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RANDO EN TANDEM

DE CLERMONT-FERRAND À BAGNERES DE LUCHON

Du mardi 18 au mercredi 26 juin 2013

par Henri et Chantal Courmont
http://abeille-cyclotourisme.fr/souvenirs/2013_clermont_luchon.html

Il nous reste une grande flèche à faire pour terminer ces 20 randonnées fusant à travers toute la France avant d'atteindre soit une frontière soit une côte maritime. Ces 20 flèches représentent 11000 km qui permettent de découvrir la France par des petites routes bien choisies, à la vitesse que l'on veut. Chantal et moi, nous avons commencé il y a une vingtaine d'années ces randonnées et nous tenons à les terminer dès que possible. Il nous reste Paris-Luchon, une des plus longues et notre agenda cette année nous oblige à la faire en deux parties car nous avons un autre objectif faire le maximum de BPF, les plus beaux sites de France, recommandés par la Fédération Française de cyclotourisme, plus de 500 hauts lieux touristiques (6 par département) à découvrir à vélo. Cette chasse aux BPF nous oblige à faire quelques zig-zags sur l'itinéraire de la flèche et nous rallonge d'autant.

Profitant d'une réunion familiale à Clermont, nous partons d'Auvergne pour réaliser cette deuxième partie du parcours Paris-Luchon qui représente environ 700 km. Nous prévoyons également de visiter quelques BPF corréziens : Bort-les-Orgues, Meymac, Treignac.

Mardi 18 juin : Tauves, Bort-les-Orgues (BPF 19), Meymac (BPF 19), 77,5 km, 17,8 k/h de moyenne et 1200 m de dénivelé.

Nous préférons sortir de l'agglomération clermontoise en voiture et Agnès nous conduit jusqu'à Tauves à quelques km après La Bourboule. Nous quittons ce bourg auvergnat vers 10h30, le ciel est nuageux et orageux mais un rayon de soleil nous encourage à partir.

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Départ de la mairie de Tauves
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Barrage de Bort les Orgues

Nous préférons prendre la route principale, l'ancienne nationale pour arriver à midi à Bort les Orgues. Auparavant, nous ne résistons pas à faire un petit diverticule pour voir de près le château de Val au bord de la retenue de Bort les Orgues sur la Dordogne.

Nous déjeunons dans un snack avant de remonter sur le barrage pour traverser la Dordogne et prendre la route en direction d'Ussel. Nous avons de beaux points de vue mais la route est vallonnée, il fait lourd et notre tandem émet des craquements d'origine inconnue, c'est lancinant.

Nous arrivons avant 17h à Meymac. A l'office du tourisme, nous trouvons un hôtel dans la ville même, "Le Meymacois" qui ouvre à 17h. Nous annulons la réservation que nous avions faite à Maussade à une dizaine de km, ce qui nous éloignait de notre itinéraire. Ceci nous laisse un peu de temps pour faire nos petites lessives et prendre un peu de repos car la journée fut fatigante.

Mercredi 19 juin : Meymac, Treignac (BPF 19) Meusac, 85 km, moyenne 18,9 k/h, 1175 m de dénivelé

Premier constat au réveil, il a plu pendant la nuit et il bruine encore ce matin. Après le petit-déjeuner, vérification de quelques points sur le tandem pour tenter d'éliminer les grincements. Ils persisteront.

Aucune difficulté pour trouver la petite route vers Auburgeat puis Beynat et Barsanges. La pluie s'est remise à tomber de plus en plus intensément. Nous nous arrêtons un bon quart d'heure pour nous mettre à l'abri sous l'avancée du toit d'une grange. A peine repartis que ça reprend. Nous roulons sous une voute d'arbres. Le soleil finit par se montrer et nous arrivons à peu près secs à Treignac en fin de matinée.

Une tour carré d'une vingtaine de mètres, au milieu du bourg, permet d'avoir une vue à 360° sur la ville et les environs. Nous y montons et prenons quelques photos. Tandis que nous cherchons un restaurant, une averse orageuse nous oblige à nous abriter quelques minutes. Le petit restaurant qui nous a été indiqué sert un très bon confit de canard, nous sommes les derniers à pouvoir en profiter, c'était contingenté... Nous dégustons l'eau de source de Treignac servie à volonté !

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Vue de Treignac du haut de la tour
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Terrasse de la chambre d'hôtes à Meuzac

Nous reprenons la route vers Chamberet, il ne pleut plus. Visite de l'église qui possède un trésor exposé sous bonne protection près de l'entrée.

Nous arrivons à St Germain les Belles en Haute Vienne, le but que nous nous sommes fixés. A l'office du tourisme nous apprenons que l'hôtel "Le Tison d'or" que nous cherchions est fermé, l'hôtesse nous propose une chambre d'hôtes à Meuzac à une dizaine de km. La route passe devant mais nous manquons l'entrée principale et tâtonnons un peu pour y arriver. L'hôtesse Martine Péjou nous reçoit très gentiment et tandis que nous, nous prenons un rafraichissement, un autre couple arrive sans avoir retenu, ils reviennent de Luchon où ils étaient partis pour une cure de 3 semaines. Ils ont été pris par les intempéries et les inondations et ont dû passer la nuit dernière dans un gymnase. Ils sont sur la route du retour vers Cherbourg et s'arrêtent ici parce qu'ils connaissent cette bonne adresse où ils ont déjà fait étape.

Notre hôtesse accepte de nous préparer un repas simple car le restaurant à proximité est fermé et cela nous évite de repartir en tandem. Nous dinons avec le couple de curistes de Cherbourg et nos échanges se prolongent après le départ de notre hôtesse pour sa réunion amicale. Nous regardons un peu les informations à la télé où il est beaucoup question des inondations dans les Hautes Pyrénées.

Jeudi 20 juin : Meuzac (Haute-Vienne), Nadaillac (Dordogne), 83 km, moyenne 16,8 k/h, 900 m de dénivelé

Quand nous ouvrons l'oeil vers 7h, c'est pour constater qu'il pleut et le ciel est chargé. Le petit-déjeuner est particulièrement appétissant avec des petits pains au chocolat, des crêpes toutes chaudes, 4 ou 5 variétés de confitures maison etc... Les curistes de Luchon ont passé une nuit un peu agitée. Ils envisagent d'arriver chez eux aujourd'hui. Un troisième couple se joint à nous, ils sont originaires de Cambrai dans le nord.

Le tandem a passé la nuit sous un appentis à l'abri de la pluie ; pendant que nous procédons au chargement et que nous faisons nos adieux en donnant quelques explications sur nos projets, la pluie cesse.

Nous roulons jusqu'à midi sans pluie sous un ciel très nuageux. Pause à Arnac-Pompadour célèbre pour son haras et son château fort puis nous roulons le long de la Loyre jusqu'à Varetz au confluent avec la Vézère. À Vignols, le pays des 7 viaducs sur la ligne de chemin de fer Limoges-Brive,  en amont de Voutezac, nous pique-niquons dans une boulangerie qui fait salon de thé. La vendeuse fait son maxi pour nous satisfaire et le repas est expédié en 20 minutes. Ce village produisait des tonnes de cèpes, il en expédiait plusieurs tonnes par semaine en automne.

luchon_05Château d'Arnac-Pompadour
luchon_06Un des viaducs de Vignols

Le long de la route nous rencontrons des cerisiers garnis de fruits bien mûrs, c'est Chantal qui décide si l'on peut s'arrêter ou pas en fonction de l'accessibilité, de la localisation, propriété privée ou non etc... nous goûtons ainsi les différentes variétés de cerises de la région.

La pluie se remet à tomber par intermittence, parfois assez intensément nous obligeant à un arrêt. C'est ainsi que nous trouvons un grand préau près d'une mairie où nous pouvons attendre plus d'un quart d'heure avant de repartir. Il faudra recommencer une demi-heure après.

St Viance, Varetz, nous contournons Brive-la Gaillarde et à Larche, nous quittons la vallée de la Vézère et grimpons sur le plateau en direction de Salignac à une vingtaine de km. La pente est forte, nous avançons à 6 km/h, nous changeons de département, de Corrèze nous passons en Dordogne. Au sommet de la côte, à Chavagnac, pause dans un bistrot, il ne fait pas chaud, Chantal prend un chocolat chaud, je choisis un melon dans un cageot qui vient d'être livré. Pendant la pause la pluie reprend de plus bel, nous prolongeons un peu l'arrêt mais il faut bien repartir, objectif, Salignac à une vingtaine de km. En roulant la pluie me fouette le visage, ça descend légèrement. Au bord de la route, un panneau annonce une chambre d'hôtes à 2 km et le numéro de téléphone est indiqué. J'appelle, il y a de la place, c'est un peu à l'écart de notre route mais nous préférons prendre tout de suite plutôt que de continuer sous la pluie jusqu'à Salignac à une dizaine de km. L'hôtesse arrange un covoiturage avec l'autre couple d'hôtes qui arrive en même temps que nous, pour aller à 4 dans leur véhicule au restaurant dans le bourg de Nadaillac. Ce sont des retraités qui vivent dans la Drôme, ils visitent la région riche en sites touristiques.

Vendredi 21 juin : Nadaillac, Douelle (Lot) près de Cahors, 91 km, moyenne 16,7 k/h, 1086 m de dénivelé

Ce matin il ne pleut plus et le soleil même un peu voilé est présent. Nous prenons le petit-déjeuner avec l'autre couple de la Drôme. Nos hôtes ont des talents variés. Elle fait de la dentelle du Puy, cultive son jardin et fait des confitures délicieuses que nous dégustons. Lui construit des maquettes, une réplique du Titanic de 2 m de long trône sur un meuble dans la salle de séjour.

Après une séance de photos devant la maison, nous démarrons vers 9h15 en direction de Salignac-Eyvigues, ce n'est pas que de la descente comme je le croyais, heureusement que nous avons trouvé cette chambre d'hôtes à Nadaillac.

De Salignac, il nous reste 20 km pour atteindre Sarlat-la-Canéda. nous y arrivons en fin de matinée. Au centre ville il y a beaucoup de monde. Visite à l'office du tourisme, puis à la cathédrale et dans les rues adjacentes, place de la liberté, la maison où est né La Boétie ; le quartier est superbe. nous ne pouvons malheureusement pas nous attarder et cette foule de touristes nous incommode un peu.

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Salignac-Eyvigues (Dordogne) Sarlat : Maison natale de La Boétie

À la sortie de la ville, Chantal trouve une cafétéria. La plus grande partie de la clientèle est composée d'employés travaillant dans le quartier. C'est propre, simple, et d'un bon rapport qualité/prix.

Nous repartons un peu après 13h00 vers Roque-Gageac à une dizaine de km puis Cénac au pied de Domme. Nous roulons sur le plat pendant une trentaine de km jusqu'à Catus où nous faisons une pause casse-croute et nous repartons vers Luzech (BPF) où nous espérons faire étape. Nous ne trouvons pas d'office du tourisme pour réserver une chambre. À la sortie de Catus après avoir grimpé une belle côte, nous redescendons au niveau du Lot après Crayssac. La route vers Luzech est coupée par des travaux, un riverain nous conseille d'aller vers Douelle à l'ouest. Nous trouvons un hôtel trois étoiles à 96 EUR la nuit, nous continuons et à Douelle, au bord du Lot, nous trouvons l'Auberge du Vieux Douelle qui peut nous accueillir. Un groupe d'une cinquantaine de touristes terminent ici leur croisière fluviale ; nous mangerons dans une salle à part. Notre chambre est simple mais assez confortable. A 19h30 nous descendons au restaurant où il y a déjà pas mal de clients. À la table voisine 2 couples d'enseignants belges, retraités évoquent leur carrière. Ils apprécient comme nous les bons plats et le vin.

Pour digérer, nous aimerions faire une promenade au bord du Lot mais une petite pluie fraiche nous en dissuade. Je me rabats sur le cerisier que j'ai repéré dans le jardin de l'hôtel. Je fais un brin de conversation avec un jeune serveur stagiaire sorti pour fumer une cigarette. Il a fait un apprentissage de tailleur de pierres. Il voudrait venir travailler en région parisienne pour retrouver sa fiancée mais il ne trouve rien dans son métier.

Samedi 22 juin : Douelle (Lot), Moissac (BPF 82 Tarn et Garonne), St Nicolas de la Grave (82), 74 km, moyenne 18 k/h et 621 m de dénivelé.

De notre chambre, on entend au loin les cloches de l'église qui égrènent les heures. Nous descendons prendre le petit déjeuner à 8h30 dans la même salle qu'hier soir. Le temps est frais, le ciel est gris mais il ne pleut pas et la météo prévoit une nette amélioration dans la région.

Une petite visite au cerisier, un coup de gonflage des pneus et nous partons. Nous allons à Luzech (BPF 46) juste pour rejoindre l'itinéraire et nous oublions de pointer car c'est un BPF...

luchon_08Luzech au bord du Lot
luchon_09Dîner à " La Désirade ", St Nicolas de la Grave

La route présente quelques vallonnements mais nous roulons à bonne allure jusqu'à Montcuq où nous faisons une petite pause photos et des courses au Carrefour-market local pour le pique-nique que nous prévoyons de prendre une douzaine de km plus loin à Lauzerte, encore un joli village sur une butte où nous sommes déjà passés.

Le soleil nous accompagne et nous chauffe le dos et les épaules. Au pied de la colline de Lauzerte une belle aire de pique-nique nous attend. À peine installés, voici un beau tandem jaune qui passe devant nous. Je l'interpelle "vive le tandem", ils répondent par un petit geste d'appréciation, ralentissent et rentrent dans l'aire de repos. Je leur fais signe de venir s'installer à notre table. C'est un couple d'anglais retraités comme nous. Ils ont un beau tandem qui peut se démonter en deux parties avec un Rollhoff de 14 vitesses, un seul frein à disque à l'arrière plus les freins à patins. Ils l'ont depuis 3 ans et il se trouve dans un état impeccable.

Ils acceptent de s'installer à notre table avec leur pique-nique. Ils terminent leur séjour de 2 semaines en France et demain un bus les récupère pour les ramener avec d'autres en Angleterre. Ils vivent à proximité de Liverpool et ont déjà bien voyagé en France. L'an dernier c'était l'Alsace. Ils ont déjà usé plusieurs tandems, ils font, comme nous environ 75 km/j en moyenne et ils campent. Autre surprise, il sort de sa poche un couteau suisse, c'est la réplique du mien ; ils boivent du yaourt liquide en mangeant. Nous échangeons beaucoup sans perdre de temps sur un ton simple, chaleureux, spontané. Nous nous trouvons beaucoup de points communs. Ils font un circuit autour de leur camping tandis que nous visons d'arriver à Moissac en fin de journée. Nous nous séparons aussi simplement que nous nous sommes rencontrés, heureux de ces échanges spontanés et imprévus. Ce fut aussi une bonne occasion de réveiller notre anglais.

Après avoir pris un café à proximité, nous repartons vers Dufort-Lacapelette et Moissac à une vingtaine de km. Nous allons directement à la basilique. Il est 15h00 et nous souhaitons retenir une chambre pour faire étape dans la région. À l'office du tourisme le responsable nous pousse à rester à Moissac mais nous préférons avancer encore un peu vers St Nicolas de la Grave à une dizaine de km. En nous aidant d'un fascicule regroupant les chambres d'hôtes de la région, il nous laisse l'usage d'un ordinateur et, sans difficulté, nous trouvons et retenons une chambre d'hôtes à St Nicolas. Nous pouvons partir, l'esprit tranquille, visiter la ville, ses canaux, son port de plaisance, le canal et nous prenons le chemin de halage de l'entre-deux mers qui nous conduit jusqu'à St Nicolas.

Les hôtes, Maurice et Marie-Claire, sont un couple de retraités venant de la région parisienne installés ici depuis 5 ou 6 ans. Ils sont très accueillants et apprécient de recevoir des cyclistes. Leur propriété est entourée d'un grand jardin bien entretenu, d'un pré pour le cheval et deux ânes et d'une piscine. Maurice propose des promenades en calèche, ce qui lui vaut une certaine renommée dans la région.

Je rédige mon journal dans le jardin pendant que Chantal prend sa douche. Nous disposons d'un appartement avec salle de séjour, cuisine, salle de bain. Nous dînerons ensuite autour d'un barbecue où nous nous attarderons jusqu'à 23h30. Le menu est excellent: Après un punch martiniquais en apéritif, foie gras en entrée, puis côtelettes de canards grillés, fromage, salade et dessert le tout arrosé d'une bonne bouteille de rosé et d'un litre de Perrier...

On a beaucoup parlé de promenade en calèche et des relations que Maurice se crée par ce biais dans toute la région. Il refuse de s'engager en politique aux prochaines élections municipales mais comme il s'intéresse de près aux affaires locales, il est attendu... ça l'amuse de tenir les gens en haleine.

Dimanche 23 juin : St Nicolas de la Grave (Tarn et Garonne), L'Isle-Jourdain (Gers) 87 km, moyenne 17,4 k/h, 972 m de dénivelé.

Excellente nuit de récupération, au petit-déjeuner nous faisons un peu plus connaissance de la famille grâce aux photos exposées. Maurice qui était sorti revient et nous repartons dans de grandes discussions comme la veille.

Je profite de l'atelier pour effectuer quelques réparations sur le tandem en vue de supprimer le grincement qui persistera. Nous laissons passer une petite averse et avant de partir, nous prenons une photo avec nos hôtes à côté du tandem.

Ça roule bien, il fait un peu froid et il en sera ainsi jusqu'au soir.

La route ne présente pas de difficulté particulière, Lavit de Lomagne, Beaumont de Lomagne où nous pique-niquons après avoir fait quelques courses d'appoint. Nous roulons ensuite vers Lévignac (BPF 31- Haute Garonne) un joli village à 25 km de Toulouse, en bordure de la forêt de Bouconne. Ce village agricole change vite du fait de la proximité des sites de construction d'Airbus Industrie. Il est d'ailleurs sur l'itinéraire à Grand Gabarit chargé de transporter les morceaux de l'A380.

À 17h00, nous décidons de faire étape à l'Isle-Jourdain mais tout est fermé, excepté un bar-restaurant-hôtel ouvert où nous pouvons trouver avec l'aide de l'hôtesse une chambre d'hôte à proximité car l'hôtel n'est pas dans nos prix.

C'est à quelques km du bourg mais il nous faut grimper une côte assez raide pendant 3 km pour accéder à cette ancienne ferme au bout du monde. Notre hôtesse accepte de nous préparer un dîner car on ne peut pas envisager de redescendre à l'Isle-Jourdain ce soir. Nous sommes au milieu des champs en haut d'une colline et on peut apercevoir un autre bâtiment de ferme sur la colline en face.

Au dîner nous faisons connaissance de nos hôtes, Jacques et Marie-Claude. Ils ont 3 enfants lancés dans la vie professionnelle. Eux-mêmes ne sont pas originaires de la région. Lui vient des Ardennes et elle d'Anjou. Ils ont exercé plusieurs métiers. Ils ont commencé dans la fabrique de chaussures du père de Madame, puis il a exercé le métier de représentant avant de venir s'installer ici comme agriculteur, éleveur de poulets.

Le repas est excellent. Nous ne traînons pas pour regagner notre chambre pour préparer la prochaine étape.

Lundi 24 juin : L'Isle-Jourdain, St Gaudens (Haute-Garonne) 102 km, moyenne 17,5 km/h, dénivelé 1200 m

Nous pouvons prendre le petit-déjeuner à 8h00 pour avoir une plus longue journée et atteindre St Gaudens ce soir. Jacques le patron n'est pas levé c'est Marie-Claude qui nous sert. Lui n'est pas bilieux "il ne se fait pas un trou à l'estomac" nous dit-elle...

Nous décollons à 9h00 et sortons de la propriété en grimpant sur notre tandem la côte à 15% qu'il considère comme impossible à monter en vélo...mais il n'a que 68 ans !

Après la traversée de l'Isle-Jourdain, nous nous retrouvons sur une route à 4 voies pendant quelques km, nous la quittons pour prendre une ancienne nationale très chargée que nous quittons rapidement également lorsque nous trouvons une petite route parallèle qui nous conduit jusqu'à Lombez à 12 km. C'est jour de marché, nous y faisons une pause café et achetons un melon avant de repartit en direction de Simorre (BPF 32) à une vingtaine de km.

Nous prenons un raccourci par une route qui normalement est indiquée comme devant être coupée pour des raisons de travaux. Nous passerons quand même avec le sourire et les encouragements des ouvriers de la DDE

luchon_10Le marché de Lombez (Gers)
luchon_11Un pique-nique en bonne compagnie

Un cerisier dans le village nous donne l'occasion de faire une pause dégustation.

Après quelques tâtonnements, nous trouvons la bonne route pour Simorre qui n'est plus qu'à une quinzaine de km. Nous y arrivons un peu après 12h30, un VIVAL est encore ouvert, nous faisons quelques achats complémentaires pour notre pique-nique. Nous nous installons sur la place en face de la mairie. Un gros chien blanc, un "patou" des Pyrénées, vient assister à nos agapes, nous lui donnons les os des manchons de canards. On prend un café en demandant à pointer nos cartes mais le patron ne trouve pas son tampon. Petite visite à l'église, un énorme bâtiment en briques rouges qui ressemble à un château fort au milieu du village, puis au musée rural qui n'ouvre pas avant 14h30. Heureusement près de la porte du musée un cerisier de Montmorency bien mures nous offre le dessert...

Nous repartons vers Lunax et Boulogne-sur-Gesse. La route est plate avec peu de circulation. Un peu avant Boulogne, un barrage avec un parking est l'occasion de faire une pause. Un beau coupé 308 y est stationné. Nous avons à peine mis pied à terre que nous sommes abordés par l'automobiliste qui est aussi cylotouriste. Bavard et expansif, il nous explique ses exploits : une randonnée solitaire de 250 km/j et la route de St Jacques à pied en faisant 60 km/j. Nous échangeons nos expériences bien que les nôtres ne soient pas dans la même catégorie et je lui donne quelques conseils concernant le vélo. Il nous invite à se retrouver à l'hôtel "Pédussaut" à St Gaudens pour poursuivre nos échanges avec une bouteille de vin... Il nous reste une trentaine de km pour arriver à St Gaudens et la route est maintenant très vallonnée.

Nous avons plus de 80 km au compteur depuis le matin et Chantal trouve la route un peu trop longue. On multiplie les pauses et nous arrivons à l'hôtel vers 18h15. L'adresse est bonne et notre copain, Guillaume Fernandez arrive peu après nous. Nous sommes appelés à la réception, il nous annonce qu'il a réglé le montant de notre chambre et que, à cause des problèmes de santé de son père, il ne peut pas rester plus longtemps. Il envisage cet été de faire un voyage en vélo le long de la Loire et il devrait passer dans la région de St Etienne. Nous l'invitons à faire étape à St Bonnet le Château et on lui laisse notre N° de téléphone.

La douche nous délasse et nous descendons pour le dîner. La salle à manger est agréable avec une musique de fond, des "Rondos vénitiens", c'est délicieux après cette journée fatigante.

luchon_12Cathédrale St Pierre de St Gaudens (31)
luchon_13La piste cyclable détruite par les inondations

Mardi 25 juin : St Gaudens, Bagnères de Luchon (Haute-Garonne), Montréjeau (Haute-Garonne) 87 km, moyenne 18,5 k/h, dénivelé 827 m

Chantal pense qu'elle était trop fatiguée pour bien récupérer. Le petit-déjeuner servi sous forme de buffet avec jambon, fromage, yaourts, fruits (cerises !) pain, confitures, céréales etc... est un vrai repas pour 9 EUR.

À pied on va visiter la cathédrale St Pierre et tandis que nous prenons quelques photos, l'opticien voisin se propose de nous raconter un peu d'histoire locale concernant cet édifice : le carillon, la disparition pendant quelques années de la tapisserie d'Aubusson du martyr de St Gaudens, retrouvée à New-York chez un antiquaire.

On part en tandem vers 9h45 et, après quelques tâtonnements pour trouver la bonne route pour Luchon nous roulons vers Valentine, Labarthe-Rivière, Barbazan puis on remonte le long de la Garonne dans la vallée qui s'enfonce dans la chaine des Pyrénées vers Bagnères-de-Luchon.

Arrêt à Cierp-Gaud dans un super marché pour faire des achats pour le pique-nique. Chantal repère une aire de repos au bord de la Pique équipée de tables. Cette rivière qui causa les inondations les jours précédents garde un gros débit. De nombreuses traces de ses débordements sont encore visibles : coulées de boue dans les champs et les jardins, pistes et routes adjacentes défoncées. La piste cyclable est coupée nous devons reprendre le long de la nationale.

Il nous reste 8 km pour atteindre Luchon, ça monte un peu. Une piste est réservée aux vélos le long de la nationale et ça roule bien. Nous arrivons à Luchon vers 13h00. La ville est morne, difficile de trouver un café ouvert, la plupart des hôtels et des magasins sont fermés. De nombreux camions et engins de déblaiement opèrent dans les rues. Il n'y a pas de train entre Luchon et Montréjeau la voie est en cours de réparation. Chantal s'était mis dans la tête que nous pourrions prendre le bus avec le tandem... Nous repartons par la même route vers Montréjeau à 45 km; ça descend un peu mais nous avons un vent frais dans le nez.

Nous arrivons un peu après 16h00 à Montréjeau. Nous allons à la gare pour organiser notre retour en train à Clermont. Demain matin il faudra prendre un train à 11h30 avec un changement à Toulouse pour arriver à Clermont en fin de journée.

Les 2 hôtels au pied de la colline de Montréjeau sont fermés certainement pour cause d'inondation. Nous grimpons en ville, une pente de 13% et nous arrivons aux halles à l'Auberge Gascogne qui peut nous recevoir en demi-pension à un prix imbattable mais nous devons attendre l'ouverture à 17h30. Nous avons le temps d'aller faire un tour en centre ville et de prendre un pot à la terrasse de café en face d'un jardin public.

Pour occuper les longues heures de train nous achetons chacun un livre et le libraire prend plaisir à nous conseiller.

La chambre est simple, le repas correct.

Total de la randonnée : 686 km, vitesse moyenne 17,7 km/h, dénivelé positif 7780 m, 4h50 de vélo par jour en moyenne.

Mercredi 26 juin :

Nous avons le temps d'aller faire des courses au supermarché du bourg avant de nous présenter à la gare pour prendre notre train pour Clermont-Ferrand.
Le voyage de retour se déroule sans incident particulier. C'est toujours un problème que de faire rentrer dans un train le tandem et de l'attacher de façon à ce qu'il gêne le moins possible les autres passagers.

À Clermont nous avons la bonne surprise de retrouver Pierre, Agnès et Alexandre sur le quai. Alexandre passerait des heures dans la gare à observer les trains. Il est sur le siège de vélo de sa mère et nous rentrons tous en vélo au milieu des automobilistes étonnés de cet équipage.

Henri & Chantal Courmont


"Le Cyclotourisme, un art de vivre"