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BRM de 1000 Km

Complément de préparation pour Paris-Brest-Paris

par Gérard Grèze
http://abeille-cyclotourisme.fr/souvenirs/2011_brm_1000.html

Après le brevet de 600 km il reste deux mois pour parfaire la forme avant le départ de Paris-Brest-Paris. Faire des brevets montagnards fait partie des activités recommandées, mais il y a également la possibilité de faire un brevet randonneur de 1000 km. Ce brevet est aussi nécessaire à qui veut prétendre au "randonneur 5000".

De quoi s'agit-il ?  Pour mieux comprendre voici un extrait du :

RÈGLEMENT du RANDONNEUR 5000

L'AUDAX CLUB PARISIEN a créé en 1961 une distinction afin de récompenser les randonneurs qui ont parcouru sur ses épreuves une distance de 5000 kilomètres. Cette distinction se nomme "RANDONNEURS 5000".
CONDITION : Dans un délai de quatre ans jour pour jour entre la première et la dernière épreuve, le candidat au Randonneur 5000 doit avoir effectué :

Le solde kilométrique pour totaliser au moins les 5000 kilomètres ne peut être obtenu que sur les épreuves suivantes :

Bref, depuis le Paris-Brest-Paris de 2007 j'ai accumulé plus de 4000 kilomètres sur des épreuves de l'ACP et il ne me manque que le BRM 1000 km.

C'est donc pour pouvoir revendiquer la distinction de "Randonneur 5000" que je me retrouve mercredi 13 juillet à Breuvry, dans le Pas de Calais pour prendre le départ du BRM 1000 qui doit nous emmener jusqu'au Mont Saint-Michel.

Je dis nous, mais nous ne sommes que deux au départ de ce brevet. En fait nous serons quatre au départ, mais un cyclo en vélo caréné vient pour refaire le BRM 600 dont une partie du parcours est commune et Frédéric l'organisateur nous accompagnera au début du parcours.

Départ à 8h15, le ciel est gris et il se met à pleuvoir dès les premiers kilomètres. Les prévisions météo étaient pourtant très bonnes, il n'était prévu que de rares averses. Nous n'aurons effectivement que celle-ci, mais elle durera tout de même une heure, le temps d'être bien mouillés. Enfin le vent était favorable et nous avancions assez vite, même s'il fallait être prudent dans les descentes car les routes étaient très glissantes et à l'approche des carrefours, notamment dans quelques descentes dans les villages nous étions sujets à des blocages de roues arrière.

Le premier contrôle ne concerne que le BRM1000 alors les deux autres continuent leur route. Arrêt très bref, mais il nous faudra tout de même beaucoup de temps pour revoir nos deux compagnons momentanés. Nous les perdrons pourtant peu après les avoir rattrapés car nous passons dans un secteur vallonné qui n'avantage pas le vélo caréné.

Dès que la pluie a cessé c'est devenu plus agréable et avec un fort vent dans le dos ça roulait très vite. Les 100 premiers kilomètres ont été avalés en 3h20, les 200 km en moins de 8h00. Ensuite ça c'est un peu calmé. Quatrième contrôle à Saint-Wandrille, juste avant de traverser la Seine par le pont de Brotonne.

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Saint-Wandrille Le Pont de Brotonne La Seine au pont de Brotonne

Après Bourg-Achart le parcours a commencé à attaquer les côtes de la Normandie. Contrôle à Beuvron en Auge. La crêperie est encore ouverte mais les fourneaux sont arrêtés, il n'est plus possible d'avoir un plat chaud. Nous discutons avec un couple qui se prépare à partir six mois en vélo couché, à destination de la Grèce. Nous passons un peu pour des fous mais finalement il nous est proposé un sandwich qui sera énorme, avec un coca et un café on doit passer une bonne nuit. L'arrêt fort sympathique se prolonge et au moment de partir la patronne refuse que nous lui payons nos consommations. Elle nous donne juste une carte pour que nous fassions un peu de publicité pour son établissement fort accueillant.

Dans la nuit mon équipier a eu quelques moments de faiblesse avec des envies de s'arrêter en dehors des contrôles, pour s'alimenter ou faire de petites pauses. Il avait initialement prévu de dormir à l'hôtel la première nuit et de passer la seconde sur le vélo. J'avais de mon côté prévu de faire la première nuit sur le vélo et j'avais repéré des hôtels à Évreux pour la deuxième nuit. Finalement nous avons convenu que mon option était peut-être la meilleure, mais au petit matin, après les belles côtes de la Suisse normande mon équipier a été pris d'une envie de dormir intense et nous n'avancions plus bien vite. Comme il faisait froid, environ 6°C seulement, il ne voulait pas s'arrêter mais nous nous sommes trainés pendant toute la fin de la nuit et l'arrivée au Mont Saint-Michel était interminable.

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Contrôles nocturnes Le Mont-Saint-Michel au lever du jour

Petit déjeuner et toilette à proximité du Mont. La moitié du parcours était fait, mais il fallait encore retourner à Beuvry. Toute la matinée nous avons roulé au ralenti, avec encore le vent favorable, et vers 13h00 mon équipier a conclu qu'il lui fallait tout de même dormir et il a décidé de s'installer sur un énorme rond-point avec un petit bouquet d'arbres. Une heure plus tard il semblait bien remis, il s'est d'ailleurs réveillé avant moi puisque j'ai aussi profité de l'arrêt réparateur.

Nous sommes alors repartis à bonne allure et il faisait vraiment très beau et chaud en cette après-midi de 14 juillet. En regardant la carte et l'heure j'ai compris que nous ne pourrions pas être à Évreux à une heure raisonnable pour chercher un hôtel alors j'ai proposé d'en chercher un à Sées, dernière ville avant Évreux où il semblait possible de trouver une chambre, cela faisait tout de même 100 km de moins que prévu. Arrêt vers 19h30 à la Taverne "Au Normandy", très bonne adresse. Douche, dîner et au lit avant 21h00. Réveil à 4h15, petit déjeuner préparé le soir par les hôteliers et départ à 5h00.

La nuit a fait sont effet et nous avons attaqué la journée sur un bon rythme. Le vent favorable s'est rapidement levé et nous avons pu prendre un en-cas costaud à Évreux vers 9h00. Un peu avant midi nous repassons la Seine à Gaillon et nous passons au pied du château des Andelys. Nouvel arrêt contrôle/ravitaillement à 14h00 à Forges les Eaux, dernier contrôle avant l'arrivée à encore 150 km.

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Le château des Andelys    Hôtel de ville Champs dans la plaine picarde

Ça semble presque fini, mais mon équipier a de nouveau un moment de faiblesse, le voilà derrière moi dans les côtes alors qu'il est habituellement devant. Il fait très chaud alors on fera un arrêt complémentaire dans un café pour se désaltérer et se rafraichir.

Nous arriverons juste avant la nuit à 22H00.

Finalement nous avons fait ce brevet de 1000 km en 62 heures, avec le vent pratiquement toujours favorable!!!!. Nous aurions certainement mieux fait de dormir les deux nuits, nous n'aurions pas mis plus de temps, mais sans ce problème de sommeil nous aurions du arriver quelques heures plus tôt. Enfin le plus important était de le faire et d'arriver plutôt en bonne forme.

Voilà avec ce brevet, je vais pouvoir revendiquer un "Randonneur 5000".

Gérard Grèze


"Le Cyclotourisme, un art de vivre"