc à la maison par la route et d'abord les pistes cyclables parisienne. Une fois à droite des voitures, une fois à gauche, parfois sur le terre-plein central avec de multiples chicanes. Voilà un bel exercice d'équilibre et de maniabilité. En cette période estivale il n'y a pas trop de voitures et nous arrivons rapidement à la maison où il ne reste plus qu'à nettoyer le tandem généreusement sali par les pluies du premier jour.

Pour conclure on peut dire qu'avec ses porte-bagages notre belle machine nous permet d'envisager des voyages itinérants sans problème, surtout si on ajoute une paire de petites sacoches latérales à l'arrière. Voilà une expérience réussie qui en appelle d'autres.