Dimanche 22 avril 2018 (Jean-Pierre)

1ère étape 99 km Cherbourg Bricquebec

Nous sommes arrivés hier soir, dernier jour de la flèche Paris - Cherbourg, à l'hôtel Kyriad de Cherbourg.

Kyriad Cherbourg Equeurdreville
200, RUE DE LA PAIX
50120 CHERBOURG EN COTENTIN
+33 2 33 01 58 00 ou 0892 23 48 13

Aujourd'hui, on quitte Cherbourg en faisant le détour par Bricquebec pour nous rendre à St Sauveur le Vicomte (BPF 50) pour voir son Château. Au milieu de la nuit, le réveil de l'hôtel sonne à 6h15, ça réveille! Ensuite, le réveil de Laurent sonne à 7h15. C'est mieux!

Petit dej réglementaire, mais à 8h, vélos chargés. Au moment de charger, le vélo de Laurent prend toute la place, et se cramponne au mien par son énorme cadenas. Impossible de charger. Encore 3/4 d'heures et on se met en route. Je constaterai plus tard qu'il ne faut jamais prendre comme argent comptant un itinéraire de relais de France. Ces itinéraires ne sont en effet pas au standard de qualité auquel nous a habitués l'ACP. On quitte Cherbourg par l'autoroute et on prend la D45 vers la Hague. Paysage superbe, en mer et dans la campagne environnante. On sent l'approche de la Hague: les fermes sont plus riches et les éclairages publics sont luxueux.

Pointage BPF 50 à Auderville. Le homard y est au menu, à 45€ par personne (un homard). On longe en vitesse l'usine de retraitement de déchets nucléaires et on file à Beaumont Hague avant la fermeture de la seule épicerie de la région. Courses. Ensuite, on commet l'erreur de suivre le parcours, sur une départementale au trafic chargé. Il y a tellement de relief qu'on se croirait en montagne. À la pause de midi, au bord de la rivière sous l'église d'Helleville, on en est déjà à 630 m d'ascension verticale, parfois par des pentes de plus de 10%.

Les Pieux, milieu d'après-midi : dans un un café, la dame du bar nous dit que "c'est fermé". Les habitués sont pourtant tous la, cramponnés au comptoir. On se fait chasser sans explication. Certains des gars du comptoir, semble-t'il complètement bourrés, sont carrément grossiers. Jusqu'au prochain café, "chez les filles", qui nous reçoit plus chaleureusement. La journée a débuté par grand bleu. Maintenant, c'est fini : on est dans une brume épaisse. Il fait froid et on a du errer de café en café.

C'est fini, aussi, la confiance aveugle dans le talent des traceurs pré-ACP de ces relais de France. On ne suit plus le parcours. On l'a quitté pour partir, à la carte, sur des routes minuscules de campagne. C'est le jour et la nuit avec les tracés officiels. On revit. Mais il faut bien la carte et Mr Garmin pour ne pas se fourvoyer. On gravit ainsi quelques montagnes, et on arrive à Carteret, où Laurent pointe les cartons de relais de France. Je veux photographier une vache de Jersey qui me sourit dans l'embarcadère, mais hélas ! le téléphone capitule. Plus de jus. Dommage !

Un thé du soir et il est temps de se mettre en route, par la grande route, pour arriver chez la dame entre 18h00 et 18h30. Mauvais choix de parcours, encore. Trop de véhicules qui nous rasent les moustaches.

18h20, nous arrivons. Un resto a l'entrée, un panneau pour un resto face au Château, et nous, nous allons dîner au Château. C'est du moins ce que nous croyons. Arrivée triomphale chez la dame, on se congratule mutuellement, la dame va téléphoner au Château pour nous réserver une table a 20h. Laurent bavarde, je prends la douche.

Laurent a toujours su qu'on ne trouverait pas à dîner un dimanche soir. Et voilà que, au sortir de la douche, le temps s'est réfrigéré. Laurent a parlementé avec la dame. Il en ressort que le Resto de l'hôtel du Château est fermé car on est dimanche soir. Patatras ! Pas d'alternative simple. Pas de solution piétonne. Je prends le 2° quart de la négociation encore à conclure avec la dame. Elle nous a réservé dans un petit resto juste avant Valognes. Elle nous y mènera et son mari abandonnera la télé pour passer nous prendre au retour, en conduisant de nuit. Le soleil se couche a 21h 06 et il fait nuit noire 1 h après. La nuit tombe en effet plus lentement qu'en été car le soleil est plus en pente maintenant. D'aucuns diraient que le sinus de son angle d'incidence en est plus riquiqui.

Dîner excellent, qui revigore après toutes ces côtés raides. Nuit. Demain petit dej à 7h45. Ce sera jour de marché, la dame ira chercher son pain à pied. Par rapport à aujourd'hui, la route sera facile.

Mesnil Denise (Chambres D'hôtes) 02 33 52 33 13
14 r Bricqueville, 50260 BRICQUEBEC EN COTENTIN

Dîner sauf dimanche soir: L'Hostellerie du Château
4 cour Château, 50260 BRICQUEBEC EN COTENTIN
Tél : 02 33 52 24 49. Dimanche soir, c'est à Valognes

Jean-Pierre

Lundi 23 avril 2018 (Laurent)

2ème étape 71 km Bricquebec Coutances

Nous quittons sous un ciel gris notre chambre d’hôtes de Bricquebec, tenue par une charmante vieille dame et son mari, et gravissons dès le seuil de la cour une longue côte à travers les rues de la ville, en direction de St Sauveur le Vicomte. Après en avoir monté une bonne partie, Laurent, sans doute mal réveillé au départ, s’aperçoit qu’il a oublié à la chambre certains sacs « porte-bonheur » de ses premières Flèches et nous perdons demi-heure à un aller-retour avec nos montures après avoir téléphoné à notre logeuse qui a mis de côté ces reliques pour que nous les reprenions.

Bricquebec

St Sauveur le Vicomte

La route droite et légèrement vallonnée nous mène en haut d’une colline à ce gros bourg, BPF de la Manche, où un beau château médiéval à l’entrée abrite l’office de tourisme. Pas de chance il est fermé le lundi et nous allons chez un fleuriste recueillir le précieux tampon sur la recommandation du sympathique café d’en face qui en est dépourvu et renvoie sur sa voisine la responsabilité de sacrifier à cette étrange coutume cyclotouriste.

Après avoir fait nos emplettes pour le pique-nique (fromage local « Trappe de Bricquebec », moins savoureux que l’excellente tomme de l'abbaye cistercienne de la Coudre à Laval dégusté la veille) nous passons devant le musée Barbey d’Aurevilly, écrivain du XIXème siècle natif de la commune et auteur de romans et nouvelles fantastiques parfois portées à l’écran. Nous nous arrêtons devant la cour du collège de l’abbaye, à l’allure quasi-militaire et toujours en service à la sortie de la ville, dans la direction de La Haye du Puits.

L’habitat se fait clairsemé et nous entrons dans les terres basses et humides de la Réserve naturelle de la Sangsurière, au nord du Parc naturel régional des marais du Cotentin. Grâce au GPS de Jean-Pierre nous quittons la Nationale par de jolies petites routes parallèles perdues entre les haies du bocage pour rejoindre Doville puis La Haye du Puits. Nous trouvons ensuite un endroit pour pique-niquer à l’abri du vent dans le cimetière de l’église de St Germain sur Ay (pas très confortable mais les défunts sont accueillants) et nous réchauffons d’un café bienvenu au bar-épicerie-bazar-presse, unique commerce au centre du village.

St Germain sur Ay

Blainville

Nous atteignons enfin Blainville sur mer et ses petites rues bordées de belles villégiatures et vielles maisons restaurées avec goût, entourées d’arbres en fleurs et de jardins où paissent parfois quelques moutons.

Nous prenons à 15h30 un thé en terrasse à Agon Coutainville, station balnéaire et lieu de contrôle du Relais de France de l’Audax Club Parisien «Cherbourg- mont Saint Michel », face à la Manche et aux îles anglo-normandes où on distingue très bien Jersey et les îles Chausey.

Après avoir dû faire la queue au bureau de poste pour tamponner nos cartons du Relais, et avoir donné quelques explications au préposé derrière son guichet, nous nous dirigeons par de petites routes tranquilles vers Gratot puis Coutances que nous atteignons à 17h15. Jolie ville ancienne au sommet d’une butte barrée par la masse imposante de sa cathédrale et de ses vieux immeubles. Attirés comme par un phare, nous montons avec entrain la dernière côte de la journée pour déguster une bière d’abbaye à la Taverne du parvis face à la cathédrale avant d’en visiter rapidement l’intérieur (magnifique !!) puis de rejoindre notre hôtel à 200 mètres.

Coutances

À défaut d’offrir une restauration sur place, notre gîte (Hotel Pocatière**), renvoie pour le dîner en demi-pension vers une pizzeria en face, à la carte variée et suffisante pour satisfaire notre appétit, même si on est loin d’un repas gastronomique. La fraicheur de la nuit hâte notre pas lors du retour vers notre chambre, dans un centre-ville désert jusqu’à la reprise du trafic routier, intense dès le matin.

Hotel La Pocatière**
25 Boulevard Alsace-Lorraine 50200 COUTANCES
(tel 02 33 45 13 77)

Laurent

Mardi 24 avril 2018-04-24 (Jean-Pierre)

3ème étape 77 km Coutances Le Mont Saint Michel

Petit dej à 7h30. Pneu arrière à plat le matin, sans raison apparente. Hier soir, il souriait encore. Je change une première chambre. Départ 9h00, pour de bon, cette fois. On roule à la carte pour éviter la route rouge Coutances-Granville. Dès le début, on attaque les bosses. Seconde crevaison de l'arrière. Facile de voir pourquoi: le pneu est usé jusqu'à la toile. Mon pneu de rechange est en 26' (Oups !), je patche derechef et espère que ça tiendra. Ça tiendra jusqu'à Avranches. Peu avant Granville, on rejoint la route rouge à Brehal. C'est jour de marché et on peut faire des courses exceptionnelles. Ensuite, on retrouve un peu la route rouges, qu'on quitte bien vite pour contourner Granville. On veut aller jusqu'à Jullouville, pointage du Relais de France.

St Pair sur Mer

Pique nique peu avant Jullouville

L'arrière pays de Granville est moche, et on ne verra pas Granville, ni la pointe du Roc, ni l'embarcadère pour les Iles Chausey, ni bien sûr Jersey et Guernesey. Au sud de Granville, c'est de la plage. On retrouve la route côtière qui va à Jullouville, Carolles et Avranches. Peu avant Jullouville, une aire de repos pour cyclos nous tend ses petits bras, avec tables, herbe à sieste et poubelle. Ça fera une sieste de 15'. On est environ 2 heures en retard sur le nominal, heureusement prévu pour arriver à 16 heures.

Carolles: les chevaux

Piti café à Jullouville, pointage et on repart. Mon pneu arrière est mort de chez mort et mon pneu de rechange est (toujours) en 26'. Laurent me donne une adresse de vélociste à Avranches. Il faut que le pneu, il faut que la chambre qui est dessous, exposée à la route, et tous leurs copains, tiennent jusque là.

Tombelaine et le mont

Le mont

On roule sur la pointe des roues jusqu'à Avranches, longue montée, au bout de laquelle l'office du tourisme nous dirige vers un vélociste sympa. Le pneu 700C par 25 me coûte quand même une petite fortune. Il roulera jusqu'à Saint Malo et sera écarté de ma roue par Olivier Czuka (qui le remplacera par un GrandBois de 700C par 26). C'est ce pneu qui, après 2 km sur la roue de Didier, se fendra sur le coté, lors de la flèche de Perpignan.

Le mont et Tombelaine

Les incontournables moutons de 18h30

Ensuite, il ne reste plus qu'à se laisser rouler jusqu'à Pontaubault et y prendre à droite vers le mont, face au vent. Pas de café sur la route, il faut arriver. On arrive à 18 heures, notre retard de 2 heures s'est maintenu: 1/2 heure en avance pour le passage des moutons de 18h30, que Laurent ne louperait sous aucun prétexte. Pendant ce temps, j'ai deux chambres à air à réparer. Ce soir, une bonne nouvelle: il y aura du mouton dans l'assiette.

Hôtel restaurant auberge de la baie du mont St Michel
44 route de la rive Ardevon 50170 Pontorson
Tel 02 33 68 26 70

Jean-Pierre

Mercredi 25 avril 2018 (Laurent)

4ème étape 55 km Mont St Michel- St Malo (par Laurent)

Nous quittons notre hôtel sur la baie vers 8h35 en direction du Mont Saint Michel où je pointe nos cartons de Relais ACP à 9h après être allé à bicyclette par la passerelle autorisée aux vélos (sur le trottoir, comme les piétons) et aux bus-navettes (voie centrale) à l’hôtel des Terrasses Poulard car l’auberge de la Mère à l’entrée de la ville close n’a plus de tampon fonctionnel, victime à la fois de son emplacement et de sa célébrité. Jean-Pierre a préféré pour sa part patienter à la zone hôtelière à l’amarrage de la passerelle où les cars de japonais se rassemblent avant de donner l’assaut au Mont  ; 5 € le café ça fait cher le temps passé pour attendre le compagnon parti en Terre Sainte sacrifier à la tradition d’une trace de notre passage depuis Cherbourg.

Laurent

...va pointer au mont

Après avoir quitté la Normandie pour déboucher en Bretagne en franchissant le Couesnon, nous évoluons avec le Mont Saint Michel en arrière-plan dans un paysage océanique de polders et de champs de salades avec vente de légumes pommes de terre et ail annoncés tout le long de la route. Nous faisons nos courses pour le pique-nique dans le bourg de Vivier sur Mer (huîtres et moules de la baie du Mont-Saint-Michel), bourg que le Tour cycliste de Bretagne est annoncé par voie d’affiches traverser une semaine après nous.

En suivant la côte nous arrivons à Cancale à midi et quart où nous déjeunons puis poursuivons la route de la côte vers St Malo où nous arrivons à 15h30 en avance pour prendre notre TGV direct vers Paris.

Laurent