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RANDO EN VELO DE ST ETIENNE A STRASBOURG

Du 18 au 28 août 2011

par Henri Courmont
http://abeille-cyclotourisme.fr/souvenirs/2011_st_etienne_strasbourg.html

Le principal objectif de cette randonnée convenue avec Jean-Pierre depuis quelques mois était de visiter le maximum des beaux sites, les BPF, recommandés par la FFCT pendant les 10 jours qui étaient planifiés.

Stele Velocio
Stèle Velocio, col de la République

Jean Pierre a rejoint Chazol (42) mercredi 17 en fin de journée après un parcours harassant venant de la gare de St Étienne à la maison en passant par le col de la République .

Jeudi 18 août

Nous démarrons vers 9h30 et descendons rapidement dans la plaine avec Pierre qui nous quitte à St Marcellin (Pierre et Agnès notre fille étaient avec l'Abeille en Toscane en 2005). A St Galmier, nous en profitons pour faire le plein d'eau gazeuse car il fait déjà chaud.

Pique-nique un peu plus loin à Chazelles-sur-Lyon, capitale du chapeau de feutre. Après une pause café prolongée, nous poursuivons notre route vers le nord avec le vent dans le dos.

Musee de la mine
Mine de pyrites de St Pierre la Palud

Arrêt à Yzeron pour retenir une chambre d'hôtel à Sarcey une vingtaine de km plus loin près de Tarare. La pluie menace, nous n'aurons que quelques gouttes. Les petites routes des monts du lyonnais sont sympathiques et assez tranquilles. Nous roulons un moment avec 2 jeunes femmes accompagnées d'un garçonnet d'une dizaine d'années qui font un aller-retour St Galmier-Yzeron soit une quarantaine de km en guise de promenade.

A St Pierre-la-Palud, nous arrivons trop tard pour visiter le musée de la mine de Pyrites de fer . Cette mine fermée en 1973 a employé en période de pointe jusqu'à 2000 personnes et 7 à 800 un peu avant sa fermeture. Pechiney et St Gobain ont été actionnaires de cette mine pendant quelques années.

Nous tâtonnons un peu pour trouver Sarcey et l'hôtel Le Chatard où nous ferons étape.

Vendredi 19 août

Oingt
Oingt

L'air est étouffant et nous avons dormi la fenêtre ouverte. Il a fait de l'orage pendant la nuit mais je n'ai rien entendu. Le buffet du petit-déjeuner nous permet de faire un vrai repas et après quelques réglages de vélo, nous partons en direction d' Oingt un très beau village classé dans les 152 plus beaux villages de France depuis 2007.

Le Sauze d'Oingt
Le Sauze d'Oingt

Perché sur un promontoire, un raccourci avec une pente de 15 à 20% nous amène au centre du village. Toutes les maisons sont en pierres ocres, une tour domine le bourg. Tout est soigné et propre. Visite de l'église et de la mairie où nous trouvons un peu de fraicheur. Au marché où 2 commerçants sont installés au milieu des voitures en stationnement, nous achetons les provisions pour le pique-nique.

Nous repartons pour Vaulx-en-Beaujolais à une trentaine de km, nous sommes dans les monts du Lyonnais, la route est vallonnée et nous grimpons une longue côte pour atteindre Vaulx. Auparavant, une petite aire de pique-nique tranquille nous permet de manger et de faire une petite sieste à l'ombre.

A l'entrée du village, la pancarte indique Clochemerle et Vaulx. A la mairie, on nous explique que le maire a du mal à maintenir ce nom de Clochemerle, tiré d'un roman de Gabriel Chevalier publié en 1934. Le village doit payer la double pancarte à l'entrée du village.

Pendant que nous dégustons un coca bien frais à la terrasse d'un café, nos voisins de table s'intéressent à nos vélos lourdement chargés. Nous poursuivons notre chemin vers Beaujeu situé à une trentaine de km. La route serpente au milieu des vignobles. C'est le début des vendanges. A l'office du tourisme, nous réservons une chambre d'hôtes à Belleville-sur-Saône. Une belle piste cyclable, construite sur une ancienne voie ferrée, nous amène au-delà de notre lieu d'étape, nous tâtonnons pour trouver la bonne adresse à tel point que notre hôtesse à qui nous avons demandé de l'aide par téléphone, vient à notre rencontre en voiture. Elle nous prête ensuite sa voiture pour nous rendre au restaurant à Saint-Lager un village voisin.

Samedi 20 août

Cette chambre d'hôtes chez des vignerons était très agréable. L'accueil était chaleureux, simple et sympathique. Au petit-déjeuner pris dans la courette à l'ombre des arbres, l'hôtesse nous a tenu compagnie avec l'un de ses 9 petits enfants : Nathan, 6 ans qui n'a pas sa langue dans sa poche. La famille cultive 13 hectares de vignes de différentes appellations : Julienas, Brouilly. La récolte est exclusivement manuelle. Ils emploient une trentaine de vendangeurs pendant une dizaine de jours, en grande partie des étudiants payés un peu plus que le SMIG, logés et nourris pour 17 EUR/j. Ils sont en dortoirs.

En ce moment, c'est une période charnière pour la famille. Les parents cèdent leur maison à un couple de leurs enfants et eux-mêmes iront habiter dans une maison voisine qui leur appartient. Ils pourront ainsi continuer à donner un coup de main à l'exploitation. Le jeune couple qui reprend la maison passe ce matin pour laisser leurs 3 enfants à la mère tandis qu'ils se rendent à la banque pour négocier leurs emprunts.

Il est 9h et nous devons prendre la route. Je dois auparavant réparer une crevaison à l'arrière. Il fait déjà chaud. Nous roulons vers l'Est, traversons la N6, l'autoroute A6 et la Saône et, immédiatement nous voilà dans une plaine plate sans vigne au milieu des maïs et des tournesols.

Avant Villars-les-Dombes, je rattrape un cyclo solitaire et nous lions conversation. C'est un officier de la gendarmerie qui passe ses vacances dans une propriété de famille du côté de sa femme. Il travaille dans une brigade à Chambéry où il est en charge d'enquêtes criminelles.

A Villars-les-Dombes, vers 11h30, nous faisons nos courses au Super U et allons pique-niquer sur un banc à l'ombre, en face de la mairie.

Perouges
Pérouges

Après une bonne sieste, nous repartons en direction de Pérouges via Joyeux que nous manquons ce qui nous fait faire quelques km supplémentaires. Jean Pierre est fatigué, il a du mal à digérer, la chaleur est accablante. Heureusement, la route est bordée d'arbres qui nous offrent leur ombre rafraîchissante.

Pérouges est classé parmi les plus beaux villages de France. La cité médiévale perchée sur un mamelon a une double enceinte de remparts et l'architecture interne est typiquement moyennâgeuse avec des demeures datant du XV e et XVI e siècles. Les rues sont en galets, l'église fortifiée. Je visite le vélo à la main tandis que Jean Pierre se repose au café. L'office du tourisme est fermé et c'est dans le bourg voisin, Meximieux, que nous pouvons retenir une chambre à l'hôtel du "Faisan Doré" de Neuville-sur-Saône à 25 km environ.

Nous reprenons la route vers Pont-d'Ain, c'est roulant, ombragé et nous traversons quelques petits villages assoupis. Pause agréable à un lavoir pour faire le plein d'eau fraiche.

L'hôtel est au bord de l'Ain. Après une bonne bière et une douche, nous passons à table et nous avons comme voisins 3 vététistes dont une femme qui ont une quarantaine d'années. Ils viennent de terminer la traversée du Jura, 350 km en 7 jours.

Dimanche 21 août

Au petit-déjeuner nous retrouvons nos vététistes, ils sont fatigués mais heureux de leur exploit qui s'est réalisé sans incident majeur. Ils vont récupérer leur voiture à Montbéliard pour rentrer chez eux à Strasbourg.

Col de la Berche
Col de la Berche

Nous démarrons vers 9h en direction de Hauteville-Lompnes à l'Est avec deux petits cols à franchir. Le premier le col de Montratier à 500 m passe inaperçu, mais le second, le col de la Berche (864 m) nécessite une douzaine de km de montée soutenue sous un soleil très présent. Nous roulons de concert avec d'autres groupes de cyclos.

Tribu de canards
Tribu de canards à Champdor

Nous arrivons à Hauteville un peu avant 11h30 pour faire nos courses au Carrefour Market et nous allons quelques km plus loin pour pique-niquer au bord des étangs de Champdor près d'une tribu de canards stationnés sur un petit barrage. Après une petite sieste, au moment de repartir mon pneu arrière est à plat, c'est la deuxième fois aujourd'hui, mes rustines sont trop anciennes et ne collent plus correctement. Jean Pierre me prête une chambre.

C'est la canicule. Heureusement en roulant c'est plus supportable, nous avons chaud en montant, on se sèche et on se rafraîchit en descendant, à l'ombre des arbres ou près des cours d'eau.

A Yzergore tout est fermé, le village est désert. Nous trouvons néanmoins une boulangerie ouverte, elle a même un coin consommation climatisé. Nous pouvons même acheter et nous désaltérer avec une grande bouteille de coca, le rêve ! Nouvelle déception, ma roue arrière est encore à plat, 20 minutes pour réparer.

Nous repartons vers le Nord sans savoir où nous coucherons ce soir car l'office de tourisme est fermé. La route vers Orgelet (Jura) suit la vallée de la Valouse et ne présente pas de difficulté, les km défilent rapidement. Pas de chambres d'hôtes le long de la route, l'hôtel d'Altinthod est complet celui d'Orgelet idem, finalement à Orgelet nous nous replions sur le terrain de camping où nous trouvons un bungalow disponible. Nous pouvons même cuisiner un peu et prendre notre repas sur la terrasse avec, en fond sonore, les clochettes des vaches dans le pré voisin. Pour nous remettre en forme, nous dégustons une bouteille de rosé bien frais. L'endroit est particulièrement calme, l'air se rafraîchit nous devrions passer une bonne nuit.

Lundi 22 août

Nous avons très bien dormi dans notre bungalow. Après la chaleur étouffante de la soirée, la fraicheur est montée au petit matin. Les affaires n'ont pas séchée durant la nuit.

La patronne du camping nous propose un petit-déjeuner classique, café au lait, pain beurre, confiture. Nous nous installons au bord de la piscine que Monsieur est en train de nettoyer. Il s'intéresse à notre randonnée et nous donne quelques conseils avisés sur l'itinéraire à prendre pour visiter plusieurs cirques, les "reculés" célèbres dans la région : Baume-les-Messieurs et le cirque de Ladoye. Ses suggestions nous évitent de descendre et de remonter chacun de ces cirques. Nous resterons sur le plateau et nous pourrons les admirer d'en haut. Les belvédères aménagés permettent de prendre de belles photos.

Baume les Messieurs
Baume les Messieurs

À Grange-sur-Baume, Jean Pierre achète un excellent reblochon (je ne suis pas sûr de la marque mais ça lui ressemble) à la fromagerie locale et nous le dégustons sur le belvédère au-dessus de Baume les Messieurs . Nous voilà bien calés en attendant de trouver à manger. Aucune épicerie, supérette ou restaurant dans les villages que nous traversons. Lons-le-Saunier est à quelques km et les gens vont y faire leurs courses. Nous finissons par trouver un "Logis de France" dans un hôtel 3 étoiles offrant un menu léger à 15EUR uniquement servi à midi. Le cadre est luxueux, le personnel distingué et la nourriture sans être abondante est délicieuse. Le café, servi avec quelques petites friandises, est exquis...

Nous retrouvons la route prévue à Plassenans. Compte tenu de la chaleur accablante, le maitre d'hôtel nous invitait à nous reposer au bord de la piscine. C'est tentant mais quelle honte de s'avachir ainsi avec quelques "vieux" bedonnant et ventripotents !

Nous reprenons la route vers le nord. A Aumont, un joli village avec un lavoir, j'oublie mes lunettes de soleil sur un muret. Je m'en aperçois quelques km plus loin et fais demi-tour pour les récupérer.  Je retrouve Jean Pierre assis auprès d'un pêcher couvert de fruits qui commencent à tomber. Je remplis mes sacoches disponibles.

Les forêts sont nombreuses. La forêt de Choiseul est vite traversée et, après avoir franchi la Loue, nous abordons la forêt de Chaux, l'un des plus vastes massifs de feuillus de France et particulièrement de chênes et de charmes. Autour de la forêt se sont implantées de nombreuses entreprises utilisatrices de bois notamment la saline royale d'Arc-et-Senans en 1775.

C'est la canicule, il fait à peine plus frais dans la forêt. La route d'est en ouest que nous empruntons n'offre aucune ombre. Il nous faut une heure environ pour traverser cette forêt. Lorsque nous en sortons Jean Pierre téléphone à l'hôtel de France à Pesmes pour réserver. Il y a encore de la place, nous y serons dans une heure. Nous traversons le Doubs à Orchamps puis l'autoroute qui va à Besançon. C'est gentiment vallonné. Nous arrivons à l'hôtel un peu après 18h. Un couple âgé nous reçoit, le père ne sait plus où donner de la tête entre la bière que nous lui commandons, l'endroit où ranger les vélos et la chambre qui nous est affectée.

Douche puis dîner au restaurant avec le menu du jour, de la bonne cuisine familiale qui nous rassasie bien. Il y a du monde et notre voisin de table est seul, en mangeant, il est plongé dans un livre de bridge. Nous apprendrons demain au petit-déjeuner qu'il séjourne ici régulièrement et randonne en vélo dans la région.

Mardi 23 août

Le temps est lourd malgré un petit rafraichissement sur le matin. Nous partons un peu plus tôt que d'habitude pour aller à Vesoul. La grande route est très fréquentée par les camions et nous choisissons de prendre des petites routes qui nous rallongent un peu mais c'est bien plus tranquille. Je souhaiterais acheter des chambres à air neuves mais aucun vélociste sur notre route. Il faudra attendre Vesoul où nous arrivons en fin de matinée.

Nous optons pour une cafétéria mais, finalement nous mangerons dans deux établissements différents l'un chez Cora l'autre chez Leclerc. On se retrouve vers 14h à l'office du tourisme.

Toujours en évitant les routes trop fréquentées, nous gagnons Luxeuil par des chemins tranquilles. Il fait très chaud et JP marque le coup. Nous faisons une petite sieste à Auxon à l'ombre de l'église.

Je trouve un prunier au bord de la route qui croule de fruits, j'en profite pour remplir une nouvelle fois mes sacoches. Nous arrivons à Luxeuil vers 17h et à l'office du tourisme nous trouvons un hôtel en ville qui peut nous recevoir. Il est tenu par une famille turque, ils reçoivent surtout des curistes. Notre chambre est au premier étage et donne sur la rue, à un carrefour. Nous avons deux fenêtres à double vitrage et nous avons le choix entre mourir étouffés de chaleur ou trouver un peu de fraicheur la nuit en dormant avec une fenêtre ouverte et le bruit de la circulation. Nous optons pour la deuxième solution, la centaine de km parcourue aujourd'hui devrait nous aider à trouver le sommeil...

Mercredi 24 août

le val d'Ajol
Le Val d'Ajol

Nous sommes réveillés par les cloches voisines à 7h. Le petit-déjeuner est frugal et vite pris. Nous avons décidé de faire chacun notre programme aujourd'hui, car nous n'avons pas les mêmes BPF à visiter. Jean Pierre va vers Servance au nord ouest tandis que je remonte vers le nord vers Le Val d'Ajol , Eloyes et Bruyères. Nous devons nous retrouver ce soir à Gérardmer.

Col de Sapois
Col de Sapois

Un peu avant Remiremont, je franchis la ligne de partage des eaux d'un côté, elles s'écoulent vers la Méditerranée, de l'autre vers la mer du Nord. Après Remiremont, je roule pendant une douzaine de km le long de la Moselle puis j'oblique vers le nord-ouest et je remonte un affluent, la Vologne rendue célèbre par l'affaire Grégory, le meurtre du petit Grégory Villemin âgé de 4 ans en octobre 1984 à Lépandres-sur-Vologne. Aujourd'hui le meurtrier n'est toujours pas connu.

J'arrive à Gérardmer vers 15h30 en passant par Granges-sur-Vologne et je me rends à l'office du tourisme pour régler le problème du logement pour ce soir car les coordonnées de l'hôtel prévu par Jean Pierre ne sont plus valables. Je retiens à l'hôtel de la plage à Xonrupt à 5 km de Gérardmer sur la route du col de la Schlucht où nous irons demain. Plutôt que d'attendre à l'office du tourisme, je me rends à l'hôtel où Jean Pierre arrive un peu plus tard du col de Sapois . La chambre est au calme, l'environnement est verdoyant à proximité d'un beau lac.

Jeudi 25 août

Col de la Schlucht
Col de la Schlucht

Réveil vers 7h après une longue nuit reposante. Les quelques affaires que nous avons lavées sont sèches. Le buffet du petit-déjeuner nous permet de faire un vrai repas avec oeufs, viande, fromages, yaourts, cornflakes et fruits... Avant de quitter les lieux, nous allons jeter un coup d'oeil au lac voisin et prenons quelques photos de cette nature apaisante avant d'attaquer la côte du col de Schlucht d'une dizaine de km qui nous mènera de 800 à 1150 m. Je fais le parcours à 10,5 km/h sans me mettre dans le rouge.

Au col, il y a plusieurs établissements pour accueillir les touristes. Nous rencontrons un couple en vélos couchés qui voyagent comme nous mais avec les tentes en plus. Les vélos chargés pèsent une cinquantaine de kg... Nous continuons vers le Lac Blanc à une quinzaine de km en suivant la route des crêtes bordée de plusieurs lacs (lac du Bourdet, lac noir) tous au milieu des arbres. Superbes sites pour des randonnées pédestres ou pour la pratique du VTT.

Kaysersberg
Kaysersberg

Au lac Blanc un restaurant offre des tartes aux framboises et aux myrtilles auxquelles nous ne pouvons résister... Nous descendons sur Orbey mais, suite à une inattention, nous nous engageons dans la descente vers Kaysersberg au lieu de prendre la petite route que nous avions prévue. La descente est rapide au milieu des nombreux camions. A l'entrée de Kaysersberg, un restaurant genre cantine inter entreprises, offre un menu simple et complet à un prix très abordable. C'est rapidement et correctement servi. La serveuse nous indique un chemin au milieu des vignes pour aller à Riquewihr. La traversée de Kaysersberg nous ravit, c'est superbe et les touristes sont nombreux.

La route dans les vignobles est agréable, je profite de l'occasion pour goûter discrètement  ces belles grappes de raisin à maturité.

Riquewihr est un village typiquement alsacien avec ses rues anciennes, ses maisons fleuries et les murs peints qui créent une ambiance chaleureuse et bon enfant. Nous sommes gagnés par l'envie de flâner mais la journée n'est pas finie. Nous filons vers Colmar. A l'office du tourisme nous réservons une chambre à "l'hôtel des 2 roses" à Neuf-Brisach.  A la sortie de la ville nous faisons demi-tour pour aller réserver nos billets de train pour le retour Strasbourg-Paris dimanche matin.

Nous avons une vingtaine de km à faire pour arriver à Neuf-Brisach dont les fortifications de Vauban sont maintenues en très bon état. L'hôtel est au centre de la ville, le garage à vélos, un grand hangar, est un peu à l'écart. Le dîner est servi dans une courette mais une ondée oblige certains clients à revenir dans la salle à manger.

Vendredi 26 août

Nous sommes réveillés par les cloches voisines à 7h. Il fait encore chaud, nous avons dû fermer une fenêtre à cause du bruit de la circulation. Le buffet du petit-déjeuner est moins bien fourni que celui des jours précédents. A l'ouverture de l'office du tourisme nous allons nous renseigner sur l'itinéraire le plus adapté pour visiter les sites prévus : Dieboslheim, le château du Haut-Koenigsbourg et le Mont Ste Odile et arriver à Strasbourg demain soir.

Breisach am RheinBreisach am Rhein

Après un tour à pied dans les fortifications de Vauban, nous prenons la route vers l'Allemagne afin de prendre à Breisach-am-Rhein la piste cyclable le long du Rhin, côté allemand. Nous tâtonnons un peu pour la trouver. Elle est en gravillons sur la digue qui borde le fleuve. Nous la suivons pendant une vingtaine de km jusqu'au niveau de Markolsheim. En franchissant l'ancien poste de douane Jean Pierre crève à l'arrière. A Markolsheim un super U permet de faire les courses pour le pique-nique que nous prenons en centre ville dans un espace assez tranquille pour faire une petite sieste.

Le temps est lourd, nous roulons vers le nord le long du Rhin mais sur une route à l'écart pour éviter la circulation intense de la voie la plus proche du fleuve. Les villages traversés sont joliment fleuris mais peu vivants, pas de commerce, personne dans les rues. A Diebolsheim, rien de particulier à voir par rapport à ce que nous avons déjà vu. Pas un café ouvert. Heureusement un petit magasin coop  ouvre à 15h30 dans 5 minutes. Nous achetons une bouteille d'eau fraiche et pointons ce BPF puis repartons vers l'ouest vers Sélestat à une quinzaine de km.

À l'horizon, des éclairs déchirent le ciel. Nous allons directement à l'office du tourisme, en centre ville, il y a même un abri pour les vélos. Nous sommes les seuls clients. La pluie commence à tomber puis des grêlons ; nous l'avons échappé belle. L'hôtesse nous trouve une chambre d'hôtes près de l'office du tourisme. Nous attendons que la pluie cesse pour y aller. C'est un petit immeuble appartenant à une famille d'origine kurde. Nous pouvons abriter nos vélos dans le hall et nous sommes installés au deuxième étage, les pièces sont spacieuses. Notre hôtesse propose de nous faire à manger, un repas kurde que nous acceptons et dégustons avec plaisir après la douche. La pluie se remet à tomber, le ciel est plombé, il tonne. Qu'en sera-t-il demain ?

Samedi 27 août

Il a continué de pleuvoir pendant la nuit, ce matin le ciel est couvert et le temps s'est bien rafraîchi. Notre hôtesse nous propose un petit-déjeuner kurde avec des galettes faites maison, du beurre, du miel et du lait caillé qu'elle fait elle-même. Elle nous tient compagnie et nous échangeons sur les contacts qu'elle tente de garder avec une partie de sa famille restée en Turquie. Avec son mari et ses enfants, ils y vont en voiture tous les 2 ou 3 ans, un voyage de 2 jours, en évitant l'ancienne Yougoslavie où ils se font souvent rançonner.

haut Koenigsbourg
Haut Koenigsbourg

Nous quittons Sélestat pour grimper au château de Haut-Koenigsbourg à une douzaine de km. La route dans les bois est peu fréquentée et c'est au dernier moment que l'on découvre cette énorme construction médiévale sur le sommet rocheux de la colline. Nous ne sommes pas les premiers, nous rencontrons même un groupe de jeunes joggers un homme et 3 femmes qui s'intéressent à notre périple. Ils ont mis un peu plus de 2 heures pour monter, nous n'en avons mis qu'une...

Le premier château fut construit au XI e siècle.  Il appartint au début du XIII e aux Ducs de Lorraine puis à la famille Tierstein jusqu'en 1517. Repris ensuite par Maximilien I er , empereur romain germanique qui aura du mal à faire face aux coûts d'entretien. Détruit en 1633 par les suédois pendant la guerre de Trente ans, il est laissé à l'abandon. Classé monument historique en 1862, le site est racheté 3 ans plus tard par la commune de Sélestat qui l'offre à l'empereur allemand Guillaume II. Celui-ci confie la restauration à un jeune architecte berlinois Bobdo Eblard et le nouvel édifice est inauguré le 13 mai 1908. A l'issue de la Première Guerre mondiale il est récupéré par l'État français. Nous ne nous attardons pas sur une visite approfondie et reprenons la route vers le Mont Sainte Odile à une quarantaine de km avec une halte en cours de route pour déjeuner dans une auberge alsacienne.

La pluie a repris tandis que nous grimpons vers l'abbaye. Nous y arrivons vers 15 h, le temps s'est bien rafraîchi et après une visite des extérieurs d'où nous pouvons admirer les points de vue vers Obernai et Strasbourg, nous allons prendre un chocolat chaud avant de redescendre vers la capitale alsacienne. Avant de partir, je réserve par téléphone une chambre dans l'une des 2 Auberges de Jeunesse de Strasbourg pour ce soir.

Nid de cigognes
Nid de cigognes

Les villages fortifiés toujours abondamment fleuris que nous traversons reflètent l'aisance économique de cette région viticole. Un nid de cigognes à la pointe du toit d'une tour de fortification agrémente notre randonnée. Nous empruntons la belle piste cyclable le long du canal de la Bruche, d'Emolschein jusqu'au centre ville de Strasbourg.

Difficile d'arriver directement à l'Auberge de Jeunesse située dans un nouveau quartier. Nous allons à la gare pour repérer les lieux afin de ne pas perdre de temps demain. La nuit tombe, il est plus de 20 heures et les fast-foods sont en train de fermer, nous nous perdons de vue et, finalement, nous nous retrouvons au Mac Do de l'autre côté de la place de la gare. La pluie se remet à tomber sérieusement au moment où nous sortons, j'arrive à me procurer un plan de la ville mais il sera vite détrempé et peu maniable. Un malentendu nous sépare, j'attends Jean Pierre au bout de la première rue mais, sous la pluie, mais ne le voyant pas venir, je décide de continuer à chercher mon chemin. Un passant m'indique que le tramway va dans la direction de l'Auberge de Jeunesse. Jean Pierre m'appelle sur le portable, j'essaie de lui indiquer la route que je suis et je reprends ma poursuite du tramway, les rues sont assez dégagées. La pluie redouble, je m'arrête un moment pour m'abriter. Il faut cependant repartir. Dans le nouveau quartier, où est installée l'auberge de Jeunesse, des panneaux de signalisation sont très utiles mais la nuit et la pluie ne me permettent pas de trouver l'établissement tout de suite. Jean Pierre vient d'y arriver et m'appelle au téléphone lorsque j'aperçois l'établissement au milieu de la végétation.

Environ 6 km pour y arriver mais une heure de tâtonnement et nous sommes trempés. Nous ne trainons pas pour nous installer dans la chambre et prendre une douche chaude. Par prudence, nous prévoyons un réveil à 6h30 pour être sûrs de ne pas manquer le départ du train à 9h16.

Dimanche 28 août

Nous sommes certainement les premiers à prendre notre petit-déjeuner à 7h. La pluie a cessé et le trajet jusqu'à la gare ne prend qu'une demi-heure, même avec un petit diverticule involontaire. Nous avons le temps d'acheter de la lecture pour occuper les 2 heures et demi du voyage. La chef de train nous accueille et nous renseigne gentiment... la SNCF ne considérerait plus les cyclos comme des intrus ?

Nous arrivons à Paris à l'heure prévue. Jean Pierre va reprendre le train à St Lazare tandis que je rentre à Nanterre en vélo après ces 10 jours de randonnée, 970 km parcourus qui nous laisseront pleins de souvenirs dans la tête de toutes ces régions que nous avons traversées.

Henri Courmont

Dates Distances Moyenne Parcours
Jeudi 18 77,0 20,1 Chazol, Sury le Comtal, St Galmier, Chazelles sur Lyon, Yzeron, Sarcey
Vendredi 19 75,2 16,1 Sarcey, Oingt, Vaulx en Beaujolais, Beaujeu, Belleville
Samedi 20 78,0 17,7 Bellevile, Villars-les-Dombes, Pérouges, Pont d'Ain, Neuville sur Ain
Dimanche 21 117,0 18,7 Neuville, Yzergore, Arinthod, Orgelet
Lundi 22 130,0 19,7 Orgelet, Granges-sur-Baume, Granges-de-Ladoye, Passenans, forêt de Chaux, Pesmes
Mardi 23 117,0 20,0 Pesmes, Valay, Fresnes-sur-Marne, Vesoul, Auxon, Luxeuil-les-Bains
Mercredi 24 100,0 18,1 Luxeuil, Le Val d'Ajol, Remiremont, Eloyes, Bruyères, Gérardmer
Jeudi 25 92,5 17,3 Gérardmer, Col de la Sclucht, Lac Blanc, Kaysersberg, Riquewihr, Colmar, Neuf-Brisach
Vendredi 26 68,3 18,9 Neuf-Brisach, Breisach-am-Rhein, Markolstein, Diebolsheim, Sélestat
Samedi 27 117,0 18,1 Sélestat, Haut-Koenigsbourg, Mont Ste Odile, Rosheim, Eolsheim, Strasbourg
Totaux : 972,0 18,5  

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