Accueil Organisations Programmes Souvenirs Annonces Pratique
  Compte-rendus Albums Archives Médaillés
Album photos Film     À imprimer
Photo du haut
Compte-rendu Flèche Paris Brest
4 au 10 Septembre 2024
700 kms, 6900 m dénivelé+
Participants : Jean-Pierre Héricourt, Laurent Mascaron (rédacteur du CR)
par Laurent Mascaron
https://www.abeille-cyclotourisme.fr/souvenirs/2024-09_fleche_de_brest.html

Mercredi 4 septembre : Puteaux – Neron (28)

80 kms depuis Puteaux (108 kms avec l’aller-retour pour dîner au restaurant à Maintenon)

RV avec Jean-Pierre devant notre immeuble à Puteaux pour donner le coup d’envoi de notre raid cyclotouriste vers la capitale du Finistère : je vois à 10h avec plaisir débouler un clone moderne et souriant de Raymond Poulidor dans son beau maillot violine MERCIER HUTCHINSON, comme au bon vieux temps du cyclisme des années 60-70 !!

Mon fils Paul (26 ans), qui a retardé son départ au bureau pour nous dire au revoir, immortalise ce moment de joie et de convivialité, sous un soleil prometteur.

Contrairement à ma randonneuse avec sacoches, mon coéquipier est armé d’un vélo léger pourvu d’un « bikepack » très moderne et fonctionnel à l’arrière de la selle, sans oublier un GPS toujours précieux dans les faubourgs des grandes villes…

Départ pour Brest avec Raymond Poulidor

photo du départ

Nous partons sur des routes bien connues vers Ville d’Avray et le monument Pershing en direction de Versailles où nous recueillons notre premier tampon de la Flèche à l’Hôtel de ville.

LaurentSortie de la cité aux beaux immeubles du temps de Louis XIV puis traversée de la banlieue, avec ses nombreux rond-points et ses zones commerciales peu hospitalières, sous la houlette du GPS de Jean-Pierre.

A partir de Jouars flotte un air de campagne avec quelques grosses fermes en bord de route : nous atteignons Tremblay-sur-Mauldre à 12h45 puis Bazoches sur Guyonne et la maison Jean Monnet à la sortie du village, avant de pique-niquer sur une petite place pavée et ombragée à Montfort l’Amaury, juste derrière l’Office du Tourisme où nous apposons le deuxième cachet de la Flèche.

Nous filons ensuite à travers la forêt de Rambouillet jusqu’à Faverolles et sa grosse église en cours de restauration.

Le paysage fait ensuite place à des champs de céréales.

Nous parvenons à 17h30 au bourg endormi et vieillot de Nogent le Roi (km 81), pourvu de belles maisons à pans de bois qui mériteraient une réhabilitation, dans la rue principale face à l’imposant clocher de l’église St Sulpice ; la construction de cette église massive de style gothique flamboyant par le futur époux de Diane de Poitiers, jamais achevée, a débuté en 1495 et montre de beaux éléments d’architecture avec un intérieur richement orné de vitraux. Les armoiries des familles nogentaises ornent les clés de voûte.

Bouteille
La ferme du Colombier à Néron, à 4 km au sud d'Ormoy (km 86 de la flèche), est un lieu prisé pour les mariages mais n'offre pas de restauration sur place

Nous arrivons une heure plus tard à notre gîte du soir, la vaste Ferme du Colombier à Néron (28), à 4 kms au sud d’Ormoy (km 86 de notre Flèche), très prisée à la saison des mariages, avec un excellent accueil et une belle boutique de produits du terroir.

Nous prenons possession de notre coquette chambre sous les toits d’une dépendance après avoir dégusté une excellent bière locale (« secret de Louis XIV ») dans la cour de la ferme.

Hélas il nous faut ensuite repartir à vélo par des routes à travers champs vers Maintenon où nous dînons au succulent restaurant « La Rose des Sables », proche du château.

Une journée bien remplie après un retour à notre gîte dans la nuit noire, à la lueur de nos phares…

Jeudi 5 septembre : Néron – Mamers (72) : 109 kms

Pluie à verses en quittant la ferme après un somptueux petit déjeuner (miel de lavandin local, marmelade de pommes) ; routes de campagne sous la flotte avant une pause-café à Châteauneuf en Thimerais au km 105 où nous trouvons un abri salutaire ; mon entrée à la suite de Jean-Pierre, dégoulinant dans le bar et empêtré par la « montgolfière » constituée par ma cape de pluie gonflée par le vent de face sur la route, déclenche l'hilarité générale et suscite l’intérêt de nos voisins de table pour notre périple…

Flèche de
                Brest
Bibendum fait une pause à Châteauneuf en Thimerais
Flèche de
                Brest
Eglise de Mamers

Nous reprenons la route, la pluie ayant miraculeusement cessé, jusqu’à Senonches au km 121, où nous déjeunons et séchons au café Central, déniché par Jean-Pierre, avec un bon « osso bucco » maison, arrosé d’une grande bouteille de vin rouge de l'Hérault dans une ambiance sympa animée par une propriétaire méritante, sans doute davantage originaire du Tonkin que de la Normandie.

Nous croisons un cheval Percheron blanc dans un pré à gauche derrière une haie à Neuilly-sur-Eure, juste après notre entrée dans le département de l’Orne ; 3ème contrôle de la Flèche à la petite mairie sur la place centrale de Longny-au-Perche (au km 145), précédé et suivi de belles côtes dans un paysage bocager où pâturent des bovins allaitants (Charolais et leurs veaux, Salers). Des toboggans et autres montagnes russes se succèdent jusqu'à Mortagne-au-Perche, en haut de sa colline et de ses rues pavées, où je tamponne mon carton de voyage itinérant à l’Office du Tourisme.

Le relief s'atténue et nous filons par des routes toutes droites un peu avant d’arriver au gros bourg de Mamers (5800 habitants), classé « petite cité de caractère », terme de notre étape et sous-préfecture de la Sarthe, à 15 kms au sud de Blèves (km 183 de la Flèche).

Nous passons une belle église du XVIème sur le chemin de nos bungalows au « Camp hôtel », sortes de boites très bien aménagées intérieurement dans un « no-man’s land » en périphérie. Dîner copieux dans une bonne pizzeria sur la place du marché avant retour à pied à nos « tiny boxes » pour la nuit.

Vendredi 5 septembre : Mamers – Lassay-les-Château x (53) : 95 kms

Départ après le petit-déjeuner dans un café du centre- ville sur la place du marché, direction Contilly, Aillères-Beauvoir, puis traversée de la belle forêt de Perseigne (col des 4 gardes) avant de tomber au village de La-Fresnaye-sur-Chedouet sur un musée du vélo, vaste et aménagé dans un hangar moderne et prometteur mais malheureusement fermé.

Flèche de
                Brest
Musée du vélo à La-Fresnaye-sur-Chedouet
Flèche de
                Brest
Lassay-les-Châteaux

Nous contournons par le sud l’agglomération d'Alençon et nous frottons à une grosse et longue côte matérialisant la traversée des Alpes Mancelles à partir de Moulins-le-Carbonnel. Bascule au sommet, signalé par un panneau, puis arrêt touristique à St Céneri-le-Gerei (km 222 de la Flèche), sitôt franchie la rivière Sarthe par un vieux pont de pierre au fond d’une petite vallée suivie d’un raidillon avant de déboucher sur l’entrée du village ; cette bourgade est vraiment minuscule mais très pittoresque avec ses maisons de pierre d’un autre temps ; elle est classée parmi les « plus beaux villages de France » et grouille de touristes et de commerces chics sur sa petite place sommitale.

Après un arrêt et quelques pas dans les rues en pente pour se dégourdir les jambes, nouvelle côte jusqu'à St Pierre-des-Nids, site contrôle de la Flèche où nous tamponnons nos cartons dans un très bon petit restaurant de campagne où nous déjeunons en terrasse ; repérés depuis la rue grâce au maillot « vintage » de Jean-Pierre, nous sommes apostrophés par un cyclo local à la langue bien pendue qui vient de réussir en 2023 son 7ème Paris Brest Paris (!) et avec qui nous échangeons en sortant de la salle à manger après notre copieux repas…

Reprise de notre progression direction Pré-en-Pail puis traversée de la forêt de Pail par une très longue montée soutenue jusqu'à Villepail, interrompue par un arrêt inopiné en bord de route pour déguster des mûres bien savoureuses en lisière de bois. Nous arrivons sans tarder à Lassay-les-Châteaux (il y en 3 signalés sur la commune, classée comme notre étape précédente « petite cité de caractère, au km 259 de la Flèche). Visite guidée à 17h30 du beau château privé de Lassay aux airs de « Montmirail » dans le film « les Visiteurs explorent le temps » avec ses 8 grosses tours et quelques dizaines de moutons d'Ouessant qui paissent tranquillement dans ses fossés herbeux, avant une bonne bière sur la place centrale du bourg. Suivent 4 kms sur une grande route direction Ambrières-les-Vallées au milieu des prés où pâturent de nombreux troupeaux de vaches laitières jusqu'à la ferme de Belle Taille où 2 chambres confortables et une excellente table d'hôtes nous attendent.

Un grand Merci à notre hôtesse qui nous raconte avoir l’habitude de ravitailler et d’héberger les cyclos du Paris-Brest-Paris, pour qui notre aventure constitue une sorte de répétition !

Samedi 7 septembre : Lassay-les-Châteaux – Combourg (35) : 107 kms

Pluie soutenue sur notre route vers l’Ouest à partir d'Ambrières-les-Vallées (pont sur la Varonne), puis des trombes d’eau tombent du ciel à partir de Levaré ; jolie petite chapelle de Bercé en bord de route à Laignelet, juste avant d’arriver à Fougères (ville contrôle au km 316 de notre Flèche) où nous déjeunons et tamponnons nos cartons à la crêperie du théâtre, en profitant d’une accalmie des précipitations après 52 kms.

Le beau temps se gâte rapidement en début d'après-midi. Après une grosse côte au Vieux-Vy-sur Couesnon, Jean-Pierre et moi nous abritons de la pluie en rase campagne sous un toit le long du mur d’une grange de pierre ; surgi d’une maison isolée de l’autre côté de la route, un sympathique quadra avec un pull marin et au physique d'Astérix longiligne vient à notre rencontre avec son fils blondinet pour nous offrir de l'eau et 2 bonbons en nous conseillant de nous abriter sous une halle au lac de Sens-de-Bretagne (au km 345), quelques kilomètres plus loin.

Arrivés à cette petite agglomération où le ciel semble se calmer, nous hésitons sur la marche à suivre et sommes interpelés par un grand « simplet » local qui sollicite des détails sur notre voyage, fier de nous dire qu’il pratique lui-même la bicyclette, faisant le rapprochement avec le Paris-Brest-Paris ; il nous détaille très utilement l’itinéraire vélo qu’il nous conseille vers Combourg, terme annoncé de notre étape.

Un déluge s’abat sur nous à la sortie de Sens-de-Bretagne et quelques kilomètres plus loin, au hameau dit « La-Belle-Etoile », à défaut de trouver un abri « en dur » (type halle ou porche d’église), nous nous posons stoïquement sous la pluie qui redouble à un carrefour sous le feuillage peu protecteur d’un gros arbre au bord d’un fossé qui bientôt déborde à nos pieds.

Des habitants qui reviennent du travail à cette heure dans leurs pavillons le long d’une rue perpendiculaire à notre route nous aperçoivent alors que la pluie redouble et le miracle tant espéré se produit !!!

Flèche de
                Brest
Avec nos « Sauveurs » dans leur garage à La-Belle-Etoile
Flèche de
                Brest
Lac de Combourg depuis notre chambre

Un homme sorti de sa maison pour constater l’intensité des intempéries qui noient le chemin en face, nous fait signe et nous fait entrer dans son garage le temps que le gros de l'orage, et notamment une forte bourrasque de grêle, s'éloignent ; accueil chaleureux par son épouse, sa fille et les voisins venus aux nouvelles avec café offert, bien assis sur des chaises pliantes en compagnie d’un perroquet gris du Gabon « Popeye » qui reste coi face à ces visiteurs imprévus…

On s’échange des selfies et on se dit adieu une heure plus tard pour filer vers notre hôtel de Combourg, à 7 kms au nord de Dingé (km 360), sous une pluie qui a heureusement baissé en intensité… Reprise des intempéries sur des routes faciles et arrivée sous des torrents de pluie à destination où nous déposons nos montures à sécher dans le vaste garage de l’Hôtel du Lac, très confortable et bien équipé pour les cyclistes ; après une bonne douche, chaude cette fois, nous dînons d’excellentes crêpes dans un restaurant voisin et dormons comme des loirs.

Dimanche 8 septembre : Combourg – Moncontour (22) : 89 kms

Départ sous un ciel incertain direction la Chapelle aux Fitzméens puis le long du canal de l’Ille et Rance (jolies maisons de gardien d’écluses, dites « Napoléoniennes », aux encadrements de fenêtres de granit) ; je lève un héron cendré qui s’envole à mon approche en suivant le chemin de halage en direction de Tinténiac, où nous retrouvons l’itinéraire de la Flèche.

Canal de
            l'Ile et Rance
Canal de l’Ille et Rance (voie verte de Rennes à St Malo)

A l’entrée dans les Côtes d’Armor, le soleil éclaire les champs de maïs autour de Plouasne, entrecoupés de jolis étangs et de bonnes montées ; le porche majestueux du château de Couellan se dresse juste avant Caulnes où nous tamponnons le carton de la Flèche dans l’unique commerce ouvert en ce jour de marché (superette du centre-ville).

Nous déjeunons galettes-saucisses sous des tentes, en profitant de la restauration proposée par le club cyclo local ; la pluie s’installe et nos voisins de table nous souhaitent bon courage en ce jour de fête dominicale.

Route rectiligne en faux-plat montant jusqu’à Ereac (gros bâtiments de poules pondeuses) puis Langourla, avec de nombreuses fermes abandonnées et maisons de pierre en ruines en bord de route… Quelle tristesse que nos campagnes dépeuplées !

On distingue enfin, en haut de sa colline, le fier village médiéval de Moncontour (BPF 22 au km 443 de notre Flèche), classé « plus beaux villages de France » et terme de notre étape. Nous grimpons à notre gîte du soir, l’Hostellerie de la Poterne à travers des ruelles tortueuses entre les maisons de pierre. Nous sommes heureux d’y trouver un abri confortable, la pluie n’ayant pas cessé depuis le début de l’après-midi… Arrivés à 17h30, nous avons le temps de nous requinquer avant de gagner la place centrale pour un dîner de pâtes terminé par un verre de whisky breton (pour le moins raisonnable d’entre nous…) pour se remettre d’une journée bien trop arrosée…

Lundi 9 septembre : Moncontour – Saint Fiacre, à côté de Morlaix (29) : 124 kms

Après une ascension bien raide dans les rues pittoresques de Moncontour pour rejoindre l’itinéraire de la Flèche, arrêt à la chapelle du hameau de St Laurent avant Ploeuc-sur-Lié.

Laurent
            devant sa chapelle
Laurent devant sa chapelle

Passage 15 kms plus loin le long d’une énorme stabulation de vaches laitières juste avant le village du Bodeo, de 180 habitants, où Jean-Pierre a la curiosité de pousser la porte d’entrée de l’église, qui révèle les fresques de sa nef, magnifiques, devant nos yeux ébahis… Elle est couverte de peintures religieuses sur bois réalisées par un artiste de Pontivy entre 1720 et 1725. Récemment restaurées, elles offrent des représentations naïves aux coloris très subtils des saints vénérés à cette époque.

Nous poursuivons notre route, échelonnée de nombreuses maisons de pierre bordées d’hortensias au bleu profond qui s’harmonise parfaitement avec la couleur du ciel…

Traversée de Corlay au km 478, avec un clocher-donjon sur sa place centrale, et de l’enceinte de ses remparts en sortie de ville.

Côtes soutenues jusqu’à Canihuel et son vaste hippodrome aux hautes tribunes en rase campagne.

On file sur la départementale dont les bordures sont garnies de hautes fougères, d’une bosse à l’autre, jusqu’à Kerien (20 kms au sud de Guingamp) où nous trouvons au bout de 54 kms un providentiel restaurant « noir de monde », avec un super menu à 14,50€ sur la place centrale, face à la statue colorée d’un cheval de trait, qui commémore les ventes traditionnelles d’équidés qui avaient lieu lors de la fête locale.

Suite des « montagnes russes » jusqu’à Callac où nous tamponnons à l’hôtel de ville, face à une haute statue de bronze d’un cheval de trait Breton, nos cartons de Flèche au km 515, au grand amusement des deux employées de mairie, très coopératives et souriantes, et qui marchandent avec humour le précieux tampon que nous sollicitons de leur administration…

Montée raide, longue et avec un fort vent de face dès la sortie de la ville, en direction des monts d’Arrée, au milieu des bois, avec de nombreuses fermes en ruines jusqu’à Lanneanou où nous quittons les Côtes d’Armor pour entrer dans le Finistère, et dérivons de l’itinéraire nominal de la Flèche pour rejoindre notre hébergement.

Flèche de
                Brest
Belles fresques du XVIIIème à l’église du Bodeo
Flèche de
                Brest
Statue de bronze cheval de trait Breton à Callac

Descente vers Plongonven puis Morlaix que l’on atteint rapidement au fond de sa cuvette. Las ! Nous devons affronter 2 côtes courtes mais « gratinées » pour nous rendre à notre gîte du soir, suite à une erreur de géolocalisation due à l’existence de deux établissements du même nom aux 2 extrémités de la ville… Table d’hôtes dans un pavillon moderne situé dans un lotissement à côté du passage de la « Vélomaritime » chez un jeune homme charmant ; chambre vaste et très confortable à l’étage (chambres d'hôtes l’Echappée à St Fiacre).

Mardi 9 septembre : Morlaix – BREST : 93 kms

Petit-déjeuner dans une salle à manger de style salon anglais de la Compagnie des Indes avec du pain perdu et un très bon clafoutis. Après avoir échangé avec notre hôte sur les curiosités touristiques et le déclin économique de la ville de Morlaix depuis la fermeture de sa Manufacture de tabacs, nous partons visiter celle-ci et recueillir le tampon de l’Office du Tourisme sur mon carton de voyageur itinérant.

Belles maisons à pans de bois dans le centre historique de Morlaix dont la « maison de la Reine », seul exemplaire de « maison à lanterne » ouverte au public, avec son patio intérieur couvert (maison à « pond d’alez » du nom de la passerelle sculptée en bois faisant communiquer dans la cour les deux corps de bâtiments, malheureusement invisibles depuis la rue)… Un impressionnant viaduc ferroviaire surplombe la ville, décoré de jolies fresques dans le style de Gustav Klimt qui égayent l’atmosphère de cette cité ouvrière…

Sortie de ville cap au Sud via le Cloître St Thégonnec (homonyme trompeur du célèbre enclos paroissial, situé à St Thégonnec, à 15 kms de là…), où nous rejoignons l’itinéraire nominal de la Flèche au km 549 ; de petites routes au milieu des bois nous font déboucher sur la vaste abbaye cistercienne du Relec, fondée en 1132 au coeur des Monts d’Arrée, dans laquelle nous ne manquons pas de nous promener, dans un cadre très bucolique…

Rhubarbes géantes et hortensias bordent notre progression dans des paysages très verdoyants jusqu’à rejoindre la D 764, large artère peu hospitalière pour les cyclistes, qui contourne par une longue montrée régulière au milieu des bruyères le Roc Trévézel, second point culminant de la partie bretonne du Massif Massif Armoricain avec ses 385 mètres d’altitude…

Flèche de
                Brest
Vielle ville de Morlaix
Flèche de
                Brest
Manufacture de tabacs près du port de Morlaix

Sitôt effectuée la bascule pour plonger dans la descente vers Sizun, prochaine agglomération où nous espérons trouver à déjeuner, de gros nuages noirs apparaissent au loin, nous promettant une douche imminente ; vent et pluie nous accompagnent dans un « sauve qui peut » à fond les manettes pour échapper autant que possible aux intempéries… Arrivés à 14h pétantes à Sizun, nous sommes acceptés par le sympathique patron d’« Arrée crêpes », après un premier refus de la crêperie voisine, face au célèbre enclos paroissial… Nous y déjeunons très bien à prix modique et reprenons des forces avant de reprendre le fil de notre Aventure…

Flèche de
                Brest
Armée crêpes », une bonne adresse à Sizun
Flèche de
                Brest
Enclos paroissial au Tréhou

Beau retour du soleil sur le cimetière et église de pierre dans le village du Tréhou puis arrivée à l’abbaye de Daoulas pour tamponner le dernier contrôle de la Flèche avant Brest (km 593 de l’itinéraire nominal).

Le parcours devient ensuite très urbain et pénible avec le retour de la pluie et d’un vent très inhospitalier jusqu’à la traversée de la passerelle Albert Louppe, voie verte qui double pour les piétons et cyclistes le très photogénique pont de l’Iroise qui enjambe la rade de Brest ; nous prenons ici conscience avec les embrunts en « pleine poire » du débouché maritime de notre voyage et voyons enfin, de l’autre côté du bras de mer, le terme de notre voyage…

Flèche de
                Brest
Pont de l’Iroise aux portes de Brest
Flèche de
                Brest
Verre de l’Amitié rue de Siam, artère principale de Brest

Sous l’excellent guidage du GPS de Jean-Pierre, et de sa grande patience pour attendre son acolyte un peu perdu dans les nombreux ronds-points qui gardent l’entrée de la préfecture du Finistère, nous longeons les bords de l’Océan en contournant successivement le Port commercial Est puis Ouest, Océanopolis et le navire Océanique « Pourquoi pas » de la Marine Nationale, avant de déboucher rue de Siam où nous célébrons autour d’une bonne bière dans un pub Irlandais, malgré notre lassitude de cette journée maussade, le terme de notre Flèche.

Nous joignons sans tarder pour prendre notre douche le très chouette appartement de location (Appart Cosy les Capucins, 2 rue Pierre Ozanne) trouvé par Jean-Pierre sur Booking, situé dans un immeuble rénové au-dessus des cales sèches de Pontaniou de l’arsenal de Brest, face aux ateliers des Capucins, anciens chantiers navals reconvertis en centre commercial et culturel. Nous y dînons rapidement au bout d’une dizaine de minutes de marche à pied d’un burger-frites dans un fast-food devant un match de foot Allemagne-Pays Bas qui finit de nous endormir…

Total de mon compteur vélo depuis Puteaux : 725 kms et 6900 mètres de dénivelé positif.

Journée de tourisme à BREST le lendemain de notre arrivée :

Mercredi 10 septembre : Après une bonne nuit de sommeil au calme, nous sortons en quête d’un lieu où petit-déjeuner ; en l’absence de bars ou petits commerces ouverts dans le quartier, nous prenons le Téléphérique qui joint les ateliers des Capucins à la rue de Siam par-dessus le fleuve Penfeld avant qu’il ne se jette dans la rade de Brest au niveau du pont de Recouvrance. Après un petit dej sympa dans un café de cette rue très active, nous allons visiter l’imposant Château et musée national de la marine, qui regorge de trésors issus des arsenaux militaires développés par le roi Soleil et ses successeurs pour construire leur flotte de guerre face aux Anglais, notamment lors de la Guerre d’indépendance des Etats-Unis (1776) ... Nombreuses figures de proues en bois sculpté de taille imposante et autres souvenirs des périples des grands navigateurs autour du monde (Lapérouse notamment…) mais aussi de l’époque contemporaine comme le porte-hélicoptères Jeanne d’Arc, dernier grand navire issu de l’arsenal de Brest, ou les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins basés à l’île Longue, en face dans la rade.

Flèche de
                Brest
Donjon du château de Brest
Flèche de
                Brest
Gouverneur du Château au temps d’Anne de Bretagne

Déjeuner festif au Crabe marteau (qui porte bien son nom) sur le quai de la Douane puis quartier libre l’après-midi ; pour ma part balade au soleil enfin revenu sur le port de plaisance et visite de la Tour Tanguy et de son intéressant musée d’histoire locale, célébrée à travers les spectaculaires dioramas créés par un artiste local, par ailleurs Peintre officiel de la Marine.

Retour à l’appartement après un œil sur le Canot de l’Empereur Napoléon exposé aux ateliers des Capucins, suivi d’une déambulation sur les pavés de la rue Malo à deux pas, qui jouxtait l’ancien Hospice Royal où étaient logées au XVIIIème siècle les prostituées de Brest, pour des raisons au moins autant sanitaires que charitables… Sur le chemin vers notre appartement s’allonge la façade de l’ancienne maison d’arrêt maritime de Pontaniou, construite en 1805, dont les fenêtres portent de fortes grilles, une plaque commémorative sur ses murs évoquant le souvenir des résistants qui y furent internés lors de la libération de la ville en 1944…

Nous nous retrouvons Jean-Pierre et moi à l’appartement avant de partir dîner à la Crêpe Flambée, aux garnitures généreuses et à l’excellent cidre pression, pour clôturer cette journée de récup avant notre retour en TGV + vélo non démonté le lendemain.

FIN DE L’AVENTURE

--

--




"Le Cyclotourisme, un art de vivre"